Si J’Oublie Nos Souvenirs Dans Cette Vie: THE LAST YOU

Si J’Oublie Nos Souvenirs Dans Cette Vie: THE LAST YOU

chap1

C’était un jour de pluie normal, comme les autres. Triste et insipide, je marchais simplement dans les rues, tenant mon parapluie, me faisant bousculer de temps en temps par des personnes qui ne s’excuseraient jamais. C’est normal, j’avais 13 ans, qui s’excuserait devant moi ?

Ma maison n’était pas trop loin de l’épicerie, en moins de cinq minutes, j’y étais déjà. J’ouvris la porte : toujours cet endroit froid, sans vie.

Tout ce luxe ne pouvait pas combler ma solitude. Ils ne sont jamais là, non... plutôt, ils se foutent de moi, à tel point que je suis obligé de payer ma nourriture dehors avec l’argent que je conserve, alors qu’ils sont riches. Je ne dors même pas dans la maison principale.

Mais quelque chose semble différent. Je regarde les empreintes de pas boueuses sur le sol. Je n’ai qu’un frère, le chouchou de mes parents, mais il n’habite pas avec moi, il est dans la maison principale. Mes parents et lui sont "en voyage d’affaires", juste un prétexte pour ne pas me voir. Vous m’avez déjà chassé de votre maison, que voulez-vous encore ?

Les empreintes ne peuvent pas m’appartenir vu que je viens d’entrer. Il y a quelqu’un dans cette maison ? Non... c’est impossible. Peu importe à quel point ils ne se soucient pas de moi, mes parents y ont installé un dispositif de sécurité qui ne se déverrouille qu’avec un membre de la famille.

En fait, ils se soucient simplement des objets qu’ils ont laissés dans cette baraque.

Les empreintes mènent jusqu'à ma chambre. Je déglutis et enlève doucement mes chaussures. Je marche prudemment jusqu'à ma chambre, prenant au cas où une statue en marbre. Elle ne pourra pas se casser, n’est-ce pas ? Hein ?

À force de refouler mes sentiments sous un voile de froideur, cette expression est restée. On dit que si la cible ou la victime a peur dès le premier contact, ça encourage encore plus l’agresseur, donc c’est bien d’avoir un visage froid.

Je m’avance lentement vers la porte ouverte. Les lumières sont allumées, mais je ne vois personne. En fouillant encore et encore, je me rends compte qu’il y a quelque chose qui se tortille sous ma couette HXH.

Eh ! Est-ce qu’il sait combien j’ai dû supplier pour avoir cette couette ?! Non. Donc il devrait rapidement dégager.

Après avoir fini mon monologue intérieur, je me rends compte que je suis quasiment sans défense. Je n’ai rien à part la statue en marbre. Et s’il ou elle était armé(e) ? Un frisson me parcourt la colonne vertébrale.

Bon... on ne panique pas... on ne panique pas... on ne panique pas... OH PUTAIN JE PANIQUE !!!

Malgré mon visage impassible, ma main tremble intensément, si fort que je laisse tomber la statue en marbre sur mon pied.

[Aïe !!!-]

Je ferme précipitamment ma bouche. Je ne pense pas que cette personne ait senti ma présence. La personne sur le lit se tortille encore avant de finalement s’immobiliser et de s’endormir. Franchement, elle a vraiment du culot pour dormir aussi calmement.

Je n’ai pas de téléphone.

Je suis seul dans cette maison.

Je suis sans défense.

J’ai 13 ans.

Je n’ai pas de voisin.

Est-ce que le Seigneur veut voir ma fin arriver aussi rapidement ?

Attends... je crois qu’il y a une corde dans mon placard. Je pourrais l’attacher, n’est-ce pas ? Ne me demandez pas pourquoi elle est là.

Je vais dans mon dressing et retire la corde. Elle semble assez longue. Doucement, je m’approche de la personne.

Au moment où mon pied a le malheur d’entrer dans le périmètre du lit, je vois le monde tourner à 360°. J’échappe un cri de douleur face à la pression.

