Narrateur :
"Parfois… les plus grands dangers ne viennent pas des ennemis… mais de ceux censés nous protéger."
Le Primus.
Symbole de puissance. Chef des Legendary.
Un homme respecté… du moins en apparence.
Mais ce soir-là, il n’était qu’une ombre imbibée d’alcool, perdu dans ses regrets et son amertume.
Son fils n’avait pas été accepté parmi les Aspirants.
Une blessure d’égo qu’il ne pardonnerait jamais.
Alors il a monté un plan.
Un plan cruel, déguisé en mission d'entraînement.
> Il sélectionna 7 Néophytes(les Legendary niveau débutant).
Et ajouta 1 enfant parmi les Aspirants. Juste pour s’amuser.
Pour se venger.
Parmi eux… Frédéric.
Il avait seulement 12 ans.
Pas encore initié.
Pas encore prêt.
Il portait sur lui un simple couteau de cuisine, cadeau de sa famille adoptive, « au cas où ».
Un objet inutile face à l’enfer qui les attendait.
Ils furent envoyés dans la zone 9, près de l’ancienne vallée.
La mission semblait simple.
Terrasser quelques Rovers faibles. Ramener une preuve. Obtenir une prime et de la reconnaissance.
Les 7 Néophytes étaient confiants.
Ils avaient repoussé les créatures. Certes avec difficulté, mais aucun blessé grave.
Frédéric, lui, était resté en retrait, protégé par un Néophyte plus âgé. Il avait à peine dégainé son petit couteau de cuisine, les mains tremblantes.
> Narrateur :
"Ils pensaient que c'était fini… qu'ils allaient rentrer fiers, glorieux. Mais c’est là que le piège s’est refermé."
Sur le chemin du retour, ils passèrent devant une grotte sombre, à moitié dissimulée par la végétation.
Un des Néophytes s’arrêta :
> « Attendez… c’est quoi ce trou ? »
« Une tanière de Rovers ? »
« Y’en a sûrement encore à l’intérieur. »
> Narrateur :
"Une erreur classique… La soif de reconnaissance peut aveugler même les plus sages."
Malgré la peur, l’envie de prouver leur valeur prit le dessus.
Et puis… plus de Rovers signifiait plus d’argent, plus de respect.
Peut-être même une promotion au rang d’Exalté…
Ils décidèrent d’entrer. Tous.
Frédéric, inquiet, osa murmurer :
> « Peut-être… qu’on devrait pas y aller. »
« Ferme-la, le bébé. Reste derrière, comme toujours. »
Le petit garçon baissa la tête, mais suivit quand même.
Son cœur battait fort.
L’intérieur de la grotte était froid, humide… et étrangement silencieux.
Les murs étaient couverts de marques…
Des symboles Rovers, tracés avec du sang séché.
Des cocons. Des restes humains.
Une odeur de mort.
Et puis soudain…
> GRRRRRRRRRRRRRR…
Une vibration dans le sol.
Un hurlement strident.
Quelque chose approchait.
Quelque chose… de bien plus fort que prévu.
Alors que les néophytes avançaient prudemment dans la grotte, une silhouette apparut dans l’ombre.
Pas un monstre difforme.
Pas une bête sauvage.
Non… un homme.
Mais pas tout à fait humain.
Il était grand, à peine plus âgé qu’un adulte de 20 ans. Il portait une armure noire gravée de glyphes rouges, luisants comme du magma.
Ses cheveux rouges flamboyaient, presque identiques à ceux de Frédéric.
Mais ce qui attira l’attention, c’étaient ses cornes sombres, recourbées vers l’arrière.
Des cornes qu’il fit disparaître d’un simple geste. En une seconde… il avait l’apparence parfaite d’un humain.
> Narrateur :
"Ce n’était pas un Rover ordinaire. C’était un élémentaire de niveau 3… Un des soldats les plus puissants de leur caste."
Il ne portait pas de masque.
Il ne se battait pas.
Il observait.
Il… écrivait.
Des notes, des relevés, des symboles tracés sur les murs… Il faisait des recherches.
Un des néophytes leva son arme :
> « À terre ! Tu es un Rover ! »
Le silence se brisa.
L’homme releva lentement la tête, son regard écarlate plongeant dans celui du jeune soldat.
