Échos du Passé

Une douleur sourde pulsait dans la tête de Toya. Son crâne semblait sur le point d’éclater sous l’effet du coup qu’il avait reçu plus tôt. Mais ce n’était rien comparé au tumulte qui faisait rage en lui.

"Tout ce que tu crois savoir est un mensonge."

Les mots de Silas résonnaient encore dans son esprit. Il était toujours attaché à cette chaise froide, sous cette lumière blafarde qui ne laissait place à aucune ombre.

Il fixa Silas avec mépris.

Toya : « Si tu veux me raconter une histoire, fais vite. Je suis pas d’humeur. »

Silas eut un sourire amusé avant de s’asseoir à nouveau sur son fauteuil.

Silas : « Ah, Toya… toujours aussi impatient. Mais cette fois, tu vas écouter. Parce que ce que je vais te dire va tout changer. »

Toya ne répondit pas. Il serra simplement les poings, cachant son agitation derrière un masque d’indifférence.

Silas : « Tu crois que tu as fui le Syndicat, que tu as laissé tout ça derrière toi. Mais la vérité, c’est que tu n’étais jamais censé partir. Tu étais notre atout le plus précieux. Notre arme. »

Toya haussa un sourcil.

Toya : « Désolé, mais je ne me souviens pas avoir signé pour être votre chien. »

Silas lâcha un léger rire.

Silas : « Non, tu ne l’as pas fait volontairement. Mais quelqu’un l’a fait pour toi. »

Un frisson parcourut l’échine de Toya.

Toya : « De quoi tu parles ? »

Silas croisa les mains, son regard perçant scrutant chaque réaction de Toya.

Silas : « Ton passé, Toya. Celui que tu cherches désespérément à oublier. Tout ça… ce n’est pas un hasard. »

Toya se crispa.

Toya : « Arrête de tourner autour du pot et parle. »

Silas inclina la tête, satisfait.

Silas : « Axel t’a menti. Il t’a fait croire qu’il s’était sacrifié pour toi, qu’il avait disparu pour te protéger. Mais la vérité, c’est qu’il faisait partie du plan depuis le début. »

Toya sentit son cœur rater un battement.

Toya : « …Quoi ? »

Silas : « Axel a travaillé pour nous bien avant que tu le rencontres. Il n’a jamais été un simple partenaire. Il était notre envoyé, notre espion, chargé d’une seule mission : te façonner, te tester… et au bon moment, te livrer. »

Toya secoua la tête.

Toya : « Non… non, c’est des conneries. Axel… Il m’a sauvé ! Il a pris une balle pour moi ! »

Silas sourit, visiblement ravi de semer le doute en lui.

Silas : « Ah oui ? Et as-tu vu son corps ? L’as-tu vu mourir sous tes yeux ? »

Toya ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit.

Silas : « Non. Parce que tout était orchestré. Le faux meurtre, la disparition. Il savait que si tu pensais qu’il était mort, tu baisserais ta garde. Que tu essaierais de fuir. Et il savait qu’un jour, on te ramènerait ici. »

La respiration de Toya s’accéléra.

Non… Ce n’était pas possible.

Axel l’avait trahi ?

Non.

Il refusa d’y croire.

Toya : « C’est juste une autre de tes manipulations. Tu veux me retourner contre lui. Mais ça ne marchera pas. »

Silas se leva lentement, s’approcha de Toya et se pencha à son niveau.

Silas : « Est-ce que tu en es sûr ? Alors pourquoi Axel t’a-t-il amené ici, comme prévu ? Pourquoi t’a-t-il tendu ce piège, au lieu de t’aider à fuir ? »

Toya détourna le regard. Il voulait croire qu’Axel avait une bonne raison… mais plus il y réfléchissait, plus les pièces du puzzle semblaient s’assembler d’une façon qui lui déplaisait.

Silas le laissa mariner un instant avant de se redresser.

Silas : « Réfléchis bien, Toya. Tu as toujours été une pièce sur notre échiquier. Et maintenant, il est temps pour toi de jouer ton rôle. »

Toya releva les yeux, et cette fois, son regard n’était plus perdu.

Il était rempli de rage.

Toya : « Allez te faire foutre. »

Silas soupira, déçu.

Silas : « Dommage. J’espérais que tu comprendrais plus vite. Mais ça va venir. »

Il fit un geste, et la porte derrière lui s’ouvrit brusquement.

Axel entra.

Toya sentit une vague de colère pure le submerger.

Toya : « Toi… »

Axel s’arrêta devant lui, le regard dur. Il n’y avait plus aucune trace du garçon qu’il avait connu autrefois.