Maintenant, je suis sur mon lit, l’avant-bras de l’être sur mon cou, ses jambes bloquant les miennes et mes bras retenus par la corde avec laquelle je voulais l’attacher. Je m’étouffe.

[Qui es-tu ?]

Attends, c’est moi qui devrais poser cette question ! Et si tu veux que je réponde, arrête de presser ma gorge !

Je commence à manquer d’air. Je ne peux même pas articuler un mot. Je vois blanc, et mes yeux se révulsent. Après m’avoir regardé et avoir observé les alentours de la pièce pendant un instant, l’être me libère.

[Cough cough...]

Je tousse violemment. L’être m’empêche toujours de bouger. Il semble plus grand que moi, 16 ou 18 ans. Il a un œil vert cristallin et l’autre bleu roi. Il me regarde avant de finalement me relâcher.

[Je suis désolé.]

Tu crois vraiment que c’est le moment de s’excuser !? Même si ça fait quand même un peu de bien...

[Je cherchais juste un endroit pour me reposer.]

Ça se voit très bien qu’il ment. Cette maison est située dans la forêt encadrant la maison principale. À moins d’entrer par la porte arrière de la clôture, qui ne s’ouvre qu’à un membre de la famille, il est impossible d’y pénétrer.

Je regarde l’homme se lever et enfiler le manteau qui traînait sur le lit.

[Excuse-moi de t’avoir dérangé, je m’en vais.]

L’homme est parti.

????????????????????????????????????

C’est quoi ça ?! Même un speed dating est plus long ! Est-ce que je viens d’halluciner ? Ouais, c’est vrai, j’hallucine en ce moment...

Je touche mon cou, mais la sensation était bel et bien réelle. Putain... qui était-il ?

Pendant que je rumine encore mes pensées, j’entends la poignée de la porte se tourner.

Il n’est pas parti ?! Je suis vraiment idiot de l’avoir cru ! Et s’il revient spécialement pour me faire taire ?

Avec cette pensée, j’essaie subtilement de courir pour aller me cacher, mais en descendant, je me cogne contre l’être qui est subitement apparu devant moi.

Hein ? Humide ?

Je tombe au sol et regarde mes vêtements. Ils sont trempés. Ensuite, je le regarde, lui. Il dégouline complètement d’eau. C’est là que je me rappelle qu’il pleut dehors.

[Vous n’avez pas pu partir à cause de la pluie ?]

Je demande d’une voix faible et timide. Putain, qu’est-ce que la peur fait à ma voix !?

Il hoche simplement la tête. Pendant un court instant, j’ai l’impression de voir des oreilles d’animaux baissées sur sa tête. Je frotte avec frénésie mes yeux. Dieu merci, il n’y en a pas.

Peut-être que l’autre est déconcerté par mon action, mais il pose un genou à terre et met ses mains sur mon visage. Ses paumes froides sur ma peau me glacent le sang. Nos regards se croisent encore. Ses yeux hétéroclites m’effraient à tel point que je le repousse rapidement.

Il ne semble pas surpris par mon action et s’assoit simplement sur le sol.

[S’il te plaît, laisse-moi rester un peu.]

Sa voix est basse, comme une supplication, mais ses yeux, semblables à ceux d’une panthère, me disent qu’il est impossible de refuser.

Je frissonne.

Je suis figé.

Je ne comprends pas la situation. Mon esprit s’embrouille. Je le regarde. Son expression revêt celle d’un marionnettiste amusé et enjoué par les fils qu’il tient.

Il me sourit, ses dents blanches semblables à des crocs sur le point de m’avaler.

Comme s’il savait comment me tendre un piège.

Cela m’effraie si bien que je me sens vidé.

Je ne suis pas habitué à ressentir le sentiment qui m’envahit en ce moment. Est-ce de la peur ? De l’angoisse ? De l’appréhension ? Quelque chose de bizarre se forme en moi, mon souffle est court et mon cœur me fait mal.

Je me sens vulnérable… comme une proie.

Que fera-t-il si je le laisse rentrer ? Que me fera-t-il ?