> « Je ne suis pas ici pour vous. Mais si vous cherchez la mort… je peux vous l’offrir. »
Il esquissa un léger sourire, puis ses yeux se posèrent sur Frédéric.
Un instant figé.
Le jeune garçon, pétrifié, ne pouvait plus respirer.
Son cœur battait plus fort que jamais.
Et alors… le Rover parla, calmement :
> « Toi… Le petit rejeton. Voilà donc pourquoi ils te fuient tous… »
Frédéric recula d’un pas. Il se revit, seul dans la cour du collège. Les moqueries. Les insultes.
Ses cheveux rouges.
Sa cicatrice.
> Narrateur :
"Ce jour-là… Frédéric comprit.
Il comprit pourquoi il était différent.
Il comprit pourquoi il faisait peur."
Le Rover sourit encore, moqueur.
> « Tu as les cheveux de notre sang. Mais tu n’es qu’un enfant fragile avec un jouet en main. Retourne pleurer. »
Frédéric serra le manche de son petit couteau de cuisine.
Ses jambes tremblaient. Son souffle était court.
Le Rover n’avait pas fini de parler.
Il leva doucement la main, et dans un grondement sourd, l’entrée de la grotte se referma dans un fracas de pierre.
Un rideau de roche massive tomba, les plongeant dans une obscurité oppressante.
> « Vous êtes venus troubler mes recherches… Maintenant, assumez. »
Autour d’eux… les statues disposées contre les parois se mirent lentement à vibrer.
Des guerriers de pierre.
Certaines étaient vieilles, érodées… d’autres semblaient fraîches, à peine taillées.
Et pourtant, une à une, elles ouvrirent les yeux.
Des lueurs rouges en leur centre.
Le mana du Rover les traversait.
> Narrateur :
"Ce Rover n’était pas seulement un combattant…
C’était un Forgeron du Néant, un de ceux capables de donner vie à la pierre, au métal, et même à l’oubli."
Une armée silencieuse se leva.
Un néophyte hurla :
> « C’est une embuscade ! On doit fuir ! »
Mais la grotte était close.
Il n’y avait aucune sortie.
Le Rover descendit lentement les marches, retirant les gants de son armure.
> « Vous n’êtes pas des soldats. Vous êtes… des apprentis. Mais vous avez osé perturber une mission sacrée. »
D’un coup sec, il planta son bras dans le sol. Des clones de lui-même jaillirent de l’ombre, à l’identique.
Chacun armé.
Chacun prêt à tuer.
Frédéric, lui, était resté figé.
Son petit couteau tremblait dans sa main.
Il regardait les statues s’animer, les néophytes reculer, les clones encercler…
Et surtout… il regardait le Rover.
Ses cheveux rouges.
Comme lui.
Comme sa malédiction.
> Narrateur :
"Frédéric n’était pas prêt. Il n’avait rien d’un héros ce jour-là.
Il n’avait que la peur… et la colère.
Et parfois… c’est tout ce qu’il faut pour faire naître quelque chose de monstrueux."
Les combats dans la grotte étaient devenus un cauchemar.
Le Rover élémentaire, sauvage et impitoyable, avait déjà terrassé trois néophytes.
Leurs corps gisaient, immobiles, tandis que la peur et la douleur déchiraient ceux qui restaient.
Ils n’étaient plus que cinq. Cinq survivants acculés.
Frédéric, au centre, haletant, le regard brûlé par la souffrance, avait perdu un bras et une jambe lors d’un assaut brutal.
Le sang coulait sur la roche froide, tachant le sol poussiéreux.
Son petit couteau de cuisine, désormais inutilisable, gisait à côté de lui.
Pourtant, le regard de Frédéric ne vacillait pas.
Face à lui, le Rover affichait un sourire cruel, presque moqueur.
> « Tu ne comprends pas, rejeton. »
Sa voix était douce, presque un murmure.
« J’implore ta rage… Embrasse ta nature.
Tes pouvoirs sont bien plus vastes que ce que tu oses imaginer. »
Il s’agenouilla lentement, plaçant une main sur la joue ensanglantée de Frédéric, avec une tendresse déconcertante.
> « Rejoins-nous.
Accepte ta vraie destinée.
