Service à cœur ouvert

Le tournoi continuait, la salle vibrait.

L’odeur du parquet ciré, les cris des supporters, le claquement du ballon… tout semblait plus fort aujourd’hui.

Hinata était à fond. Trop à fond.

Daichi : « Hinata, calme un peu ton énergie, tu vas exploser avant la fin du match ! »

Hinata : « Impossible ! Je suis en mode super-saut ! »

Kageyama : (grommelant) « Ou en mode super-tête-de-nœud… »

Le point suivant arriva.

Kageyama lança une passe rapide, Hinata bondit.

Mais au moment du saut, son pied glissa sur une flaque de sueur.

Un bruit sec. Une chute.

Le gymnase se figea.

Hinata : « Aïe… mon genou… »

Daichi : « Stop, stop ! On arrête le jeu ! »

Kageyama fut le premier à se précipiter vers lui.

Kageyama : « Bouge pas, idiot ! T’as mal ?! »

Hinata : (grimace) « Juste un peu… j’ai raté l’atterrissage, c’est tout. »

Kageyama : (furieux) « “C’est tout” ?! Tu viens de te planter comme un piquet ! T’aurais pu te casser la jambe ! »

Hinata : (rire nerveux) « T’exagères toujours… »

Kageyama : (criant presque) « JE N’EXAGÈRE PAS ! »

Un silence s’abattit.

Même le public s’était tu.

Kageyama, lui, tremblait légèrement. Pas de colère cette fois. D’inquiétude.

Hinata : (doucement) « Kageyama… t’es sérieux, là ? »

Kageyama : (bafouillant) « Évidemment que je suis sérieux ! T’es mon… mon partenaire de jeu. Sans toi, j’peux pas faire mes passes. »

Il détourna le regard, gêné, les oreilles rouges.

Kageyama : « C’est tout. Rien d’autre. »

Les autres échangèrent des regards complices.

Sugawara : (chuchotant à Nishinoya) « Il est inquiet comme un petit copain. »

Nishinoya : « Ouais. Manque plus que la déclaration. »

Quelques minutes plus tard, Hinata boitait un peu mais reprenait place sur le terrain.

Daichi : « Tu es sûr de toi ? »

Hinata : « Oui, capitaine ! Je peux encore sauter, un peu ! »

Kageyama : « Si tu te refais mal, je te balance un ballon dans la tête. »

Hinata : (souriant) « Deal. »

Kageyama prit une profonde inspiration.

Son service siffla dans l’air comme un coup de tonnerre.

Le ballon tournoya, Hinata bondit malgré la douleur — et claqua le point.

Le gymnase explosa.

Karasuno venait de gagner le set.

Après le match, dans les vestiaires, Hinata s’assit pour masser son genou.

Kageyama s’approcha sans un mot et posa une compresse froide dessus.

Hinata : (surpris) « … Merci. »

Kageyama : « C’est normal. Faut que tu sois en forme. Sinon, c’est moi qui perds mon tempo. »

Hinata : (amusé) « Tu t’inquiètes plus pour ta passe que pour moi ? »

Kageyama : (gêné) « C’est… pareil. »

Hinata : (souriant doucement) « Mh. Ouais. Pareil. »

Ils restèrent silencieux.

Le seul bruit venait du goutte-à-goutte de la compresse dans la bassine.

Et dans ce silence, leurs respirations s’accordèrent, comme deux rythmes qui s’ajustent sans effort.

MERCI D'AVOIR LU 🙏

Prochain chapitres : Le battement manqué

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