Chapitre 5 Une sortie au magasin pas comme les autres

Je suis avec Louis et Sally, nos parents nous ont chargés d’aller faire les courses. J’ai une furieuse envie de baffer Sally. Elle est stressée à mort et elle ne fait que se retourner. Au bout de quelques minutes à marcher je craque :

-Tu peux arrêter de stresser, ça n'arrangera pas les choses, ça les empirera même. Tu nous stresses et tu peux comprendre que ça ne changera rien si tu te retournes toutes les deux secondes. Ça fait encore plus suspect.

-Qu’est ce que ça change que ça ait l’air suspect, dit Sally qui commence à s'énerver.

-Ça change que je déteste que les gens dans la rue me regardent, ça me met mal à l’aise et là on est le centre de l'attention.

-Z’êtes chi*ntes à vous disputer vous deux soyez comme moi tranquille.

-Faut pas être comme Sally mais faut pas être comme toi non plus, Louis. Rappelle-moi de ne pas te laisser seul 5 secondes ou tu vas te faire tuer.

-Tu vois même toi tu avoues qu’il y a des risques ! s’écrit Sally hystérique.

-Putain vous me faites ch*er ! En plus, vos gue*les on attire l’attention !

Sally lève les yeux au ciel et pince les lèvres. Je me mord les miennes pour me calmer, mais j’ai envie de frapper un truc. Louis a l’air serein mais je sais qu’il cache qu’il est stressé pour ne pas nous inquiéter. J’avoue que je stresse aussi, j’ai tous mes sens en éveil et je sursaute au moindre bruit suspect. Tant qu’on est au milieu des gens je ne pense pas que le tueur prenne le risque de nous attaquer, il y aurait trop de témoins. Mais si on se retrouve seuls… Il y a des chances que… Mieux vaut ne pas y penser. On est arrivés devant le magasin, il y a du monde. D’habitude je ragerai, mais là je soupire de soulagement. Je sors la liste de mon sac à main et je dis à mes deux compatriotes super chiants :

On se sépare pas mais j’ai envie de rester le moins longtemps possible là dedans, donc il faut faire un ordre sinon on va pas s’en sortir.

On se concerte comme si c’était un plan de guerre, les gens qui passent nous regardent bizarrement mais c’est drôle, on retombe en enfance. Au final on a bien réussi notre coup, on est ressortis du magasin en à peine 10 minutes. Mais, quand on sort, j’ai une bouffée de panique. Il y a un gars bizarre d’environ 1m90, avec une balafre sous l'œil et un sourire à faire froid dans le dos qui nous regarde fixement. Louis et Sally l’ont remarqué aussi, Sally est à deux doigts de pousser un cri de terreur donc je lui donne un coup de coude dans les côtes, j’échange avec Louis un regard inquiet et je murmure :

-C’est peut-être pas pour nous, on marche vite jusqu’à la gendarmerie à mon avis s’il y a beaucoup de monde autour de nous il ne se risquera pas à nous attaquer, mais on ne sait jamais.

-OK, murmure Sally d'une voix aiguë par la peur.

Louis hoche la tête et on entame notre marche à l'allure pressée en direction de la gendarmerie en se retournant tous les 5 mètres. Il nous suit, il va plus vite que nous. Je me rends à l'évidence que même si nous commençons à sprinter, il courrait aussi et nous rattraperait et si on reste à ce rythme là on se fera rattrapper aussi. La seule solution est que l’un de nous (moi) s'arrête pour le distraire pendant que les autres fuient en courant le plus vite possible. Notre poursuivant à l’air plus fort que celui de la dernière fois, gagner contre lui risque d’être chose quasi impossible et la foule n’a pas l’air de le déranger, elle s’écarte sur son passage, les gens ont peur de lui, ils ne me seront d’aucune aide. Je soupire et je leur expose mon plan. Louis me regarde comme si j’étais tarée et dit :

-C’est hors de question tu viens déjà de sortir de l’hôpital et tu comptes te sacrifier pour nous !

-Entièrement d’accord ! approuve Sally.

Je rétorque :

-Vous avez une meilleure idée ? ... Non ? ... Vous préférez qu’on meurt tous ?

