POV Extérieur
Ce soir-là encore, la lumière tamisée du Bataillon semblait plus fade.
La foule était présente, bruyante, agitée, mais une tension étrange planait dans l’air, comme un souffle retenu. Eren le sentit aussitôt qu’il passa les portes, lunettes de soleil vissées sur le nez, veste hors de prix jetée sur les épaules.
Il prit place à sa table habituelle.
Les minutes passèrent.
Puis une heure.
Toujours rien.
Pas de L.
Pas de voix.
Encore.
Eren tapota nerveusement le rebord de son verre. Il sentait la colère monter, mais elle avait un goût étrange. Pas vraiment de la frustration… non. Un manque, glacial, une impatience qu’il ne contrôlait plus.
Il se leva.
Traversa la foule sans un mot.
Le regard sombre, tendu.
Il poussa la porte du couloir des loges, cogna deux fois à celle du gérant.
Eren (ton sec, presque menaçant) :Où est le chanteur ?
Le gérant sursauta.
Gérant (balbutiant) : Il… il est malade. Il n’a pas pu venir ce soir encore…
Eren soupira longuement. Il sortit un carnet de chèques, griffonna une somme, sans même regarder.
Eren : Utilise ça pour qu’il aille mieux. Peu importe ce qu’il a.
Je veux qu’il revienne. Vite.
Je déteste quand mes distractions disparaissent.
Il tourna les talons.
Mais à peine avait-il fait deux pas qu’un son, à peine audible, lui parvint.
Une voix. Brisée.
Fatiguée.
Mais reconnaissable entre mille.
La voix de L.
Un murmure de douleur dans une mélodie à peine commencée.
Eren s’arrêta net. Son cœur s’accéléra. Il poussa sans réfléchir la porte d’où provenait le chant.
Et il le vit.
L, debout, chancelant, plus pâle que jamais.
Des cernes violacées sous ses bandages.
Ses lèvres tremblaient.
Puis son corps vacilla.
Eren : Merde !
Il bondit, l’attrapa juste avant qu’il ne touche le sol.
Son cœur battait si fort qu’il en avait mal à la poitrine.
Eren (dans un souffle grave, presque blessé) : T’es vraiment inconscient...
Tu n’as pas le droit de t’écrouler comme ça... Pas devant moi.
......................
Je le tiens dans mes bras. Il est brûlant, mais léger. Trop léger.
Je serre un peu plus fort, comme pour vérifier qu’il est réel.
Un sourire discret glisse sur mes lèvres. Involontaire.
Je suis en train de kidnapper un fantôme.
Sans un mot de plus, je sors du club, L dans les bras.
Je sens les regards, les murmures. Je les ignore tous.
Je l’installe doucement à l’arrière de ma voiture.
Il respire, faiblement.
Mais il respire.
...----------------...
Chez moi.
Je pousse la porte de ma chambre. L y repose maintenant, allongé sur mes draps blancs.
Il a l’air si fragile, presque irréel.
Comme une œuvre d’art volée au monde.
Je tends lentement la main vers ses bandages…
Curieux. Attiré.
Mais quelque chose me stoppe net.
Eren (bas) : Non. Je ne peux pas. Je ne dois pas.
Je me recule, mains tremblantes.
Il y a des limites à ne pas franchir. Pas encore.
Je saisis mon téléphone.
Compose un numéro connu par cœur.
Eren : Armin. J’ai un patient pour toi.
Bouge-toi. Je suis pas d’humeur à jouer au garde-malade.
Vingt minutes plus tard, Armin débarque avec sa mallette.
Il ne pose aucune question. Il sait que je ne répondrai pas.
Il s’approche de L.
Prend sa température. Palpe son poignet. Écoute son souffle.
Armin (calmement) : Je peux retirer ses bandages ? Juste pour examiner ?
Eren (sans hésitation) : Hors de question.
Armin arque un sourcil mais ne discute pas.
Il lui injecte un traitement doux, efficace.
La fièvre commence à tomber.
Je souffle. Un poids quitte mes épaules.
Je me glisse sous l’eau froide de la douche, espérant calmer les battements de mon cœur.
Quand je ressors, je ne vais pas dans ma chambre.
Je vais dans celle d’amis.
Je ne veux pas qu’il panique en se réveillant avec un inconnu.
Je veux qu’il ait le choix.
Allongé dans le noir, je fixe le plafond.
Eren (murmure, presque un aveu) : Je sens qu’une belle journée s’annonce demain…
Mais au fond, je sais déjà.
Ce n’est plus une distraction.
Ce n’est plus un jeu.
C’est lui.
Et cette voix… cette voix m’a déjà changé.
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Comments
Mimi 😘😘😘😍😍
tu as goûté à quelque chose de beau mais dangereux
2025-06-29
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