Épisode 10

Pov.: Amy

Alors que j'aspirais les dernières bouffées de mon cigare et trouvais mon équilibre intérieur, je retournai à l'hôpital pour reprendre mes tournées. Je jetai un coup d'œil à mes patients, puis me dirigeai enfin vers la chambre de l'homme dont le nom me restait un mystère.

Il était une énigme sans nom, aucune information n'étant mentionnée dans son dossier, je l'ai donc baptisé Josh. Alors que je me dirigeais vers sa chambre, je croisai par hasard mes deux amies, qui venaient à ma rencontre.

"Salut les filles, comment ça va ?" demandai-je.

"On va bien, fatiguées mais ça va. Et toi ?" répondit Marga.

"Je suis calme. J'ai fumé un cigare, je me sens bien maintenant."

"Comment va ton patient encombrant ?" intervint Helen.

"Je ne sais pas, je vais vérifier tout de suite. On se rattrape plus tard", répondis-je en accélérant vers sa chambre. Pourtant, avant même que je puisse frapper, une voix m'arrêta en plein élan, essayant d'articuler quelque chose.

"By the way monsieur, je pense que..." Il n'a pas fini. J'ai interrompu.

"Bonjour, bonjour", ai-je salué avec un sourire, instantanément captivée par ce regard pénétrant dès que j'ai franchi le seuil de la chambre.

Le regard venait d'une paire d'yeux gris perçants ; les traits du patient, visibles pour la première fois, étaient captivants. Son regard glacial et intimidant me captiva, complété par ses mèches violettes aux pointes blanches qui ajoutaient à son charme.

"A-t-il une petite amie ?" m'interrogeai-je à moi-même. "Mais qu'est-ce que je pense ? Avec ce physique, il serait insensé et illogique qu'il n'en ait pas."

Perdue dans mes pensées, un sursaut me parcourut. Je ne pouvais comprendre l'origine de cette sensation, de le voir pour la première fois, et pourtant quelque chose me chuchotait la familiarité.

"Le patient est réveillé", annonça le garçon à côté de mon patient.

"Parfait", dis-je avec un sourire radieux, après avoir longuement réfléchi à s'il se réveillerait un jour.

M'approchant de l'homme étendu sur le lit, mon sourire ne vacilla pas.

"Avez-vous mal en vous réveillant ?" demandai-je, incapable de détourner les yeux.

"Et vous êtes ?" me rétorqua-t-il.

"Comme je suis impolie, je ne me suis pas présentée correctement", m'excusai-je pour cet oubli. "Je suis Amy, votre médecin, et la chirurgienne qui vous a soigné et opéré à votre arrivée", annonçai-je, "Avez-vous mal ?", répétai-je.

"Non, aucunement", répondit-il, visiblement pas honnête.

"Ne mentez pas, monsieur", souriais-je.

"Je ne ressens aucune douleur, juste un léger malaise dans ma poitrine", admit-il.

"D'accord. Ne me mentez pas. La douleur est le résultat de la chirurgie d'urgence", expliquai-je.

Après l'avoir examiné, constatant qu'il était stable mais nécessitant une observation plus poussée, je fis mes adieux à tous dans la chambre et partis.

Déambulant dans le couloir, une vision me stoppa net.

Là, c'était lui, mon patient, en train de glisser une bague à mon doigt, rayonnant après avoir prononcé une phrase incompréhensible ; ma tête commença à me faire mal atrocement et puis, un document apparut, portant ma signature - et un nom avant que je ne le signe.

"Luka ?" prononçai-je, décontenancée par le chaos mental.

Alors que le couloir résonnait de mes pas, un mal de tête s'aggravait à chaque image qui se précipitait dans mon esprit - des visions de lui, de nous. Puis, une bague se trouvait à ma main, que je plaçais ensuite à son doigt.

"Maintenant, tu es mon mari et mon roi. Je te suivrai toujours", résonnait ma voix dans ma tête, glissant la bague à son doigt.

"Que se passe-t-il ? Que sont toutes ces images ?" paniquai-je intérieurement.

Agrippant ma tête alors que le monde tournait, je m'effondrai au sol, alors que le flot implacable de souvenirs persistait jusqu'à ce qu'un rappel jaillisse tel un éclair.

Flashback : Un an plus tôt

Nous nous sommes laissés aller au whisky, bouteille après bouteille, riant, partageant des histoires de vie et des anecdotes. J'ai révélé l'histoire de mon petit ami et de sa liaison avec ma sœur, et il a raconté comment la femme la plus digne de confiance de sa vie avait essayé de mettre fin à la sienne avec un coup dans le dos. Au milieu de notre échange, Luka esquissa un sourire.

