kenza
Le bruit de mes pas résonne dans le couloir, un écho solitaire qui semble amplifier le tumulte joyeux derrière les portes des dortoirs. Déjà, les autres sont là, s'installant, riant aux éclats, des amis se retrouvant après de longs mois d'absence. Une pointe d'anxiété me serre le ventre ; je ne sais pas encore avec qui je partagerai cette petite portion d'intimité, mais je me dis que je verrai bien plus tard. Chaque chose en son temps. Mon sac sur l'épaule, je me dirige vers ma première salle de classe, le cœur battant une cadence étrange, faite d'appréhension et d'un vague espoir inavoué.
Je pousse la porte, et c'est là que la bulle de ma solitude éclate en mille morceaux.
Le bruit de mes pas résonne dans le couloir, un écho solitaire amplifiant le joyeux tumulte des dortoirs. Demain, c'est la rentrée universitaire, ma seule véritable échappatoire à cette maison qui n'a jamais été la mienne. L'école n'est pas ma passion, mais elle est ma jungle, un lieu où les forts prospèrent et où je me sens tout sauf forte. J'aspire à l'invisibilité.
Je pousse la porte de ma classe, et ma bulle de solitude éclate.
-KENZAAAA ! crie Beatrice ses yeux flamboyants et ses cheveux dorés rayonnant d'une joie qui m'enveloppe dans une étreinte suffocante.
Elle m'entraîne dans le groupe des filles populaires, des regards curieux ou indifférents posés sur moi. Je sais que certaines me détestent déjà, d'autres m'ignorent. Je les écoute parler, mes propres mots coincés dans ma gorge. Je suis là, mais absente.
La classe se remplit, le silence s'installe à l'arrivée de Monsieur Dubois, notre professeur de philosophie. Un homme d'une trentaine d'années, aux cheveux sombre aux et des yeux emeraude , il dégage une aura de calme et d'autorité. Sa voix, grave et posée, résonne :
- bonjour je suis monsieur millier dit-il en écrivant son nom dans le tableau
Mon objectif cette année ne sera pas simplement de vous enseigner des concepts, mais de vous apprendre à penser. continuet-il
-Le nouveau prof est plutôt beau, on ne va pas s'ennuyer, murmure Mya.
-Pas mal du tout, ajoute Asma.
-Rien n'est à ton goût Asma, ajoute Béatrice
-derrière un peu de silence, rétorque le prof
Un silence tendu s'installe dans la classe, palpable, tandis que Monsieur Dubois commence son cours. Sa voix grave et posée remplit l'espace, délivrant des concepts philosophiques avec une clarté inattendue. Trois heures s'écoulent, étonnamment vite, le temps s'effilochant entre définitions et questions profondes qui invitent à la réflexion. La sonnerie retentit enfin, libératrice pour certains, et c'est l'heure tant attendue de la cantine.
-Kenza, tu viens, on va manger ? La voix joyeuse de Béatrice perce le brouhaha des chaises qui raclent le sol. Elle est là, souriante, pleine d'entrain.
-Hum, non merci, je préfère rester seule, dis-je, ma voix à peine un murmure, mes mots se bousculant maladroitement. Je sens les regards, les murmures qui suivent.
- Elle est cheloue, murmure Mya, sa voix juste assez forte pour que je l'entende.
Je me pince la lèvre inférieure, une habitude que j'ai prise pour contenir la frustration, la blessure. On me le dit souvent, ce mot, "chelou", bizarre. On me le lance comme une étiquette, un jugement facile. Malgré les années, malgré la fréquence, je ne m'y habitue jamais vraiment. Chaque fois, ça pique, ça me rappelle à quel point je suis différente, à quel point je ne rentre pas dans leurs cases.
Loin de l'agitation des rires et des bruits de fourchettes, je me dirige vers un petit arbre dans le jardin de l'université. C'est mon refuge, mon havre de paix. Je sors mon livre, une vieille édition aux pages cornées, et m'adosse contre le tronc rugueux. Le doux bruissement des feuilles et l'odeur de l'herbe coupée m'enveloppent. Je commence à lire, plongeant dans un autre monde, là où les personnages et les intrigues sont bien plus compréhensibles que la complexité des relations humaines.
Mais même là, sous mon arbre, l'esprit vagabonde. Une pensée, une seule, persiste en arrière-plan, une sorte de prière silencieuse :
Lucas
peut-être qu'il a changé d'université ou qu'il m'a oublié, c'est aussi possible
je pince ma lèvre inférieure de tout façon je m'en fous
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Comments
Mimi 😘😘😘😍😍
t'en fais pas ma belle moi on me dit je suis bête méchante bizarre ou chelou folle ainsi de suite 🙂🙂🙂
2025-06-05
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♡•𝕭𝖆𝖉𝖉𝖎𝖊𝖘•♡
mdr c'est ça tu t'en fou 🤣
2025-06-07
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