Qui rira le dernier ?

Les rues de Naples s’étiraient sous un ciel d’encre, et le silence oppressant de la nuit était seulement brisé par les échos de pas. Livia sortit de l’immeuble, le souffle court, la tête encore pleine des derniers mots de Dante Valenti. Elle serrait les poings, furieuse contre elle-même. Elle avait tenu tête à l’un des hommes les plus dangereux de la ville, mais elle n’était pas certaine d’avoir gagné cette manche.

Dante l’avait laissée partir, non sans un regard chargé de promesses et de menaces. Ses derniers mots résonnaient encore dans son esprit : "Chaque choix a un prix, inspectrice. Et le vôtre pourrait bien être votre âme."

Elle poussa un soupir frustré, essayant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Elle savait qu’elle venait de franchir une ligne. Dante Valenti n’était pas un simple criminel ; il était un maître des ombres, un homme qui ne reculait devant rien pour obtenir ce qu’il voulait.

Mais ce qui la troublait le plus, c’était la manière dont il la regardait, comme si elle était à la fois une adversaire et une fascination. Ce mélange d’intimidation et de désir dissimulé la rendait furieuse. Elle n’était pas un pion sur son échiquier, et elle n’avait pas l’intention de le devenir.

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Dans l’immeuble, Dante regardait par la fenêtre, observant la silhouette de Livia disparaître dans l’ombre des ruelles. Ses yeux d’or brillaient comme ceux d’un loup sous la lumière tamisée.

Il posa une main sur le bord du bar, serrant légèrement les doigts. Elle l’avait surpris. Peu de gens osaient le défier de cette manière, encore moins des femmes. Mais Livia Moretti n’était pas comme les autres.

Ses longs cheveux noirs, ses yeux verts perçants, et sa détermination féroce l’avaient intrigué dès leur première rencontre. Elle avait une beauté froide, presque dangereuse, et une personnalité qui reflétait celle d’un prédateur. Mais ce qui le fascinait le plus, c’était sa capacité à masquer ses failles.

Dante esquissa un sourire, mais ce n’était pas un sourire chaleureux. C’était le sourire d’un homme qui venait de trouver un nouveau jouet, un défi à relever.

"Inspectrice Moretti..." murmura-t-il pour lui-même, savourant chaque syllabe comme une promesse. "Tu joues bien. Mais tu ne sais pas à quel point je peux être cruel."

Il se détourna de la fenêtre, ses cheveux noirs retombant sur son front, et attrapa son téléphone. Il composa un numéro rapidement.

"Elle commence à comprendre," dit-il à son interlocuteur, sa voix basse et glaciale. "Mais il est temps d’accélérer les choses. Faites en sorte qu’elle n’ait plus le choix que de venir à moi."

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Livia rentra chez elle, le corps tendu comme un arc. Elle alluma la lumière de son appartement et posa ses clés sur le comptoir. Mais quelque chose n’allait pas. Elle sentit une présence avant même de voir l’ombre bouger dans un coin de la pièce.

"Bonsoir, inspectrice."

Elle se retourna brusquement, son arme déjà sortie de son holster. Mais la silhouette masculine qui se tenait devant elle leva les mains en signe de reddition.

"Calmez-vous. Je ne suis pas là pour vous faire du mal."

C’était Marco, son collègue et l’une des rares personnes en qui elle avait encore confiance. Mais son visage était grave, et elle savait que s’il était venu chez elle à une heure pareille, ce n’était pas pour une simple visite de courtoisie.

"Qu’est-ce que tu fais ici ?" demanda-t-elle en rangeant son arme, mais sans baisser sa garde.

Marco s’avança légèrement, sa voix basse. "Livia, tu es en danger. Plus que tu ne le réalises."

Elle fronça les sourcils. "Si c’est encore une mise en garde contre Valenti, tu peux t’épargner ton souffle. Je sais ce que je fais."

Marco secoua la tête. "Non, tu ne sais pas. Dante Valenti est un homme qui détruit tout ce qu’il touche. Et toi, Livia… tu es sa nouvelle obsession."

Ces mots frappèrent Livia comme une gifle. Elle croisa les bras, tentant de masquer le trouble qui commençait à s’insinuer en elle. "Je peux gérer Dante Valenti. Je ne suis pas une débutante, Marco."

"Ce n’est pas une question d’expérience," répliqua-t-il, sa voix teintée d’inquiétude. "C’est une question de survie. Et avec Dante, personne ne survit intact."

Un silence tendu s’installa entre eux. Livia savait que Marco avait raison. Elle avait vu de ses propres yeux ce dont Dante était capable, mais elle refusait de se laisser intimider.

"Il a peut-être l’habitude de manipuler tout le monde," dit-elle finalement, sa voix froide. "Mais je ne suis pas tout le monde."

Marco la regarda avec une lueur de désespoir dans les yeux. "Fais attention, Livia. Il n’a pas juste un intérêt pour toi. Il veut te posséder. Et si tu ne fais pas attention, il te détruira."

Livia ne répondit pas, mais ses poings se serrèrent. Elle savait qu’elle était entrée dans un jeu dangereux, mais elle était prête à tout pour gagner. Dante Valenti pouvait être un loup, mais elle aussi savait comment mordre.

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Au même moment, dans une salle sombre éclairée par la lumière vacillante d’une vieille ampoule, Dante observait une série de photos étalées devant lui. C’était des clichés de Livia, pris à son insu : en train de marcher dans les rues, de travailler au commissariat, ou de se tenir seule sur son balcon.

Il effleura une des photos du bout des doigts, son sourire cruel s’élargissant.

"Tu crois pouvoir m’échapper, Livia Moretti ?" murmura-t-il. "Mais tu es déjà à moi."

Et dans ses yeux dorés, une lueur glaciale brillait, annonçant une tempête à venir.

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