-Non ! s’exclame Sally.

-Il va nous rattraper si on ne fait rien. Alors à mon signal courrez !

Je vois l’expression de louis se décomposer et il prend une grande inspiration :

-Je peux le faire…

-C’est hors de question, tu ne serais pas foutu de le retenir 30 secondes.

Je ne pense pas ce que je viens de dire et Louis le sait. Je vois une larme couler sur la joue de Sally. Malgré moi, j’esquisse un petit sourire, j’avais pris mes précautions en prévision de cet événement. J’avais subtilisé un couteau de cuisine à la maison, je pourrais me défendre. je me retourne et je vois, avec effroi, un sourire se dessiner sur son visage et il accélère. Je jure, angoissée. Et c’est la que je hurle aux deux personnes à qui je tient :

-Courez !!!

Ils piquent un sprint et je m'arrête, je fais face à l’assassin. Son sourire s’élargit encore. Et les gens poussent des exclamations terrorisées quand ils voient cet homme sortir de sous son manteau une sorte de matraque pouvant assommer n’importe qui d’un seul coup. Je garde mon couteau en cas de dernier recours. Il s'arrête à un mètre de moi et lève sa matraque. J’esquive juste à temps et essaye de retourner son élan contre lui, en passant par derrière et en lui décochant un coup dans l’arrière du genou. Il pousse un grognement et titube, déséquilibré. Il essaye d’assener un deuxième coup de matraque, mais il me rate. Il ressemble à un de ces gros animaux qui deviennent fous sous le coup de la colère. Ça me rassure un peu car ce sera plus facile de survivre dans ce genre de conditions. J’entends les gens autour paniquer, crier d'appeler la police etc. Je pince les lèvres, je me rends bien compte que je ne peux compter sur aucune aide de leur part. Le monstre en face de moi va bien finir par me toucher, et là, ce sera fini. Pourquoi les gens sont si lâches, pourquoi les gens sont si faibles, pourquoi ils ne peuvent pas m’aider… Je ne pourrais plus esquiver très longtemps. Je commence à fatiguer, j’esquive ses coups depuis à peu près cinq minutes et mes mouvements sont de moins en mois fluides. Mais mon adversaire est de plus en plus en colère et il commence à anticiper les mouvements de mes esquives et sa massue se rapproche de plus en plus de moi. Une larme coule doucement sur ma joue. J'hésite à arrêter de me battre, mais je dois tenir, pour ma famille, pour les gens que j’aime… J'entends une sirène de police. Enfin ! Je reprends courage, Sally et Louis sont arrivés au commissariat en un seul morceau. Le problème, c’est que mon adversaire les a entendues aussi, il grogne et jure. Je le vois tourner les talons et s'enfuire. Je n’ai plus la force de le rattraper. Je me laisse tomber en position assise sur le sol. Des gens arrivent de tous les côtés et se regroupent autour de moi. Ils me demandent si je vais bien. Si j’avais encore le courage de parler je leur aurais dit que s’ils m’avaient aidée j’irais mieux. Un policier arrive, se place devant moi, s'accroupit, me mis une main sur l’épaule et me demanda :

-Vous allez bien mademoiselle ? comme je ne réponds pas il répète : -Mademoiselle ?

Je lève la tête et je me fige, les yeux écarquillés, si j’étais pas avec Tom, ça aurait été le coup de foudre. Il est magnifique. Bon, pas au niveau de Tom mais beau gosse quand même. Je murmure un “oui” absent et je me relève difficilement. Je dois tituber un peu car le policier me soutient et me demande si je suis blessée. Je répond :

-Non, il ne m’a pas touchée. Je suis juste crevée.

-Tant mieux. Vous allez nous accompagner au commissariat pour nous expliquer ce qu’il s’est passé.

Je hoche la tête et il m'entraîne vers une voiture de police. Je monte à l’arrière et il m’accompagne. Un policier se trouve déjà à la place du conducteur. Le jeune homme à côté de moi me regarde fixement. Donc je tourne la tête, gênée, pour regarder par la fenêtre.