Mais… pourquoi ai-je envie qu’il reste ?

Suis-je devenu fou à cause de la solitude ?

En moins d’une quinzaine de minutes, je me retrouve complètement à sa merci.

Est-ce que c’est ça, la manipulation ?

Je ne sais même pas quand j’y suis tombé. Juste une parole et des images ambiguës.

Il n’a rien fait d’extraordinaire, il m’a juste dit une phrase… Est-ce moi qui interprète trop ?

Où est-ce que tout a mal tourné ?

Je me sens comme un jouet, comme une poupée, relié à des fils que je ne vois pas,

quelque chose pour la satisfaction d’un autre.

Je sens quelque chose de froid me tirer.

Il me serre dans ses bras.

[Ne t’inquiète pas, je ne te ferai aucun mal.]

Il me tire légèrement loin de lui et prend ma main dans sa paume.

Le froid est toujours aussi dérangeant…

Soudainement, l’être embrasse le dos de ma main.

À cause de notre position, je pense que ça ressemble à une sorte de baiser médiéval,

comme lorsque les chevaliers embrassaient la main d’une dame avant de partir.

Puis il pose ma main sur sa joue. Toujours aussi froide…

[Je serai ton gardien à partir de maintenant…]

Sa voix est douce et tentante, comme celle d’un esprit renard ou d’un serpent.

C’est ainsi qu’a eu lieu notre première rencontre…

 

■■■ (séparation entre passé et présent)

 

29 ans.

Je me réveille doucement.

Il fait jour.

J’étais tellement fatigué par le travail que je me suis endormi et j’ai rêvé de lui.

Il y a toujours cette montagne de dossiers sur mon bureau,

trop fatigant à traiter…

Même en tant que PDG, je suis surchargé de travail.

Putain, trop épuisé pour continuer.

Je range mes affaires et me dirige vers le garage souterrain.

En passant, de nombreux membres de l’organisation me saluent.

Je leur rends leur salut.

Peut-être que je n’aurais pas dû accepter le travail qu’il m’a confié.

Je me rappelle ses paroles.

Ne me faire aucun mal et être mon gardien, n’est-ce pas ?

Dans ce cas… tu aurais dû rester.

Je monte dans ma voiture et le chauffeur démarre.

En tournant la tête pour regarder à travers la vitre, je vois deux personnes se tenant la main en sortant par la porte principale de l’entreprise.

Ils semblent être en couple… mais c’est faux.

Le garçon ne tient pas vraiment les doigts de la fille, c’est son manteau qui donne l’illusion.

Elle sourit avec ses dents, mais je vois bien que c’est forcé,

peu importe à quel point elle essaie de le cacher.

Elle se colle au jeune homme pour qu’on ne voie pas la supercherie.

Lui a une main dans sa poche, où on entrevoit une conversation téléphonique remplie de cœurs.

En analysant leur situation, j’en déduis ceci :

Ce sont deux enfants issus de familles riches.

Leurs parents ont arrangé leur mariage pour consolider leurs entreprises.

Mais ils ne s’aiment pas et doivent faire semblant.

Le jeune homme a déjà une petite amie.

Lui a-t-il menti ou bien elle sait et veut juste son argent ?

Quant à la jeune fille, je l’ai déjà vue traîner dans la rue,

vêtue de tenues révélatrices, accrochée au bras d’un homme plus vieux.

Elle a des sugar daddies.

Ce genre de situation arrive de plus en plus dans mon entreprise.

Tellement ennuyant.

L’amour est ennuyant.

C’est lui qui m’a appris à faire ce genre d’analyse.

La vie n’est qu’une succession de détails,

ceux que l’on remarque et ceux que l’on ignore.

C’est ce qu’il m’a dit avant de partir…

Pourquoi est-il parti ?

Pourquoi a-t-il dû entrer dans ma vie ?

Je détourne le regard.

Je ne vais pas salir mes yeux pour si peu.

Cela fait trois ans qu’il est parti.

J’ai 29 ans et la vie me semble particulièrement ennuyeuse.

