Le Marché du Diable

Le silence était lourd, étouffant. L’entrepôt délabré semblait se refermer sur eux, un tombeau de métal et de béton. Toya fixait Axel, son cœur battant à un rythme irrégulier.

"Toi."

Ce simple mot résonnait encore dans son esprit.

Toya inspira profondément, tentant de garder son calme.

Toya : « Moi ? »

Axel ne détourna pas le regard.

Axel : « Le Syndicat te veut. Et ils m’ont envoyé pour te convaincre d’accepter. »

Toya laissa échapper un rire froid.

Toya : « Alors, c’est ça ? Après toutes ces années, après nous avoir trahis, tu reviens et tu t’attends à ce que j’accepte gentiment ? »

Axel resta impassible.

Axel : « Ce n’est pas une demande. C’est une offre. Une dernière chance de survivre. »

Toya fit un pas en avant, les poings serrés.

Toya : « Et si je refuse ? »

Axel baissa les yeux un instant avant de murmurer :

Axel : « Alors ils t’écraseront. Et moi avec. »

Le silence retomba. Toya sentait la tension monter, une chaleur désagréable lui brûlant la poitrine.

Toya : « Pourquoi moi, Axel ? Il y a des dizaines de types plus dangereux, plus influents que moi. Pourquoi maintenant ? »

Axel leva enfin son regard vers lui, et pour la première fois depuis le début de leur échange, il y eut une étincelle d’émotion dans ses yeux.

Axel : « Parce qu’ils savent ce dont tu es capable. Ce que tu étais avant de tout abandonner. Et surtout… » Il marqua une pause. « Parce qu’ils ont peur que tu deviennes une menace. »

Toya sentit un frisson le parcourir. Il avait tenté d’enterrer son passé, d’effacer les traces, mais visiblement, il n’avait jamais réellement disparu du radar du Syndicat.

Toya : « Et toi, Axel ? Qu’est-ce que tu veux, vraiment ? »

Axel ne répondit pas tout de suite. Il ferma brièvement les yeux avant de soupirer.

Axel : « Je veux qu’on sorte vivants de cette histoire. Toi et moi. »

Toya serra les dents.

Toya : « Tu veux me vendre à ces enfoirés pour sauver ta peau, c’est ça ? »

Axel s’approcha lentement, son regard plus intense que jamais.

Axel : « Je t’ai sauvé une fois. Je suis prêt à le refaire. Mais cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire. Si tu veux survivre, il faut jouer selon leurs règles. »

Toya sentit son souffle s’accélérer. Son instinct lui criait de ne pas faire confiance à Axel, mais une partie de lui voulait comprendre.

Toya : « C’est quoi, leur offre ? »

Axel hésita, puis déclara d’une voix posée :

Axel : « Ils veulent que tu bosses pour eux. En échange, ils te laissent en vie. Moi aussi. »

Toya éclata de rire, un rire amer et sans joie.

Toya : « Travailler pour ceux qui nous ont trahis ? Après tout ce qu’ils nous ont fait ? T’es sérieux ? »

Axel ne répondit pas. Son silence était une confirmation.

Toya recula d’un pas.

Toya : « J’ai passé ma vie à essayer de leur échapper, Axel. Je préfère mourir que de redevenir leur pion. »

Axel serra la mâchoire.

Axel : « Ce n’est pas aussi simple. »

Toya le fixa droit dans les yeux.

Toya : « Si. Ça l’est. »

Un silence pesant s’installa entre eux.

Puis, soudain, un bruit de pas derrière lui.

Toya pivota instinctivement, et une fraction de seconde plus tard, il aperçut une silhouette sortir de l’ombre.

Trop tard.

Un coup violent le frappa à l’arrière de la tête.

Son monde bascula dans l’obscurité.

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Quelques heures plus tard – L’Antre du Syndicat

Toya ouvrit lentement les yeux, une douleur sourde lui vrillant le crâne. L’odeur de cigarette froide et de métal rouillé flottait dans l’air. Il était attaché à une chaise, ses poignets entravés par des menottes épaisses.

La pièce était sombre, éclairée seulement par une lampe suspendue au plafond, projetant une lumière blafarde.

Face à lui, un homme qu’il ne connaissait que trop bien.

Silas.

L’un des leaders du Syndicat des Ombres. Un homme redoutable, dont la réputation était bâtie sur le sang et la manipulation.

Il était assis nonchalamment sur un fauteuil, un sourire carnassier aux lèvres.

Silas : « Enfin réveillé. »

Toya serra les dents.

Toya : « J’aurais préféré ne jamais l’être. »

Silas laissa échapper un petit rire.

Silas : « Toujours aussi insolent. Ça me rappelle pourquoi on t’aimait bien, à l’époque. »

Toya ne répondit pas. Il savait que Silas jouait avec lui.

Silas : « Tu sais pourquoi tu es ici, Toya ? »

Toya leva les yeux vers lui.

Toya : « Parce que vous êtes trop lâches pour me laisser en paix. »

Silas haussa un sourcil.

Silas : « En paix ? Mon garçon, tu es né pour ce monde. Tu peux fuir aussi loin que tu veux, mais tu resteras toujours l’un des nôtres. »

Toya sentit une rage sourde monter en lui.

Toya : « Je ne suis pas des vôtres. »

Silas se pencha légèrement en avant, son regard devenant plus perçant.

Silas : « C’est là que tu te trompes. Parce que tu as quelque chose que nous voulons. »

Toya resta silencieux.

Silas : « Axel t’a déjà dit l’offre, non ? Bosse pour nous et tu restes en vie. Refuse, et… disons que nous avons d’autres moyens de persuasion. »

Toya ne broncha pas.

Silas : « Mais ce que tu ne sais pas, c’est pourquoi nous tenons tant à t’avoir. »

Toya le regarda, attendant la suite.

Silas : « Tu es la clé d’un projet que nous avons commencé il y a longtemps. Quelque chose que même Axel ignore. »

Toya sentit un frisson parcourir son échine.

Toya : « Je ne veux rien savoir de vos projets. »

Silas sourit, amusé.

Silas : « Ah, mais tu n’as pas le choix. Parce que tu es déjà dedans. »

Le cœur de Toya s’emballa.

Silas se leva lentement, s’approchant de lui.

Silas : « Tu crois que tu as fui ton passé, Toya ? La vérité, c’est qu’il t’a toujours suivi. Tu ne t’es jamais vraiment échappé. »

Toya sentit une sueur froide couler le long de sa nuque.

Quelque chose n’allait pas.

Silas posa une main sur son épaule et murmura d’une voix glaciale :

Silas : « Et si je te disais… que tout ce que tu crois savoir est un mensonge ? »

L’esprit de Toya vacilla.

La vérité était bien plus sombre qu’il ne l’avait imaginé.

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À suivre…

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