Tu es fait pour régner dans ce monde… et moi, je peux t’y conduire. »
Un silence glacial suivit ses mots.
Seule la respiration lourde de Frédéric, mélangée au gout métallique du sang, emplissait la grotte.
Il sentait la colère monter.
La douleur.
La peur.
Le sourire cruel du Rover ne quittait pas son visage.
> « Je vais vous laisser partir. »
Sa voix était calme, presque douce, mais lourde de menace.
« Mais… il doit y avoir un prix. »
Il posa lentement la main sur l’entrée de la grotte.
> « Pour que cette porte s’ouvre, un sacrifice doit rester derrière.
Un seul. »
Le silence tomba sur le groupe.
Deux des néophytes, terrifiés, levèrent les mains en signe d’abandon.
Ils détournèrent le regard, préférant fuir plutôt que de rester.
Deux autres voulurent s’accrocher, refuser ce destin cruel.
Mais Frédéric, avec un effort surhumain, les força à partir.
> « Vous n’avez rien perdu. Pas comme moi.
Je ne peux pas vous retenir.
Partez… »
Ils hésitèrent, puis, le cœur lourd, ils s’éloignèrent vers la lumière du jour.
Frédéric, seul, brisé, regarda la grotte se refermer lentement derrière eux.
Un grondement sourd résonna tandis que la pierre massive se déplaçait, bloquant la sortie.
Le passage se réduisait, jusqu’à disparaître.
Le monde extérieur se fermait à lui.
Les statues de soldats et guerriers s’animaient lentement, leurs yeux froids brillaient d’une lueur sinistre.
Ils encerclaient Frédéric, implacables, avançant sans pitié.
Leurs frappes étaient précises, brutales. Chaque coup le faisait tomber, se relever, puis tomber à nouveau.
Son corps meurtri saignait, ses forces l’abandonnaient.
Il sentait la douleur lui déchirer chaque muscle, chaque os.
Puis, dans un dernier assaut, un guerrier leva son arme pour l’achever.
Frédéric, haletant, la voix cassée, cria :
> « Je ne veux pas mourir ! »
Soudain, le monde s’effaça.
Il tomba dans un vide total, une obscurité profonde et infinie.
Devant lui apparut un immense portail noir, orné d’un symbole familier : le même que celui collé sur son cou.
Instinctivement, il posa sa main sur ce symbole au centre du portail.
Un grondement sourd retentit.
La porte s’ouvrit lentement, laissant passer un vent puissant qui sembla l’aspirer.
De retour dans la grotte, un éclat violet intense émana de Frédéric.
Son mana, brûlant d’une puissance inconnue, jaillit en flamme violette, dévorant les armes des statues ennemies.
Le feu violet consumait tout sur son passage, rendant les armes inutilisables, réduisant la menace à néant.
Dans la grotte plongée dans la poussière et les flammes, le silence s’abattit brutalement.
Les statues, autrefois invincibles, venaient d’être réduites en cendres en un instant.
Et pourtant… Frédéric, lui, ne bougeait plus.
Son corps, brisé, gisait au sol. Plus de bras. Plus de jambe. Évanoui, vidé.
Mais quelque chose se tenait là.
Quelque chose d’ancien… de terrifiant.
Un ricanement rauque résonna dans l’obscurité.
Des flammes violettes s’enroulèrent autour du corps de Frédéric.
Puis, ses yeux s’ouvrirent, lents… mais entièrement violets.
Une voix arrogante, profonde, se fit entendre, résonnant depuis le fond du corps :
> « Quelle misère… Quelle pathétique humanité. Toujours à ramper, toujours à supplier. »
C’était Hachira, le mana ancestral enfermé depuis toujours dans le corps de Frédéric.
Un être puissant, aux intentions sombres.
Il se leva lentement, dominant l’espace. Autour de lui, l’air semblait trembler.
Le corps mutilé de Frédéric bougea sans effort, animé par une force qui n’était pas la sienne.
> « Ce monde mérite de brûler. Et toi, misérable Rover… Tu n'es qu'une ombre. »
Le Rover, surpris, restait figé devant cette manifestation de pouvoir.
Il comprenait à qui il avait affaire : pas à un simple gamin, mais à l’un des Esprits Primordiaux.
Un Hachira.
Dans un seul geste, une onde de choc violette fit s'effondrer ce qu’il restait des murs de la grotte.
