Le lendemain matin, je quittai la maison avec mon sac sur l’épaule, prête pour une nouvelle journée de cours. Mon quotidien était toujours le même : école, maison, parfois un détour pour aider ma mère. Pas de téléphone pour discuter avec des amis après les cours, pas de messages pour me tenir au courant des potins du jour. Juste ma routine, qui me convenait… enfin, c’est ce que je me disais.
Quand j’arrivai au lycée, la cour était déjà animée. Des groupes d’élèves discutaient à voix haute, d’autres rigolaient, collés à leurs téléphones. Léa et Manon m’attendaient près des bancs, leurs portables en main.
Manon (excitée, me montrant son écran) :
"Regarde ça, Sophie ! Nouveau sac, nouvelles chaussures, et devine quoi ? Il veut aussi m’emmener au resto ce week-end !"
Je levai un sourcil en regardant la photo d’un sac de marque que je savais hors de prix.
Sophie (moqueuse) :
"Mais Manon, t’as un budget shopping illimité ou bien ?"
Léa (souriant malicieusement, levant un doigt en l’air) :
"Erreur, ce n’est pas SON budget, c’est celui de son sponsor officiel !"
Manon éclata de rire et rangea son téléphone.
Manon (fière, haussant les épaules) :
"Faut savoir profiter des opportunités. Ce n’est pas de ma faute si les mecs veulent me faire plaisir."
Je secouai la tête avec un sourire amusé.
Sophie (taquine) :
"Un jour, ton sponsor va te présenter la facture et tu vas courir."
Manon (exagérant, portant une main sur son cœur) :
"Tut-tut-tut ! Sophie, voyons ! Ce n’est pas du business, c’est de la générosité masculine !"
Léa et moi échangeâmes un regard complice avant de rire.
Mais au fond, je me demandais parfois si c’était moi qui étais trop "vieille école". Tout le monde autour de moi semblait avoir quelqu’un qui lui achetait des cadeaux, qui l’appelait, qui lui écrivait. Moi, je ne connaissais pas tout ça. Pas par manque d’opportunités, mais parce que je n’en avais jamais ressenti le besoin.
Enfin… jusqu’à récemment.
Je ne voulais pas y penser, mais les paroles de Monsieur Laurent revenaient sans cesse dans mon esprit.
💭Si jamais vous avez besoin de parler à quelqu’un, ou juste de prendre un moment pour vous, je serais ravi de vous écouter."
Pourquoi ces mots m’avaient-ils marquée ? Peut-être parce qu’il parlait d’une façon différente des garçons du lycée. Peut-être parce que, contrairement à eux, il ne m’envoyait pas juste des messages à longueur de journée pour que je réponde vite. Il n’attendait rien en retour. Il se contentait d’être là, discret, mais présent.
•°•
La journée passa lentement. Entre les cours et les discussions habituelles, je m’efforçais de ne plus penser à tout ça. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire.
À la sortie, Léa et Manon partirent de leur côté, et moi je pris le chemin de la maison.
Sur la route, je fis un détour pour aider ma mère. Elle travaillait pour une femme qui vendait des vêtements et autres accessoires. Parfois, j’allais livrer des commandes à certains clients, d’autres fois, j’aidais à ranger les articles.
Ce jour-là, alors que je déposais un paquet à une adresse habituelle, je le vis.
Monsieur Laurent était là, assis sur une chaise près de la boutique où ma mère travaillait. Il discutait avec quelqu’un, mais quand il me vit, son regard se posa sur moi avec ce même air calme et observateur.
Je fis mine de ne pas le voir et continuai mon chemin, mais je savais qu’il m’avait remarquée.
Quelques instants plus tard, alors que je repartais, il s’approcha doucement.
Monsieur Laurent (souriant, d’une voix posée) :
"Bonsoir, Sophie. Toujours aussi occupée ?"
Je m’arrêtai, un peu hésitante.
Sophie (haussant les épaules, évitant son regard) :
"Je rends juste un service à ma mère."
Il hocha la tête, les mains dans les poches.
Monsieur Laurent (calmement) :
"C’est bien, tu es une fille sérieuse."
Je ne savais pas quoi répondre, alors je ne dis rien.
Il ne chercha pas à insister. Il se contenta de me regarder avec un léger sourire.
Monsieur Laurent (doucement) :
"Prends soin de toi, Sophie."
Puis il recula et repartit d’un pas tranquille.
Je restai un moment figée, sans savoir pourquoi ce simple échange me troublait autant.
Pourquoi est-ce que je ressentais quelque chose d’étrange quand il me parlait ? Pourquoi son regard me mettait mal à l’aise, mais en même temps, éveillait une curiosité que je ne voulais pas admettre ?
Je secouai la tête et repris mon chemin.
Il ne fallait pas que je pense à ça.
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