"Veux-tu m'épouser ?" demanda-t-il.

"Est-ce une blague, ou es-tu juste ivre ?" ai-je ri.

"Je suis sérieux", insista-t-il, son regard sincère. "Vraiment, pas de blague. Épouse-moi ?"

"Je le voudrais, vraiment, mais je ne peux pas", hésitai-je.

"Et pourquoi ça ?" questionna-t-il, son regard ne quittant jamais le mien.

"Ceux qui m'entourent finissent par être blessés ; je préférerais être seule plutôt que de te mettre en danger", confessai-je.

"Épouse-moi ; je te promets que nous ne finirons pas comme les autres. Qu'en dis-tu ?" Je savais que mon refus était imminent, mais quelque chose en lui me poussait à accepter.

"J'accepte", dis-je, ma joie évidente.

"Je proposerais une bague, mais je n'en ai pas sous la main," avoua-t-il timidement.

"Ça n'a pas d'importance," le rassurai-je.

"Si, attends ici, je reviens tout de suite," dit-il en se précipitant quelque part, me laissant au bar, me tournant vers le barman.

"Léo, quand finis-tu ton service ?" demandais-je, son expression trempée d'étonnement.

"C'est presque terminé, mademoiselle. Pourquoi demandes-tu ?" répondit-il, perplexe.

"J'ai besoin d'un témoin. Accepterais-tu cet honneur ?"

"Mademoiselle, je ne pense pas que tu devrais faire ça. Tu as trop bu pour prendre une décision aussi importante."

"Tu as peut-être raison, mais si Luka est encore là demain, je serai contente. Toi aussi ?"

"Faire quoi ?" demanda Luka, revenant le front plissé.

"J'ai demandé à Léo d'être témoin de notre mariage, mais il n'a pas encore répondu," expliquai-je, regardant de droite à gauche entre Luka et Léo.

"Eh bien, Léo ? Qu'en dis-tu ?" insista mon futur mari.

"Je suis partant," s'engagea le barman.

"À quelle heure exactement se termine ton service ?" demanda Amy.

"Dans quinze minutes," nous informa-t-il.

"Alors nous attendrons ici," conclut Luka, s'installant à côté de moi.

Quinze minutes plus tard, Leonel, apprêté pour l'occasion, était prêt.

Nous nous sommes rendus à la chapelle sur place. Debout devant le prêtre, la cérémonie commença. Lorsqu'il fut temps d'échanger les alliances, Luka sortit de sa poche de costume une boîte en velours rouge, dont le contenu - une paire d'alliances en or de 18 carats en forme de couronne, l'or brillant en dessous. Il en remit une à Leo, passant délicatement l'autre à mon doigt.

"Aujourd'hui, Gianna De Angelis, je te prends pour épouse bien-aimée. Je promets de t'aimer, te protéger et te rester fidèle ; tu es maintenant ma reine. Je te chérirai comme mon trésor le plus précieux," jura Luka, son sourire à la fois sincère et extatique.

Leo me présenta la boîte ; je récupérai l'alliance restante, la glissant sur le doigt de Luka.

"Aujourd'hui, Luka Lebedev, je te prends pour époux bien-aimé. Je promets de t'aimer, te protéger et te rester fidèle ; tu es maintenant mon roi. Je te suivrai et te soutiendrai toujours," promis-je en sécurisant l'alliance.

Suivant une vieille tradition, nous nous sommes tous les deux piqué le doigt annulaire, mélangeant des gouttes de sang avec du vin avant de boire ensemble dans le calice, scellant notre union. Nous avons signé le certificat de mariage, suivi de nos deux témoins - Léo et Vladimir, le témoin de Luka, comme j'ai appris en buvant.

Nos signatures à peine sèches, nous nous sommes embrassés, scellant l'union, concluant la cérémonie.

Fin du Retour en Arrière

"Cela ne peut pas être vrai," murmurai-je, les mains toujours crispées sur ma tête.

"Amy, ça va ?" s'inquiéta Helen, arrivant par hasard sur la scène.

"Helen, il y a quelque chose que je dois te dire."

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" demanda-t-elle, de plus en plus inquiète.

"C'est une longue histoire compliquée."

"Crache le morceau," l'urgea-t-elle avec une alarme grandissante. "Tu commences à me faire peur."

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