Tous les guerriers de pierre s’étaient déjà effondrés, désintégrés par la puissance incontrôlable.
Mais Hachira ne s’arrêta pas là.
> « Tu crois que je vais guérir ce corps ? Pour qu’il survive ? Pff… Inutile. Je n’ai pas besoin d’un porteur faible. »
Mais alors qu’il s’apprêtait à se retourner, un projectile magique du Rover fusa vers lui.
Par pur réflexe, Hachira activa un sort défensif, émettant un cercle violet autour du corps.
Un halo de lumière traversa Frédéric.
Et… son bras repoussa. Puis sa jambe. Lentement.
Les blessures mortelles… se régénéraient.
Hachira grimaça.
> « Tch… Quelle erreur… »
Il ne voulait pas sauver ce garçon. Il avait juste voulu se défendre.
Mais trop tard. Le corps de Frédéric était presque entièrement restauré.
Alors que les dernières flammes violettes se dissipaient dans l’air, et que les statues calcinées n’étaient plus que des débris fumants, le Rover au regard rouge sang s’approcha lentement de Frédéric, ou plutôt… de Hachira.
Il ne souriait plus par moquerie, mais par excitation.
> « Enfin… Quelqu’un à ma hauteur. »
Ses yeux brillaient d’un éclat bestial, son corps vibrant d’impatience. Il fit craquer ses jointures, avança d’un pas.
> « T’es pas comme les autres humains… T’es un problème. Et j’adore les problèmes. »
Hachira, dans le corps de Frédéric, tourna lentement la tête vers lui, un sourire narquois aux lèvres :
> « Tu n’es qu’un jouet. Je n’ai même pas besoin de me battre sérieusement. »
L’ambiance était tendue. Le combat semblait inévitable.
Mais…
Soudain, un symbole rouge s’illumina dans le cou du Rover, pulsant d’un éclat vif.
Il s’immobilisa, les yeux écarquillés. Sa mâchoire se crispa.
> « …Tch. »
Une voix glaciale, inaudible pour les autres, résonna dans sa tête.
> "Reviens immédiatement. Tu n'as pas l'autorisation. Ce n’est pas encore le moment."
Le Rover grogna, recula d’un pas. Il lança un dernier regard à Hachira, puis vers Frédéric encore évanoui.
Il éclata de rire, un rire plus sincère cette fois.
> « On se reverra, rejeton. Et ce jour-là, j’espère que ce ne sera pas ce parasite violet qui me fera face… mais toi. »
Puis, il disparut dans un éclair de flammes rouges, ne laissant derrière lui que la puanteur du soufre et une tension glacée.
Après le départ du Rover, la grotte resta silencieuse. Le feu violet dansait encore dans les fissures des murs, comme un écho à la rage qui venait de s’y déchaîner.
Au centre, Frédéric restait debout… mais ce n’était plus vraiment lui.
Son corps était drapé d’une aura violette, ses yeux ne lui appartenaient plus.
C’était Hachira qui parlait, Hachira qui respirait, Hachira qui tenait debout.
Il contempla les cendres des statues, son regard méprisant balayant les lieux comme un roi devant un champ de ruines.
> « Pathétique... Ce monde est si faible. Si ridicule... Bientôt, je ne serai plus enfermé. »
Mais soudain, une douleur étrange parcourut son hôte.
Le corps de Frédéric, trop faible, trembla. Ses muscles contractés, à bout de forces, ne pouvaient plus supporter la pression du mana pur.
> « Tch... Ce corps de misérable enfant ne peut pas me contenir plus longtemps. »
Une fissure lumineuse apparut dans le torse de Frédéric. Hachira leva les yeux au ciel, frustré.
> « Je reviendrai… Et ce monde… pliera le genou. »
Dans un souffle d’énergie sombre, Hachira quitta le corps de Frédéric, sa forme violette disparaissant comme une ombre chassée par la lumière.
Aussitôt, Frédéric s’effondra, le visage pâle, inconscient, baignant dans une mare de sang et de poussière.
Son bras et sa jambe manquants, son souffle à peine perceptible…
Mais il était en vie.
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3 épisodes mis à jour
Comments
Sa Muel
lisez trop cool 😁😁
2025-06-01
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