Chapitre 5 — Le Murmure des Ombres

La nuit étendait son voile sur la Forteresse d’Eryon. Le silence n’était brisé que par le souffle du vent et les échos lointains d’incantations anciennes. Kaīxen avançait lentement, une torche à la main. Les murs suintaient l’humidité et l’air portait une odeur de poussière et de sang séché.

Depuis qu’il avait découvert la Marque de Sukio, son corps changeait. Chaque jour, il sentait une force étrange grandir en lui… mais aussi une menace qui rongeait son esprit.

— « Sukio… qu’est-ce que tu m’as laissé ? » murmura-t-il, posant une main sur la marque gravée dans sa peau.

Une voix résonna dans sa tête, grave et lointaine :

— « Ce n’est pas moi qui t’ai choisi… C’est le Chaos qui t’a trouvé. »

Kaīxen fronça les sourcils et s’arrêta. Une sensation glaciale traversa son dos. Son instinct lui hurlait qu’il n’était pas seul.

Un grondement sourd fit vibrer les murs. Les symboles gravés autour de lui s’illuminèrent d’une lumière pourpre. Puis, des fissures se dessinèrent au sol, et une silhouette gigantesque jaillit des ténèbres : un Gardien d’Ombre, créature millénaire chargée de protéger le Sixième Sceau.

Son corps était couvert d’une armure d’os et de plaques sombres, ses multiples yeux brillaient d’un éclat surnaturel. La bête poussa un rugissement déchirant qui fit trembler la forteresse.

Kaīxen dégaina son épée.

— « Si je dois tomber, ce ne sera pas sans me battre. »

Le Gardien frappa le sol de ses griffes massives, projetant une onde de choc qui fissura les murs. Kaīxen bondit sur le côté, esquivant de justesse, puis lança sa technique :

“Lame d’Obscurité : Première Danse !”

Une vague d’énergie noire fendit l’air, frappant de plein fouet le Gardien. Mais à peine touché, son corps se reforma aussitôt. La créature était invulnérable.

Dans sa tête, la voix de Sukio résonna à nouveau :

— « Tu ne peux pas le tuer comme ça… Tu dois éveiller l’Ombre Profonde. »

Kaīxen inspira profondément. Son esprit plongea dans ses souvenirs — les cris de son maître, les flammes de son village détruit, le poids du destin qui l’écrasait. Une colère brûlante monta en lui. Son aura devint instable, plus sombre, plus sauvage.

Il bondit, son épée vibrant d’une puissance incontrôlable.

— « ÉCLIPSE DÉVASTATRICE ! »

Une explosion d’énergie engloutit la salle. La lumière noire avala tout, et le rugissement du Gardien se brisa dans un souffle infernal. Lorsque la poussière retomba, le monstre n’était plus qu’un amas d’ombre dissipée.

Essoufflé, Kaīxen tomba à genoux. Sa respiration était haletante, ses mains tremblaient. Mais à peine reprenait-il son souffle qu’un bruit étrange résonna dans la salle…

Les murs se mirent à vibrer. Des chaînes d’énergie noire sortirent des fissures et s’enroulèrent autour de son bras marqué. La Marque de Sukio brûlait comme un brasier.

Puis une voix, plus puissante que toutes les précédentes, parla :

« Héritier… le moment est venu… Ouvre la Porte… ou sois dévoré. »

Le sol explosa sous ses pieds. Kaīxen hurla alors qu’il tombait dans un vide infini. Ses doigts effleurèrent l’air, et ses yeux se posèrent sur une dernière gravure lumineuse au plafond :

“Ne réveille jamais le Septième Sceau.”

Puis tout devint noir.

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