Brouilons

Ezra serre les poings, frustré. Pourtant, au fond, une part de lui veut creuser, comprendre, briser ce mur que Riven érige autour de lui.

Ils restent silencieux un moment, comme suspendus entre rage et vérité. Puis, un regard volé, furtif, laisse entrevoir ce qu’ils refusent encore d’admettre : un mélange fragile de rancune et d’attirance.

Leur rivalité vient de franchir un seuil, plus profond, plus dangereux.

Le directeur de l’université entre dans la salle de répétition, son regard grave ne laisse place à aucun doute.

*Directeur* :

« Écoutez-moi bien. La compétition approche, et si vous continuez à vous déchirer comme ça, c’est votre groupe qui en pâtira. »

Ezra et Riven échangent un regard glacial, mais se taisent.

*Directeur* (sèchement) :

« Vous allez devoir travailler ensemble sur un morceau commun. Vous avez trois jours. Pas plus. »

Un murmure traverse la pièce. C’est un choc. Ezra serre les dents, Riven hausse un sourcil sarcastique.

*Ezra* (à voix basse, à Riven) :

« Ça va être un enfer. »

*Riven* (sourire en coin) :

« Ça l’est déjà. »

Les heures suivantes sont un mélange de cris, de regards fuyants et de silences lourds. Ils peinent à s’écouter, à se faire confiance. Pourtant, au fil des répétitions, quelque chose change. Un accord trouvé par hasard, une mélodie qu’ils découvrent ensemble, des rires nerveux dans la nuit.

Une nuit, alors que tout semble brisé, Ezra croise le regard de Riven, fatigué mais déterminé.

*Ezra* (plus doux qu’à l’accoutumée) :

« Peut-être qu’on peut y arriver. »*Riven* (hésitant, presque vulnérable) :

« Peut-être. »

Dans cette lutte entre ego et besoin de s’unir, ils commencent à entrevoir ce que signifie vraiment être partenaires — et plus.La nuit est tombée sur l’université. La salle de répétition est plongée dans la pénombre, seule une lumière tamisée éclaire les deux silhouettes encore là. Ezra et Riven.

Ils travaillent sur une partie difficile du morceau. Les notes ne s’accordent pas. La frustration monte.

*Ezra* (souffle court) :

« Ça sert à rien de forcer, on n’y arrivera pas comme ça. »

*Riven* (sèchement) :

« Et toi tu penses que je veux échouer ? »

Un silence. Puis Riven baisse les yeux, joue avec son médiator nerveusement.

*Riven* (plus bas) :

« Tu sais… ce n’est pas que je déteste juste ta façon d’être. C’est que… j’ai peur. »

Ezra fronce les sourcils, surpris.

*Ezra* :

« Peur ? De quoi ? »

*Riven* (hésitant, la voix cassée) :

« Peur d’être seul. Peur que personne ne veuille de moi vraiment. »

Un instant, Ezra oublie la rivalité, sa voix s’adoucit.

*Ezra* :

« Moi aussi. »

Ils échangent un regard sincère, chargé de cette complicité nouvelle.

*Ezra* (presque un murmure) :

« Peut-être qu’on n’est pas si différents. »

Riven esquisse un petit sourire, la tension se dissout un peu.

*Riven* :

« Peut-être. »Le lendemain matin, Ezra et Riven arrivent ensemble à la répétition, un peu gênés, mais avec un nouveau respect dans le regard.

Les autres les observent, surpris.

*Mila* (curieuse) :

« Alors, la guerre est finie ? »

*Ezra* (souriant doucement) :

« Disons qu’on essaie de comprendre qu’on a tous nos batailles. »

Riven hoche la tête, toujours un peu mal à l’aise.

Au fil des jours, leur complicité grandit, mais cela crée des tensions dans le groupe.

*Lysa* (méfiante, à Mila) :

« Tu crois que c’est une bonne idée de laisser Riven et Ezra se rapprocher ? »

*Mila* (pensive) :

« Peut-être que ça va les rendre plus forts. Ou tout faire exploser. »

Un soir, pendant une répétition, la dynamique change. Leur musique devient plus intense, plus vraie, reflet de ce qu’ils vivent.

Ezra et Riven, côte à côte, s’écoutent vraiment. Pour la première fois, ils chantent ensemble, leurs voix se mêlent parfaitement.

Les regards autour d’eux changent : surprise, admiration, et un peu d’inquiétude.Quelques jours plus tard, alors que le groupe savoure ce nouveau souffle d’unité, une nouvelle arrive : un producteur influent veut écouter leur groupe. Une opportunité en or… mais aussi une pression énorme.

Ezra et Riven sentent que leurs différences pourraient refaire surface sous ce stress.

Dans les coulisses, Riven reçoit un message anonyme :

*"Tu crois pouvoir changer ? On sait ce que tu caches."*

Un frisson glacé traverse Riven. Quelqu’un de son passé menace de tout révéler. Il se ferme, évitant Ezra.

De son côté, Ezra sent le mur se dresser entre eux. Il essaie d’ouvrir la discussion.

*Ezra* (doucement) :

« Riven, tu peux me faire confiance. Pas besoin de porter ça seul. »

Mais Riven s’éloigne, le regard dur.

Pendant la répétition, la tension est palpable. Le producteur observe.

*Producteur* (soupirant) :

« Je ressens du potentiel, mais aussi beaucoup de colère. Si vous ne pouvez pas vous unir, tout ça ne mènera nulle part. »

Ezra se tourne vers Riven, déterminé.