Entre Deux Feux Celui qui reste (version longue)

Midi – Cour du lycée

Léna est assise sur un banc, dos au soleil, les mains crispées sur ses genoux. Le vent léger soulève parfois ses cheveux, mais elle ne bouge pas. Tout autour d’elle vit, parle, rit… sauf elle.

En face, à une vingtaine de mètres, Noah s’appuie contre un muret, entouré de deux filles qu’elle ne connaît que de vue. Il sourit, plaisante, se montre détendu. Mais elle sait. Elle lit la douleur derrière ce sourire forcé.

Jade

(arrivant avec un sandwich à la main) Tu sais que tu vas t’évanouir si tu continues à vivre d’angoisse et d’air ?

Léna ne répond pas.

Jade

(s’asseyant à côté d’elle) T’as des cernes de trois kilomètres. Et il te regarde encore.

Léna

(à peine un murmure) Je le sais.

Un silence. Puis

Jade

Tu veux que je dise quoi ? "T’as fait le bon choix" ? Ou "T’as tout foutu en l’air" ?

Léna

(la gorge nouée) Je veux juste qu’on arrête de me regarder comme si j’étais la méchante.

Jade soupire.

Jade

T’es pas méchante, Léna. T’es perdue. Et t’as deux mecs fous de toi, l’un qui te touche l’âme, l’autre qui te brûle la peau. C’est pas facile à choisir.

Léna laisse échapper un rire amer.

Léna

Et si j’avais envie d’aucun des deux ? Si j’avais juste envie d’être seule ?

Jade

Alors pourquoi t’as dormi chez Elias deux nuits d’affilée ? Et pourquoi tu pleures quand Noah te regarde comme un inconnu ?

Léna se tourne brusquement vers elle, les yeux brillants.

Léna

Parce que je suis paumée, ok ? Elias me donne l’impression que je mérite d’être aimée… et Noah me rappelle que je ne mérite rien du tout.

Elle baisse la tête.

Léna

(plus bas) Avec Elias, je me sens protégée. Mais parfois, j’étouffe. Et avec Noah… je me sens libre. Et en même temps… sale.

Jade

C’est pas de l’amour, ça. C’est une dépendance.

--- > Quelques instants plus tard – Elias s’approche

Elias

Je peux te parler ?

Léna relève les yeux. Il est là. Ses yeux calmes, toujours les mêmes. Une main dans sa poche, l’autre tenant un jus d’orange à moitié vide.

Léna

Toujours

Elle se lève. Ils marchent un peu, s’éloignant de la foule.

Elias

(doucement) Je veux pas te forcer à quoi que ce soit. Mais ce silence… il me fait plus mal que la vérité.

Léna

(hésitante) Je suis désolée. J’essaie de faire les choses bien. De pas te blesser… de pas me perdre.

Elias

Alors perds-toi un moment. Mais reviens vers moi quand tu sauras.

Léna

Et si je reviens pas ?

Il sourit tristement.

Elias

Alors je saurai que j’aurais quand même essayé.

Elle serre les dents pour ne pas pleurer. Il est tellement… doux. Il mérite mieux. Il mérite une fille qui ne tremble pas quand elle croise les yeux de son ex à vingt mètres.

--- > Dans l’ombre – Noah observe. Il serre les poings.

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Prt6