On arrive quelques instants plus tard, je vois Louis et Sally fondre sur moi et m’enlacer dès que je sors de la voiture. J’enfouis mon nez dans une épaule je sais pas laquelle. On s’écarte. Sally ouvre la bouche, et demande :

“Ça va ?

-Oui, oui, ça va.

-Cool, comme ça on pourra se venger de toute à l’heure. Si tu vois ce que je veux dire… déclara Louis avec un sourire sadique.

-Tu voulais que je fasse quoi ?”, je commence à m’énerver, “Rester sans rien faire et vous regarder vous faire tuer ? Hors de question. Moi j’ai très bien géré la situation. Je ne me suis pris aucun coup et ça aurait été différent si vous aviez été là.

Mon problème c'est que je veux toujours avoir raison. Les situations comme ça il y en a beaucoup. Et dans ces situations je m'énerve très, très vite… Mais je reprends quand même :

-Je ne dis pas que je le ferais souvent et que ce n’était pas dangereux, je pense même le contraire, mais je ne peux pas supporter de vous voir en danger.

Je vois le jeune policier discuter avec un de ses supérieur et nous montrer du doigt. Je dis donc à Louis et à Sally, complètement hébétés par mon monologue :

-Je dois aller faire un compte-rendu de ce qu’il s’est passé à la police. Vous pouvez rester ici ? Ah, et pas un mot à personne hein ?

Il y a un gros blanc et je soupire en levant les yeux au ciel et en disant :

-Ça va, c’est pas comme si j’avais insulté nos ancêtres…

-Oui bien sûr on t’attend là, on va pas te laisser rentrer toute seule, dit Sally en secouant la tête comme pour reprendre le fil de ses pensées.

Je souris, Louis à l’air toujours aussi perdu mais Sally s’occupera de lui. je tourne les talons pour rejoindre les policiers et m’arrête à un mètre d’eux pour les laisser finir leur conversation. Ils tournent la tête et le joli policier m’adresse un sourire charmeur que je ne rends pas de peur qu’il se fasse des idées. Son supérieur m’adresse, lui, un sourire plus professionnel et me demande :

-Bonjour, vous êtes prête à nous expliquer ce qu’il s’est passé ?

-Oui.

-Suivez-nous.

Je les suis jusqu’à un bureau simplement décoré, avec des diplômes de policiers et autres médailles et récompenses. Il doit appartenir au plus vieux policier des deux. Il me le confirme en se plaçant devant un fauteuil derrière le bureau et en me montrant la chaise de l’autre côté pour que je m'assoie. Je me place juste devant et l’autre policier prend une chaise et la pose à côté de son collègue. Qui me tend la main pour que je la serre et me dit quand je m'exécute :

-Je suis le brigadier-chef, Lionel Leroy et voici mon collègue et filleul de travail le brigadier Justin Delprove, enchanté de vous rencontrer.

-De même, murmure son collègue avec un regard pénétrant.

Lui, il est peut-être beau, mais je ne l'aime pas. Sa façon de parler, de me regarder, qu’il doit avoir avec toutes les femmes, me met mal à l’aise. Il a l’air d’être le genre de mec à sortir avec une femme différente tous les jours et leur faire du mal et peut-être même plusieurs en même temps. mais je dis tout de même en lui serrant la main :

-Leila Chase, enchantée.

-Très bien asseyez-vous, déclara le brigadier-chef.

Je m’assoie et les deux policiers me fixent attendant que je commence mon histoire. J’hésite, est-ce que je leur dit la vérité ou je passe outre le fait que c’est à cause de l’assassinat de mon père ? Je préfererais ne le dire qu’à Paul X. Je ne fais pas confiance aux deux hommes en face de moi. Je tripote les bagues à mes doigts, c’est ce que je fais quand je ne sais pas quoi faire. Peut-être que leur dire sera le mieux, en dissimulant bien sûr, que je requiert l’aide d’un détective privé et j’improviserais en fonction de leurs réaction si je leur dis que j’ai déjà été plantée par un tueur à gage engagé par la même personne que cette fois-ci. Je réfléchis à tout cela très vite sans leur laisser le temps de s’impatienter et je prends une grande inspiration avant de commencer :

-Alors… Pour commencer, je sais déjà pourquoi cet homme ,qui, je pense, est un tueur à gage, nous a attaqué, mon cousin, ma sœur et moi. En fait… Mon père a été assassiné et la personne qui a orchestré sa mort essaye de faire de même avec le reste de la famille.

