La patronne nous avait convoqué ce matin dans la petite salle de réunion. Elle semblait plus nerveuse que d’habitude, tapotant du bout des doigts le bureau devant elle. “Nous allons recevoir un visiteur très important aujourd’hui,” annonça-t-elle d’une voix grave. “Il s’agit de quelqu’un dont très peu de personnes ont l’opportunité de rencontrer. Je compte sur vous pour faire une excellente impression.”
Je sentis une boule se former dans mon estomac. Mon esprit se mit aussitôt à imaginer le pire. Et si c’était Kael ? Cette idée me fit frissonner, mais je pris une grande inspiration pour me calmer.
“Ce sera toi et Noemi qui s’occuperont de cette visite,” ajouta-t-elle en me regardant droit dans les yeux. Mon cœur se serra. Noemi me lança un regard rassurant, mais je savais que cette journée allait être un véritable défi.
Je passai la journée à stresser, incapable de me concentrer correctement sur mon travail. Chaque son, chaque mouvement autour de moi me rappelait l’éventualité que ce visiteur important puisse être Kael. La patronne n’avait pas donné beaucoup de détails, ce qui n’aidait en rien mon angoisse. Noemi essayait de me rassurer avec des petites blagues et des sourires, mais rien n’y faisait. J’avais cette boule au ventre qui ne disparaissait pas.
Les heures défilaient lentement, jusqu’à ce que le moment fatidique arrive enfin. Nous étions réunis près de l’entrée de la galerie lorsque je vis une silhouette élégante entrer, entourée de plusieurs gardes du corps. Mon cœur rata un battement.
L’homme qui pénétra dans la galerie n’était pas Kael, mais un inconnu d’une beauté époustouflante. Il avait des cheveux bruns foncés et des yeux d’un bleu profond, comme l’océan. Il incarnait le standard de beauté typique, et je devais être celle qui allait lui faire visiter la galerie. Noemi se tenait à mes côtés, visiblement plus à l’aise que moi.
L’ambiance dans la galerie était électrique, presque palpable. Le client, Monsieur Collins, dégageait une aura impressionnante, et chaque mouvement de son corps semblait captiver l’attention de ceux qui l’entouraient. Il était entouré de gardes du corps qui se mouvaient avec une précision presque militaire, surveillant chaque recoin de l’espace avec une vigilance alarmante.
Maya se tenait à mes côtés, son visage trahissant une impatience mêlée de curiosité. Je pouvais voir l’excitation dans ses yeux, et cela me donnait une force supplémentaire. À ma grande surprise, la patronne, Madame Leclerc, se leva de son bureau et s’avança pour accueillir Monsieur Collins personnellement. Son sourire était professionnel, mais je pouvais sentir qu’elle percevait l’importance de cet homme.
— « Voici Cassia, elle connaît parfaitement chaque œuvre de cette galerie, » déclara-t-elle en me désignant.
J’essayai de masquer ma nervosité derrière un sourire chaleureux, mais je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que Monsieur Collins pensait vraiment de moi. À cet instant, il tourna son regard bleu profond vers moi, son expression me semblant à la fois intense et curieuse.
— « Enchanté, Mademoiselle Cassia, » dit-il avec un léger sourire. Sa voix basse et mélodieuse résonna dans l’espace, et je frémis à ce compliment.
Je pris une profonde inspiration pour me ressaisir, conscient de l’importance de rester professionnelle.
Nous nous engageâmes dans la visite. À mesure que je présentais les œuvres, je remarquai que Monsieur Collins ne prêtait que peu d’attention aux peintures. Il semblait plutôt fasciné par mes explications, fixant mes yeux avec une intensité qui me déstabilisait. Pourquoi s’intéresse-t-il autant à moi ? pensais-je, une légère chaleur me montant aux joues.
— « Cette pièce est l’une des plus précieuses de notre collection, » dis-je en essayant de garder ma concentration. Cependant, je ne pouvais pas ignorer l’effet qu’il avait sur moi.
— « Vous avez une connaissance impressionnante des œuvres, Mademoiselle Cassia, » ajouta-t-il, son regard perçant. Est-ce un compliment ou un moyen de m’observer de plus près ? me demandai-je, les pensées en désordre.
À un moment donné, alors que nous nous arrêtions devant un tableau abstrait, je remarquai que Monsieur Collins semblait pensif, mais toujours captivé par moi.
— « Pourriez-vous me dire ce qui vous inspire dans l’art, Mademoiselle ? » demanda-t-il soudainement, sa voix douce me faisant frissonner.
Je me trouvai prise au dépourvu par cette question.
— « Je… Je pense que l’art a la capacité d’exprimer ce que les mots ne peuvent pas. Chaque œuvre raconte une histoire unique, » répondis-je, tentant de rester posée, bien que mon cœur battait plus vite.
Ses yeux brillèrent d’une lueur d’intérêt. Je me demandai si je venais de dire trop. Avait-il perçu la douleur cachée derrière mes mots ?
La visite continua, et un peu plus tard, Monsieur Collins me surprit en posant une question inattendue.
— « Savez-vous peindre, Mademoiselle Cassia ? » demanda-t-il, son expression sérieuse.
— « Eh bien, oui, j’ai toujours aimé peindre, mais je ne suis pas une professionnelle, » répondis-je, un peu déconcertée.
Un sourire énigmatique se dessina sur son visage.
— « J’ai une toile que j’aimerais restaurer. Pensez-vous pouvoir le faire ? Je serais prêt à vous offrir 500 000 euros pour cela, » proposa-t-il avec une assurance qui me prit de court.
Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. Cinq cent mille euros ? Mon esprit tourbillonnait.
— « C’est une somme énorme, Monsieur Collins. Je ne suis pas sûre d’être la bonne personne pour ce travail. Il serait peut-être mieux de le confier à un professionnel, » répliquai-je, tentant de tempérer son enthousiasme.
Il secoua la tête, une lueur de défi dans les yeux.
— « Non, je veux que ce soit vous. Vous avez une sensibilité artistique qui est rare. Je crois en votre talent, Mademoiselle Cassia. Je ne veux personne d’autre, » insista-t-il, son ton devenant plus persuasif.
Mon cœur battait la chamade. L’idée d’accepter une telle offre me terrifiait, mais en même temps, la perspective de travailler sur quelque chose d’aussi important me fascinait.
— « Monsieur Collins, c’est un investissement risqué. Je ne veux pas vous décevoir, » dis-je, mes doutes me pesant.
Il s’approcha un peu plus, et je sentis une tension palpable entre nous.
— « Je ne vous décevrai pas, Mademoiselle Cassia. J’ai une intuition que vous serez à la hauteur. Pensez-y. Cela pourrait être l’opportunité que vous attendiez, » murmura-t-il, son regard se fixant sur moi.
À cet instant, je compris que la visite ne se résumait pas uniquement à l’art. Elle marquait le début d’une nouvelle dynamique entre Monsieur Collins et moi, une danse délicate entre attraction et incertitude.
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