Épisode 4

"Balbino va te finir", a-t-il crié.

"Il prend des paris pour savoir qui sera le premier à te déshonorer quand tu seras attrapée, et la liste est déjà longue."

J'ai croisé les bras et ai roulé des yeux.

"Je suis sûre d'être très attirante et de faire une belle prise, mais vous n'êtes pas mon genre", ai-je déclaré en pointant ma main dans sa direction.

"Bâtard, idiot…", siffla-t-il.

Romeo s'est approché et s'est tenu à côté de moi, tendant une assiette contenant la poussière d'os de Camilo.

Nous avions un four puissant, responsable de la crémation de certains corps, ainsi qu'un broyeur. De cette façon, nous nous débarrasserions des traces de certaines des morts dont nous étions responsables.

"Regarde, ton plat est arrivé", ai-je ricané en ramassant et en frottant la poussière entre mes doigts.

"Hmm… comme je suis un homme clément, je vais t’offrir un dernier repas que tu apprécieras."

"Je te verrai en enfer…"

"Oui, et n'oublie pas de me réserver une place à côté du diable", ai-je rétorqué.

J'ai léché le bout de mon doigt, goûtant la poussière d'os de Camilo, et cela avait le goût de cendre. Il m'a regardée avec dégoût et les hommes présents dans la pièce ont détourné le regard.

Je me suis levée et ai contourné la table pour placer l'assiette devant lui.

"Je vais te donner deux options : la première est de renifler chaque parcelle de cette poussière et de me donner les informations dont j'ai besoin."

"Ou?"

A-t-il demandé en regardant le contenu avec horreur et dégoût.

"Ou je vais te faire une injection d'anticoagulant, reporter ta mort, et je vais te couper les autres doigts, préparer le plat et te les faire manger.

"J’ai réfléchi une seconde.

"Hmm… et compte tenu des informations que tu m'as données sur la façon dont Balbino s'active et parie pour savoir qui de ses hommes sera le premier à me déshonorer, je vais te faire la même chose. Je vais te mettre à la disposition de tous mes soldats qui se montreront intéressés. Et c'est la troisième option."

Il y avait quelque chose de pire que la mort pour un homme capturé. Aucune des tortures ne se comparait au fait d'être violé et d'avoir son honneur bafoué. Balbino et les porcs de la 'Ndrangheta le savaient et, pour cette raison même, ils avaient mis ma tête à prix. Ou, plus précisément, mes fesses.

Camilo devait se rappeler pourquoi Gilliam m'avait choisie, et pas un autre, pour les interrogatoires. J'étais la meilleure dans ce que je faisais, la plus fertile mentalement, celle qui trouvait toujours des moyens innovants de torturer les ennemis jusqu'à ce que j'obtienne mes réponses.

"Tu veux les noms de ceux qui étaient avec moi?"

J'ai confirmé d'un signe de tête.

"Et tout ce que tu veux dire d'autre, bien sûr. Je suis là pour t'écouter. Tu peux te confier à moi, mon temps est tout à toi."

J'ai souri, et il a grogné.

"Je vais sentir la poussière", a-t-il annoncé en fermant les yeux.

J'ai attendu, observant chaque réaction fugace sur son visage meurtri. Camilo était en proie à un conflit interne, mais il savait que c'était la meilleure option. S'il ne supportait même pas de sentir la poussière sur ses doigts, alors manger sa propre peau était impensable.

"Je dois aller me fiancer, alors dépêche-toi",

Ai-je lâché en attrapant ses cheveux blonds et en lui poussant la tête vers le bas.

Camilo a tenté de résister, mais il n'était pas assez fort et a fini par céder à ma pression, enfonçant son visage dans l'assiette de poussière.

"Sens-la, Camilo. Je n'ai pas besoin de t'apprendre à faire ça, tu consommes suffisamment de cocaïne chaque jour pour savoir comment faire."

Il a inspiré, s'est étouffé et a toussé, puis a essayé de relever la tête, mais je l'ai repoussée vers le bas.

"Les noms, maintenant, et je te laisse partir !"

"S'il te plaît…"

Il a toussé.

"Maintenant, bon sang !"

"Leone et Tito…", a-t-il dit en inspirant un peu plus de poussière et en s'étranglant à nouveau. Son visage devenait pâle, sa poitrine se soulevait, reprenant le contrôle de ses poumons, avant de poursuivre, "Balbino ne prendrait pas le risque d'envoyer d'autres de ses hommes importants, il n'a donc envoyé que nous trois."

J'ai jeté un coup d'œil à Romeo, un ordre silencieux pour qu'il aille dire à Gilliam ce que nous avions découvert. Il a hoché la tête et a quitté la pièce.

J'ai lâché la tête de Camilo et j'ai reculé d'un pas, juste assez pour éviter d'être éclaboussée par le vomi. L'idiot s'est tourné sur le côté et a tout vomi, mélangeant le contenu de son estomac avec son propre sang qui a taché le sol.

"Et où sont-ils ?" ai-je insisté en claquant des doigts.

Camilo s'est essuyé la bouche sur sa manche et m'a lancé un regard noir. Son nez et son menton étaient tachés de poussière, et de la salive coulait au coin de ses lèvres.

"Tu as seulement dit les noms", a-t-il rétorqué.

J'ai étendu mes mains sur les coins de la table et j'ai esquissé un sourire malicieux.

"Tu veux sentir un peu plus, Camilo ?"

J'étais à bout. J'avais déjà les noms et toute information supplémentaire que je pourrais obtenir serait utile, mais pas essentielle. J'allais enfoncer le visage de cet imbécile dans l'assiette juste pour le plaisir, avant de lui faire sauter la cervelle.

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