-Et vous ne pensez pas que la personne qui vous a attaqué tout à l’heure est la personne qui a assassiné votre père ? me demande le plus jeune.

-Non. En fait… J’ai déjà été attaquée par un autre homme dans les mêmes conditions il n’y a pas longtemps.

-Bien, pouvez-vous nous faire un portrait robot de l’homme de cette fois-ci ? Et vous nous raconterez ce qu’il c’est passé aujourd’hui, un peu plus tard, me dit le plus vieux en me regardant avec un regard perçant, tandis que le plus jeune me scrute comme si j'étais un bout de viande.

je déteste ce genre de regard et lui fait comprendre d’un regard puis je répond à son supérieur :

-Est-ce que je peux vous le dessiner ? J’y arriverais mieux.

Il hoche la tête et me tend un carnet et un crayon de papier, au bout de 5 petites minutes j’ai réalisé un dessin légendé de l’homme et je redonne le carnet à son propriétaire. Il le regarde en fronçant les sourcils et tape quelque chose sur son ordinateur et il le retourne pour me montrer une photo. C’est une photo d’identité d’un homme recherché par la police et qui a fait de la prison, reconnaissable par un cicatrice sous l'œil, c’est lui, c’est le tueur à gage. Je souris et je hoche la tête pour confirmer que c’est lui. Je suis plutôt fière que le policier ait reconnu l’homme de mon dessin directement. Le policier me regarde en fronçant les sourcils et me dit visiblement

surpris et peut-être un petit peu substicieux :

-C’est un tueur bien connu de la police, il s’est échappé de prison en causant bien des dommages. Depuis, il a repris ses activités en tuant beaucoup de gens sous les ordres de riches personnes. Ça m'étonne qu’une gamine de dix-huit ans ait réussi à survivre et presque gagner contre un homme comme lui.

“Déjà, j’ai dix-sept ans” puis regardant le jeune homme “Donc la façon dont vous me regardez, monsieur, est complètement illégale. Et je ne suis pas une gamine de dix-sept ans comme les autres” je me lève “Vous n’avez plus l’air d’avoir besoin de moi, donc si vous voulez bien me le permettre, je vais me retirer.”

Sans leur demander leur permission je m’en vais. Sa remarque n’était qu’une excuse, je voulais déjà partir le plus vite possible depuis un bout de temps. Je rejoins rapidement Sally, qui essaye toujours de réconforter un Louis complètement hébété. Avec un grand sourire, je fais une petite claque sur son épaule pour le rassurer et je me place devant eux toujours en souriant. Sally me regarde en haussant les sourcils et dit :

-Je sens que t’as encore fait une c*nnerie, ton compte-rendu a été bien rapide. Ne me dit pas que tu leur a faussé compagnie.

-La connaissant, je sens qu’elle a fait pire.

-Ils ne se sont pas clairement opposés à ce que je parte. En plus le vieux a dit des propos qu'il n'aurait vraiment pas dit avec un garçon et l’autre me regardait comme s’il voulait me faire des trucs chelous. Donc j’ai estimé que ce serait plus utile qu’on rentre et qu’on en parle avec Tom, Gwen et demain Paul X.

-Tu as eu entièrement raison ! grogne Louis pendant que Sally hoche la tête. Les hommes sont vraiment des animaux.

Je rigole et dit :

-Tu sais que tu viens de t’insulter toi-même, là !

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Comments

Juguito De Frutifastastico Uwi

Juguito De Frutifastastico Uwi

J'ai lu cette histoire en une journée, impossible de la lâcher !

2023-07-25

2

LaValou

LaValou

C'est un des rares livres que j'ai lu où l'histoire est ultra agréable à lire

2023-08-06

1

Bipana Telaija Gurung

Bipana Telaija Gurung

OMG, j'ai besoin de la suite maintenant !

2023-07-25

2

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