Quand il était là, il y avait toujours quelque chose…

Et si ce jour-là, je l’avais rattrapé ?

Ou si nous ne nous étions pas disputés ?

Ou… si j’avais sauté avec lui ?

Ma vie serait-elle toujours aussi fade ?

Je descends de la voiture à un carrefour et dis au chauffeur que je veux continuer à pied.

Il me regarde, ahuri.

C’est vrai, je n’aime pas la foule.

Mais je n’aime pas non plus penser trop à lui.

Je le rassure d’un geste. Mon appartement n’est pas loin.

Sans attendre sa réponse, je commence à marcher.

Bien sûr, j’ai pris soin de me changer et de cacher mon visage.

Sans me vanter, je suis une célébrité depuis que mon entreprise a fait une percée sur le marché mondial.

Tout ça… grâce à lui.

J’ai toujours eu la mauvaise habitude de ne pas regarder devant moi quand je marche et sans faire exprès, je me cogne avec une fille tenant un gobelet d’eau qui se renverse sur moi.

[Dé...désolé.]

Je regarde la fille babillante et regarde autour de nous. C’était prémédité.

Non loin de là, il y a ses amies qui l’attendent, elles sont juste derrière le mur devant nous. La fille a porté un décolté large en v et se force à se coller à moi en essayant de toucher mon torse et mon ventre.

Est-ce qu’elle m’aurait reconnu ?

Malheureusement pour elle, on m’a appris comment faire. Je me retire de son étreinte, elle faille à tomber. Elle me regarde, je la regarde et je m’en vais.

Peut-être que mon expression froide l’a effrayée car elle reste figé là jusqu'à ce que ses amies viennent.

Si ça avait été lui, il aurait remplacé les vêtements de la fille et lui aurait donné une leçon de morale. En fait, c’était un bon type, j’avais peur pour rien. Je vais dans les toilettes les plus proches et je me change, toujours avoir deux tenues supplémentaires.

Je sors.

Cette fois je regarde où je marche et je regarde les autres.

Adultère, jalousie, envie, colère, surmenage, suicide, dépression, fausse personnalité, trouble psychologique, prison...

Pendant que je marche, je suis capable de tout discerner.

Une fois je lui ai demandé comment il faisait pour tout savoir, il m’a dit que c’était parce qu’il n’était pas d’ici. C’était peut-être vrai et c’est peut-être pour ça qu’il ne voulait pas rester avec moi.

Je suis à mon appartement. Les gardes sont surpris de me voir venir à pied.

Sans me préoccuper d’eux, Je monte les escaliers et je vais dans ma chambre. Toujours aussi froid. Cela me rappelle le temps avant qu’il n’entre dans ma vie.

Je me jette sur le lit et serre ma couette HXH, il l’aimait particulièrement.

Je me souviens de notre première nuit ensemble. J’avais tellement peur qu’il tente quelque chose sur moi que je n’ai pas dormi du tout.

Je me souviens également de notre dernière nuit ensemble,

de son corps nu,

de son visage rouge de désir,

de sa voix tremblante,

de ses ongles griffant mon dos,

de ses gémissements,

de l’intimité qui nous liait,

de ses plaintes et ses cris,

de ses supplications pour arrêter

mais ce jours-là,

je ne l'écoutais pas, je voulais plus toujours plus, encore et encore, je me suis enfoncé jusqu'à ce qu’il s’évanouisse avant de continuer à son réveil...

je suis dur.

Je vais dans la douche pour régler ce problème et j’en profite pour me laver. Peut-être que j’avais été trop brute dans notre relation, en fin de compte, c’est moi qui avais tout forcé.

Après ma douche, je me regarde dans le miroir. Est ce que l’homme en face de moi est moi?

Je ressemble à un prédateur, de la même façon dont je l’avais vu pour la première fois.

J’étais idiot.

j’ai comparé un renard à une panthère.

Même si ils sont tous les deux dangereux...

Je colle mon front à l’autre moi.

[Alex, putain t’as déconné.]

Je vais me coucher, je pleure un peu et je m’endors. À mon réveil, tout est blanc.

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