Cette nuit-là, Haneul ne trouva pas le sommeil. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait ces iris écarlates la fixer dans l'ombre.
Qui était cet homme? Et pourquoi avait-elle l'impression qu'il la connaissait ?
Le lendemain, une psychologue vint lui rendre visite.
- Haneul, dit-elle en lui tendant un carnet.
Je veux que vous écriviez tout ce qui vous vient en tête. Même si ça n'a pas de sens.
Haneul hocha la tête et prit le stylo. Elle laissa son esprit guider sa main.
Lorsqu'elle baissa les yeux, son sang se
glaça.
Sur la page blanche, elle avait écrit un seul mot.
"Shin."
Ce nom... il lui semblait familier. Mais pourquoi ?
Son cœur s'emballa lorsqu'elle retourna la page.
Sans même s'en rendre compte, elle avait dessiné une silhouette. Un homme vêtu de noir, aux yeux rouges.
L'inconnu du couloir.
Les jours suivants, Haneul sentit un changement autour d'elle. Des murmures dans les couloirs. Des ombres qui disparaissaient dès qu'elle tournait la tête.
Puis, un soir, alors qu'elle s'apprêtait à dormir, son téléphone - qu'elle n'avait pourtant jamais vu avant - vibra sur sa table de nuit.
Un message inconnu.
"Tu es enfin réveillée. Ne laisse personne t'approcher. Ils mentent tous."
Son souffle se coupa.
Avant qu'elle ne puisse réagir, quelqu'un frappa à la porte de sa chambre.
— Mademoiselle Haneul, quelqu'un est venu vous voir, dit une infirmière.
Elle ouvrit la porte... et se figea.
L'homme aux yeux rouges se tenait devant elle, un sourire énigmatique sur les lèvres.
- Ça faisait longtemps, murmura-t-il.
Haneul voulait reculer, mais ses jambes refusaient de bouger.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
L'homme pencha légèrement la tête, l'observant comme une énigme à résoudre.
— Tu ne te souviens vraiment de rien, n'est-ce pas ?
Son ton n'était ni menaçant ni rassurant.
Juste... intrigué.
— Devrais-je me souvenir ?
Il eut un léger sourire, puis fit un pas vers elle.
— Je vais t'aider, Haneul. Mais tu dois me faire confiance.
Son instinct lui criait de fuir. Pourtant, une partie d'elle voulait écouter cet homme.
Parce qu'au fond d'elle... elle savait qu'il détenait la clé de son passé.
Le silence s’étira entre eux. L’homme aux yeux rouges la fixait, une lueur indéchiffrable dans le regard. Haneul sentait son cœur battre à tout rompre, un mélange de peur et d’attirance inexplicable nouant son estomac.
— Qui es-tu ? demanda-t-elle enfin, la gorge sèche.
Un sourire effleura ses lèvres.
— Un ami.
Elle serra les poings. Quelque chose sonnait faux dans sa voix.
— Je ne te connais pas.
— Mais moi, je te connais, Haneul. Bien plus que tu ne le crois.
Ce nom… il le prononçait comme s’il lui appartenait, comme s’il l’avait murmuré mille fois auparavant.
— Tu mens.
L’homme haussa un sourcil, amusé.
— Vraiment ? Alors pourquoi ton cœur s’emballe-t-il ?
Elle recula d’un pas. Cet homme jouait avec elle, et elle le savait. Mais ce qui l’effrayait le plus, c’était qu’une partie d’elle voulait croire en ses mots.
— Que me veux-tu ?
Il plongea ses mains dans les poches de son manteau noir et laissa planer un silence. Puis, d’une voix posée, il répondit :
— Je veux t’aider à retrouver la mémoire.
Haneul sentit une vague de méfiance l’envahir.
— Pourquoi ferais-tu ça ?
Cette fois, il ne répondit pas tout de suite. Il l’observa, comme s’il hésitait à dire la vérité. Puis, d’un ton plus bas, presque intime, il murmura :
— Parce que tu m’as déjà fait une promesse.
Une promesse ?
Son cœur manqua un battement.
— Non… C’est impossible.
Elle aurait dû s’éloigner, fuir cet homme dont elle ignorait tout. Mais quelque chose l’en empêchait. Un écho lointain, une sensation familière qui la tiraillait de l’intérieur.
Avant qu’elle ne puisse poser une autre question, il fit un pas vers elle.
— Je vais te prouver que je dis la vérité, Haneul. Mais d’abord… il faut que tu me suives.
Elle secoua la tête, les poings tremblants.
— Je ne peux pas.
— Tu n’as pas le choix.
Elle ouvrit la bouche pour protester, mais une douleur fulgurante lui transperça le crâne.
Tout se brouilla autour d’elle. Des images éclatèrent dans son esprit.
Un feu dévorant. Des cris. Une main tendue vers elle. Et ces mêmes yeux rouges, brillants dans l’obscurité.
Puis… l’obscurité totale.
Avant de sombrer, elle entendit une dernière phrase, chuchotée tout près d’elle :
— Réveille-toi, Haneul. Il est temps.
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