La réception

Chapitre 5 : La Réception

Le grand jour était arrivé. Yuna, vêtue d’une robe élégante mais subtilement audacieuse, descendit les escaliers du manoir Takahashi. Chaque pas résonnait dans le silence feutré de la demeure, et tous les regards se tournèrent vers elle. Les domestiques, les invités déjà présents, même Akiko Takahashi elle-même, cessèrent toute conversation un instant.

Renji, qui discutait avec un homme d’affaires influent, leva les yeux vers elle. Un éclair de surprise traversa son regard avant qu’il ne retrouve son habituelle neutralité.

— Pas mal, murmura Haruto en s’approchant d’elle. Tu fais déjà sensation.

Yuna esquissa un sourire. Elle savait que chaque détail comptait ce soir, et elle était déterminée à tenir tête à Akiko.

La réception battait son plein. Le salon principal débordait de conversations feutrées et de rires élégants. Des hommes d’affaires influents, des membres de la haute société, et même des figures politiques étaient présents. Yuna devait naviguer dans cet univers avec assurance.

Elle s’approcha de Renji et glissa sa main sous son bras, jouant à merveille son rôle d’épouse parfaite. Il se tendit légèrement avant de se détendre.

— Impressionnant, murmura-t-il. Tu t’adaptes vite.

— J’observe et j’apprends, répondit-elle avec un sourire confiant.

Akiko s’avança vers eux, un sourire calculé aux lèvres.

— Yuna, viens donc me présenter à quelques-uns de nos invités. Puisque tu fais partie de la famille, tu dois connaître leur importance.

C’était un test. Un défi déguisé. Yuna prit une profonde inspiration et se lança.

Elle se dirigea vers un petit groupe de convives et engagea la conversation avec aisance. Elle se souvenait des informations qu’elle avait étudiées avec soin : M. Nakamura, un magnat de l’immobilier ; Mme Cho, une philanthrope influente ; et M. Sato, un homme d’affaires réputé pour ses négociations impitoyables.

— M. Nakamura, j’ai récemment lu un article sur vos nouveaux projets de développement. Vos initiatives pour un urbanisme plus écologique sont remarquables.

L’homme parut agréablement surpris.

— Vous suivez donc l’actualité économique, madame Takahashi ?

Yuna ne manqua pas le regard satisfait qu’Akiko lui lança discrètement.

Plus tard dans la soirée, alors qu’elle prenait un moment pour respirer sur la terrasse, Renji la rejoignit.

— Tu as réussi, souffla-t-il.

— Je n’en étais pas sûre, répondit-elle avec un léger rire nerveux.

— Ma mère ne t’aurait jamais laissé tranquille si tu avais échoué. Mais là… elle a l’air impressionnée.

Yuna s’adossa à la balustrade, observant la ville illuminée au loin.

— Ça veut dire que j’ai gagné une bataille ?

— Peut-être. Mais la guerre est loin d’être terminée.

Elle tourna la tête vers lui et croisa son regard. Un silence s’installa, chargé d’une tension nouvelle. Ce jeu qu’ils jouaient, cette mascarade… À force d’y participer, où s’arrêtaient les apparences, et où commençaient les véritables sentiments ?

Sans un mot de plus, Renji se redressa et retourna à l’intérieur. Yuna, elle, resta là encore un moment, son cœur battant plus vite qu’elle ne l’aurait voulu.

À suivre…

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