(Le lendemain, au petit-déjeuner. Noah a faim. Il pose la main vers le bol, timide.)
tantine clara
Qu’est-ce que tu veux ?
petit noah
Du pain… s’il te plaît
tantine clara
Tu veux du pain ? Pourquoi t’as intérêt à être sage aujourd’hui.
(Elle lui donne un petit morceau, puis le reprend.)
tantine clara
Voilà. Et si t’en veux plus, tu l’auras quand tu sauras te tenir
petit noah
(le ventre qui grogne) D’accord
(Coupure. Plus tard cet après-midi. Noah ouvre la télécommande pour changer une chaîne enfantine. Une seconde erreur.)
tantine clara
Encore toi ? Toi encore avec tes mains sales ?
petit noah
Mais je voulais juste…
tantine clara
Tu veux que je t’apprenne le respect ?
(Elle frappe. Noah tombe. Il sent ses yeux bercer de larmes, mais il n’arrive plus à pleurer comme avant.)
petit noah
(tout bas) ...Pourquoi...tu fais ça ?
tantine clara
Parce que tu m’énerves
petit noah
J’ai… j’ai rien fait pour mériter ça
tantine clara
Tout ce que tu fais, c’est mériter. Tu m’écoutes maintenant
(Plus loin dans la nuit, Noah est à nouveau réveillé par une douleur sourde : on lui a tiré la couverture, on l’a laissé sans manger une journée entière.)
petit noah
(à lui-même, dans le noir) J’ai faim.
petit noah
(petit, affamé, les bras autour de son ventre) ....S’il te plaît…
(Le silence répond. Le silence qui pèse plus que les coups.)
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