LE CAUCHEMAR

Où suis-je ?

J'étais dans une pièce sombre, éclairée par la lumière de la lune qui traversait la fenêtre de cet endroit.

Je me souviens… c'est ma chambre.

J'entends des pas s’approcher de ma porte.

Je baisse les yeux et je constate que je suis plus petite que d'habitude. Là, je commence à paniquer.

La porte de la chambre s’ouvre, révélant une silhouette familière qui me regarde.

Je voulais bouger, quitter ce lit, m’enfuir et ne jamais me retourner.

Mais mon corps reste immobile, comme collé au matelas.

Il s'approche lentement, doucement, sûrement.

Je veux crier, appeler à l’aide… mais rien.

Aucune voix ne sort de ma bouche. Aucun son.

Il se rapproche de plus en plus… et là je vois son visage.

Nathis !

Il me regarde avec des yeux que je ne peux même pas décrire. Il se penche dangereusement vers moi, jusqu’à se retrouver au-dessus de moi.

Il me fixe droit dans les yeux… puis commence à déchirer ma chemise.

Et là, ma voix revient.

Je hurle.

Un cri venu du plus profond de moi, un cri de terreur, de révolte. Un cri qui fend le silence, qui brise l'air.

— LÉNA ! rugit une voix au loin.

La porte s’ouvre brutalement. C’est mon père.

Son regard tombe aussitôt sur la scène : moi, recroquevillée, la chemise à moitié déchirée, Nathis figé au-dessus de moi.

Sans réfléchir, il fonce.

Un coup. Deux coups.

Nathis tombe à terre.

— Ne T'APPROCHE PLUS JAMAIS D'ELLE ! hurle mon père, les poings encore serrés, le souffle court.

Je pleure, incapable de parler, et me jette dans ses bras. Il me serre fort contre lui, comme pour effacer l’horreur.

Mais soudain, une autre voix retentit dans le couloir.

— QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ?! hurle Émilie en courant vers nous.

Elle se précipite vers Nathis, s’agenouille à ses côtés, l’aide à se relever.

— Tu vas bien, mon chéri ?!

Je n’en crois pas mes yeux. Elle ne me regarde même pas.

— Ton chéri ?! Papa explose. Il a FAILLI LUI FAIRE DU MAL !

— Ce n’est pas ce que tu crois ! Nathis ne ferait jamais ça ! rétorque Émilie, la voix tremblante mais protectrice.

— JE L’AI VU, ÉMILIE ! Il était sur elle ! rugit mon père.

Mais elle se place devant son fils, comme un bouclier.

— Il est fragile… Tu ne comprends pas ! Il traverse une période difficile...

Et d’un seul coup, tout me semble irréel.

Ils se disputent. Ils s’accusent.

Et moi… je suis là. Cassée. Tremblante. Ignorée.

Je regarde Nathis droit dans les yeux… et je vois de la tristesse.

Je suis choquée.

Pour la première fois de ma vie, je comprends enfin ses sentiments.

Puis mon père se tourne vers moi :

— Léna, pardonne-le… Il ne va pas bien. C’est du passé. Comprends-le, s’il te plaît.

Je n’arrivais pas à y croire.

Mon père. Mon propre père.

Le seul parent qu’il me reste…

Il vient de défendre mon violeur.

Et pire encore… il lui cherche des excuses.

— Donc si demain il tue quelqu’un, personne ne va le condamner ? Parce qu’il « ne va pas bien » ?! hurlai-je.

Ils se mettent tous à me regarder de travers.

À crier. À m’insulter.

Et là… mon père me lance, froidement :

— C’est pas ma faute si t’es née.

L’air devient lourd.

Je le regarde droit dans les yeux, les larmes aux yeux, impuissante.

Et les insultes continuent de pleuvoir… encore et encore…

Puis il s’approche. Trop près. Beaucoup trop près.

Et là…

Je me réveille en sursaut.

Le front trempé de sueur.

Ce n’était qu’un cauchemar…

Mais en réalité, tout… sauf les insultes…

s’est vraiment produit.

Mon père… a bel et bien défendu Nathis.

Puis je le vois, adossé contre la porte.

C’était Nathis.

Un verre d’eau à la main, la tête baissée.

C’est devenu une routine : après chacun de mes cauchemars, il vient s’occuper de moi…

Il s’approche lentement, dépose le verre sur la table de chevet, me regarde, et dit d’une voix basse :

— Je suis désolé…

__Ce n’est pas ta faute. Je sais que c’est ta mère qui t’a manipulée.

__ Et je m’en veux… de m’être laissé manipuler aussi.

Il hésite, baisse un peu plus les yeux.

— Oui, c’est vrai. Émilie m’a forcé à le faire. Elle m’a menacé d’engager d’autres personnes si je refusais… Et je savais qu’elle en était capable.

Je le regarde, choquée.

— Je l’ai appris à mes 15 ans… en les entendant se disputer. Sur ça.

Un silence.

— Émilie… il n’y a pas pire qu’elle.

Puis il tourne les talons et disparaît dans le couloir.

Quelques minutes plus tard, il revient avec des fruits.

— Je sais que tu vas avoir du mal à te rendormir. Alors autant avoir le ventre plein, non ?

Il me sourit.

Je souris aussi, malgré moi.

Puis il repart, laissant la porte entrouverte.

Il était à peine 5h du matin.

Mon téléphone vibre.

Un message de Camille.

Elle m’a envoyé tous les comptes de Maël.

Tous.

Depuis quand elle est aussi matinale, elle ?

Sûrement une nuit blanche… ça lui ressemble.

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Shinofia

Shinofia

😂😂😂😂😂😂😂😂😂

2025-10-06

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