𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖁 : 𝕷𝖊𝖘 𝕱𝖑𝖊𝖚𝖗𝖘 𝕯𝖚 𝕸𝖆𝖑
Le lendemain matin, Aouri entra en classe, son corps toujours traversé par l'écho de sa danse spirituelle. Elle avait beau avoir percé l'illusion d'𝕺𝖗𝖎𝖔𝖓𝖞𝖘, l'académie restait un lieu de danger constant. Elle se déplaçait avec la prudence d'une sentinelle, sachant que chaque regard, chaque sourire, pouvait être une arme pointée par 𝕳𝖆𝖉𝖗𝖎𝖊𝖓 𝕸𝖆𝖝𝖎𝖒𝖎𝖑𝖎𝖆𝖓.
La salle de classe était aussi luxueuse que le reste de l'Académie, avec des terminaux holographiques et des sièges en cuir coûteux. Aouri se dirigea vers un pupitre vide à l'arrière, cherchant l'isolement.
Mais l'isolement ne lui fut pas permis.
Un groupe de trois filles, vêtues d'uniformes richement agrémentés de bijoux et de broderies, l'intercepta. Deux d'entre elles étaient nouvelles pour Aouri. La troisième, par contre, était celle qui l'avait guidée brièvement à son arrivée, juste après qu'Hadrien l'eut ignorée.
La guide prit immédiatement la parole, un sourire d'une perfection plastique sur les lèvres.
« Aouri, n'est-ce pas ? Nous nous sommes déjà croisées. Viens t'asseoir avec nous ! Il y a de la place juste entre moi et Chloé, » dit-elle en désignant deux pupitres au centre de la rangée, un lieu d'honneur et de visibilité.
La deuxième fille, "Chloé", se pencha vers Aouri avec une effusion exagérée. « Mon Dieu, ton teint ! Tes yeux ! Tu as une beauté si... exotique. On ne voit jamais des traits aussi intenses ici. Mais quel gâchis que tu t'assoies au fond ! »
Le piège était à la fois grossier et subtil. L'inclusion soudaine contrastait violemment avec l'ostracisme de la veille orchestré par 𝖁𝖊𝖗𝖒𝖔𝖘
.Elle était à peine endormie, enveloppée dans le silence aseptisé de l'Académie, lorsque le premier murmure se glissa dans son esprit. Il n'était pas audible, mais c'était une certitude glaciale.
Elle se redressa, le cœur battant, ses yeux fixés sur le symbole occulte subtil près de la baie vitrée – le point focal de l'influence d'Hadrien.
Alors que le silence de l'Académie se faisait plus lourd, la technologie du luxe autour d'elle se tordit. L'écran holographique de son bureau, normalement éteint, s'alluma d'une faible lueur verte.
Un message apparut, une simple ligne de texte sans expéditeur ni date, mais qui frappa Aouri au plus profond de son être :
"Ton père a vendu son âme. Ta mère a vendu ta pureté. Le prix était la sécurité. Ne crois pas au sacrifice : tu es le contrat."
Le message disparut aussitôt. Aouri se sentit défaillir.
Ce n'était pas la haine ; c'était la précision qui la déchirait. Si Hadrien était capable d'atteindre le cœur de son dilemme moral, cela signifiait qu'il avait lu ses pensées les plus sacrées. Pire, le message insinuait la seule chose qu'elle ne pouvait pas affronter : l'idée que le sacrifice de ses parents n'était qu'une façade, qu'ils l'avaient trahie pour de l'argent et la paix.
Le serment d'honneur qui l'avait forcée à partir se transforma en une cendre amère dans sa bouche. Elle n'était plus une noble élue ; elle était une marchandise.
La douleur émotionnelle était si intense qu'Aouri s'effondra au pied de son lit, les larmes coulant sans contrôle. Elle se sentait réduite à l'état d'une enfant perdue, le chemin qu'elle avait suivi se brisant sous ses pieds. L'image de ses parents en larmes au départ se transforma, dans son esprit torturé, en une image de mains qui la laissaient tomber. Elle cherchait ses pas, son chemin, et ne trouvait que le vide.
L'objectif d'Hadrien était atteint : la destruction émotionnelle avait commencé.
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Comments
Alphonse Elric
Je suis tellement heureuse de vous avoir découvert ! J'attends avec impatience votre prochain chapitre !
2025-11-06
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