Chapitre 4 : L’Éveil du Sang Maudit

> "Quand la lumière refuse de se lever, c’est que l’ombre a trouvé son roi."

— Ancienne Prophétie des Cinq Cités

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I — Les battements du chaos

Le vent hurlait dans la nuit comme un loup affamé. La lune se cachait derrière un voile de nuages noirs, et au sommet de la falaise, Kaīxen était seul.

Enfin… presque seul.

Son souffle était court. Ses poings étaient serrés. Il sentait une chaleur dévorante grimper dans ses veines, un feu étrange qui brûlait sous sa peau.

Depuis son affrontement contre Ryojin, la Bête de Fer, quelque chose s’était brisé.

Quelque chose… s’était réveillé.

Il porta sa main à son torse, là où une marque noire commençait à s’étendre.

— « Pas encore… pas ça… » murmura-t-il, la voix tremblante.

C’est à ce moment-là qu’il l’entendit.

Une voix. Grave. Ancienne. Déformée par un écho millénaire.

Une voix qu’il n’avait jamais entendue… mais qui semblait connaître son âme.

> « Fils de Sukio… Le moment approche. Ton sang m’appartient. »

Kaīxen chancela, ses yeux s’écarquillant.

— « Qui… qui est là ?! Montre-toi ! »

Le silence lui répondit.

Puis soudain, son cœur s’emballa.

BAM. BAM. BAM.

Chaque battement résonnait comme un tambour de guerre.

Une onde sombre éclata autour de lui, fissurant la roche sous ses pieds.

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II — L’arrivée d’Ashera

Un froissement discret, derrière lui.

Kaīxen se retourna instinctivement, prêt à frapper.

C’est alors qu’il la vit.

Une femme, immobile dans l’ombre, vêtue d’un long manteau noir. Ses cheveux argentés brillaient sous la lueur de la lune.

Un masque gravé de runes anciennes couvrait son visage.

Et surtout… son aura.

Une pression écrasante l’entourait. L’air vibrait autour d’elle. Kaīxen eut l’impression que tout son corps était pris dans un étau.

— « Alors… c’est toi. » dit-elle calmement.

Sa voix était douce, mais glaciale.

Kaīxen serra les poings.

— « T’es qui, toi ?! »

Elle ôta lentement son masque. Son visage était beau, mais marqué par la guerre.

Ses yeux… rouges écarlates. Comme deux lames chauffées à blanc.

— « Mon nom est Ashera, Gardienne du Sixième Sceau.

Je suis venue te trouver, Kaīxen. »

— « Me trouver ?! Pourquoi ?! »

Elle avança de quelques pas.

— « Parce que ton sang… va réveiller Ezharon. »

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III — Ezharon, le Dormant

Le nom claqua dans l’air comme une explosion.

Kaīxen sentit son souffle se bloquer.

Ezharon.

Il l’avait déjà entendu… dans ses cauchemars.

Toujours le même : une forme gigantesque, deux yeux rouges au milieu des ténèbres, et un rire déchirant l’univers.

— « Ezharon… » murmura-t-il, la voix brisée.

— « Donc c’est vrai… il existe. »

Ashera hocha la tête.

— « Il dort depuis dix mille ans, enfermé sous le Sceau de Sukio.

Mais ton corps… ton âme… sont la clé.

Tu es l’héritier de celui qui l’a scellé. »

Kaīxen recula d’un pas, choqué.

— « Sukio… ?! »

— « Oui. Ton ancêtre.

Il a sacrifié son existence pour emprisonner Ezharon.

Mais il a aussi laissé une arme… toi.

Ton pouvoir est le sien.

Ton sang est son héritage.

Mais… ce don est aussi une malédiction. »

Kaīxen serra les dents. Son corps tremblait.

Il détestait cette sensation… être manipulé par des forces qu’il ne comprenait pas.

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IV — Le sang maudit

La chaleur dans ses veines devint insupportable.

Il hurla, tombant à genoux.

Les marques noires se propageaient rapidement sur ses bras, son cou, son visage.

Des éclairs d’énergie verte jaillissaient de son corps.

Ashera fit un bond en arrière. Ses yeux s’écarquillèrent.

— « Non… c’est trop tôt… »

Kaīxen suffoquait.

Sa vision se brouillait. Son souffle devenait rauque.

Dans son esprit, une voix revenait, plus forte, plus profonde :

> « Libère-moi… et je te donnerai la puissance absolue. »

— « Tais-toi ! » rugit Kaīxen, frappant le sol de son poing.

La terre se fissura sous l’impact.

— « Je ne serai pas ton esclave ! »

Mais plus il résistait, plus le sang maudit déchaînait sa rage.

Ses yeux virèrent au noir complet, traversés de fissures lumineuses vertes.

Le sol se mit à trembler. Des pierres s’élevaient autour de lui, flottant dans l’air.

Ashera dégaina son arme : une lame d’obsidienne couverte de runes brillantes.

— « Kaīxen ! Si tu perds le contrôle, je serai obligée de te sceller ! »

Il releva la tête.

Ses pupilles disparurent. Son regard était… vide.

Une aura monstrueuse jaillit de son corps, déformant l’air autour de lui.

— « Essaie… si t’en es capable… »

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V — Le rugissement du Dormant

Et soudain…

Le ciel s’ouvrit.

Des éclairs verts zébrèrent les nuages. Un grondement sourd traversa la terre.

Kaīxen leva les yeux et vit deux yeux rouges, gigantesques, s’ouvrir dans l’obscurité du firmament.

Une voix résonna dans tout l’univers :

> « Fils de Sukio… tu ne peux pas m’échapper. »

Ezharon.

Le Dormant.

Celui que même les dieux craignaient.

Il était réveillé.

Kaīxen rugit, un cri qui fit trembler les montagnes :

— « VIENS ! SI TU VEUX MON ÂME, PRENDS-LA DE TES PROPRES MAINS ! »

Une colonne d’énergie noire explosa autour de lui, éclairant la nuit comme un soleil déformé.

Le sol s’effondra sous ses pieds.

Ashera, choquée, recula encore.

Elle murmura, presque pour elle-même :

— « C’est… impossible…

Il est en train de briser le Pacte Originel… »

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VI — La promesse de Kaīxen

Son corps était en feu, mais son esprit refusait de plier.

Kaīxen se redressa, les veines marbrées de lumière verte.

Son aura se condensa, prenant la forme d’ailes noires d’énergie pure.

Il lança un regard vers Ashera.

— « Dis à tes dieux… dis à Ezharon… dis à tout ce putain d’univers…

Kaīxen ne sera le pion de personne.

Pas même du destin. »

Puis, levant la main, il cria le nom de sa première technique éveillée :

> "Shinra Ketsuen — La Fracture du Néant !"

Un rayon déchira la nuit, fendant la falaise en deux.

Les roches se brisèrent.

Le monde trembla.

Dans le ciel, Ezharon rugit…

Et le destin des Cinq Cités venait de changer à jamais.

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