Timing Parfait

Le lendemain matin, Kageyama arriva au gymnase avant tout le monde.

Comme toujours.

Le ballon tournoyait entre ses doigts. Le silence était parfait, sauf le bruit régulier de ses passes contre le mur. Bam. Bam. Bam.

Une manière comme une autre de se calmer les nerfs.

Puis la porte s’ouvrit brusquement.

Hinata : “Kageyamaaaa ! T’es déjà là ?!”

Kageyama : “Tu gueules dès le matin, t’as pas de bouton ‘volume bas’ ?”

Hinata : “C’est pas ma faute si t’as une tête qui donne envie de parler fort !”

Kageyama : (soupir) “Et moi, j’ai envie de te balancer un ballon dans la tête.”

Hinata : “Vas-y ! Tu le regretteras quand j’aurai sauté plus haut que toi !”

Et sans prévenir, Hinata bondit, attrapa le ballon des mains de Kageyama et le lança vers le mur à son tour.

Il le rata.

Le ballon roula jusqu’à leurs pieds.

Kageyama : “Pathétique.”

Hinata : “C’était une fausse tentative stratégique.”

Kageyama : “T’appelles ça une stratégie ? On aurait dit un pingouin qui glisse sur du parquet.”

Hinata : “Heeeein ?! Répète un peu ça !”

Ils se fixèrent, nez contre nez. L’air vibrait entre eux comme avant un service décisif.

Et dans ce minuscule espace, Hinata sentit un truc étrange — un mélange de colère et de chaleur qui montait à ses joues.

Hinata : “Pourquoi tu te rapproches autant, sérieux ?”

Kageyama : (surpris) “Hein ?! C’est toi qui t’es rapproché !”

Hinata : “N’importe quoi !”

Kageyama : “Si !”

Le silence revint. Ils étaient toujours face à face, respirant fort.

Puis Kageyama recula d’un pas, rougissant sans savoir pourquoi.

Kageyama : “Bon. On s’échauffe.”

Hinata : “Ouais.”

Pendant l’entraînement, les autres arrivèrent un à un.

Daichi lança les passes, Sugawara encouragea, Tanaka cria des trucs inutiles comme toujours.

Mais Kageyama… avait la tête ailleurs.

Chaque fois qu’il envoyait une passe à Hinata, il sentait un élan bizarre dans la poitrine. Comme si ce gamin orange pompait toute son attention, toute son énergie.

Et Hinata, lui, ne comprenait pas pourquoi les passes de Kageyama lui semblaient plus précises que jamais. Comme si le garçon lisait dans ses mouvements avant même qu’il saute.

Sugawara : (à Asahi, à voix basse) “Tu trouves pas qu’ils sont un peu… trop synchronisés aujourd’hui ?”

Asahi : “Ouais. C’est flippant. On dirait qu’ils se parlent sans mots.”

Tanaka : “Ou alors… c’est l’amour du volley !”

Nishinoya : “Ouais, l’amour du volley !”

Sugawara : (murmurant, sourire en coin) “Du volley, hein ?”

Après l’entraînement, Hinata s’effondra sur le sol, le front trempé.

Kageyama s’assit à côté, silencieux.

Hinata : “T’as vu ? J’ai réussi toutes les réceptions aujourd’hui !”

Kageyama : “Ouais. C’est pas mal.”

Hinata : “Juste pas mal ?!”

Kageyama : “T’as fait deux erreurs.”

Hinata : “Deux ?! Mais—”