Épisode 4

MIGUEL

Nous avons préparé deux hélicoptères, l'un transportait certains de mes meilleurs soldats, les mieux entraînés, et j'ai pris l'autre.

Bianca préparait déjà tout ; dès notre retour, nous irons directement au quartier général de la mafia pour le mariage.

Bianca et Felipo seront les témoins, le juge sera déjà en place au milieu des papiers de mariage que Marcele Mendez signera. J'ai ordonné à Bianca de rédiger un contrat où ma chère épouse ne pourra pas divorcer.

La seule clause de ce contrat, je trouve ces règles à suivre pour la femme ridicules.

Nous ne dormirons pas dans la même chambre, mais elle pourra entrer dans ma chambre quand elle le souhaitera ; si elle m'épouse, elle sera également propriétaire de ma maison.

Nous avons volé pendant environ 40 minutes, dès mon arrivée à Cholula, Puebla, j'ai appelé Felipo qui attendait juste que le spectacle commence.

J'ai attendu dans une voiture devant la forteresse de Bordini le signal de Felipo.

Il était déguisé en soldat, dès qu'il m'a fait signe, un des soldats m'a emmené à l'endroit où se déroulait la cérémonie ; je suis arrivé au moment où le prêtre demandait si quelqu'un avait quelque chose à dire.

PRÊTRE - Si quelqu'un a quelque chose à dire, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais.

MIGUEL - MOI.

À ce moment, Bordini a sorti son arme et me l'a pointée, mais son propre soldat lui a mis le pistolet sur la tempe, le laissant se rendre.

ESTEBAN - Comment êtes-vous entré ici, Martinez ? Vous n'étiez pas invité à cette cérémonie ; il vaut mieux que vous vous retiriez maintenant avant que le pire n'arrive.

MIGUEL - Et quel serait le pire ? Si je prends votre épouse ou si je vous tue, Bordini, vous me sous-estimez. Je suis venu chercher quelque chose qui m'appartient, et je vais le prendre.

J'ai ordonné qu'on l'emmène, mais ils n'étaient pas autorisés à le tuer ; j'ai encore besoin de m'amuser avec cet imbécile qui fuit les dégâts et qui est humilié par les autres cartels.

MIGUEL - On y va, ma chère épouse ?

Je ne peux pas dire si elle est laide ou si elle porte juste du maquillage de clown. En plus, la robe était hideuse, un truc tellement laid, je ne sais même pas si on peut appeler ça une robe de mariée, ça ressemblait plus à un gâteau géant, tout en mauvais goût.

Des coups de feu ont été échangés, mais mes hommes étaient préparés à cela ; j'ai réussi à la faire sortir par une issue secrète. Nous étions guidés par un des soldats qui s'est vendu à nous.

J'ai dû la porter sur mes épaules car la robe et les chaussures n'aidaient pas ; elle ressemblait plus à une patte de phoque ambulante.

Nous sommes montés à l'arrière de la voiture, Felipo a pris place à l'avant, conduisant à grande vitesse, et nous nous sommes rendus à l'héliport où se trouvaient nos hélicoptères.

Mes hommes restés en arrière dans la confrontation sauront quoi faire ; ils ont été bien entraînés et instruits pour cela ; nous sommes rentrés en hélicoptère, et pendant le vol, j'ai appelé Bianca. Marcele a le même physique que mes sœurs jumelles, cela facilitera le travail du tailleur, on ne peut pas épouser quelqu'un d'habillé et de maquillé comme ça.

MARCELE - Qui êtes-vous ? Où m'emmenez-vous ? Qu'allez-vous faire de moi ?

MIGUEL - Tu ne te fatigues pas de poser des questions ? Jouons à un jeu : tu ne poses pas de questions, et je ne réponds pas ; c'est le jeu du silence.

Elle s'est recroquevillée sur elle-même, ressemblant à une petite bête effrayée. Dès que nous avons atterri à l'héliport de Calabre, Bianca nous attendait déjà et a emmené Marcele se préparer.

Je suis allé à mon bureau, et dès que j'ai ouvert la porte, je suis tombé sur ma mère et mes parents.

BEATRIZ - Miguel, c'est quoi cette histoire de mariage ? Et le pire, c'est que tu as volé la fiancée de l'un de nos ennemis. Qu'est-ce qui se passe dans ta tête, mon fils ?

MIGUEL - Stratégie.

BEATRIZ - Je suis sérieuse, Miguel, ça ne peut pas être bien, mon fils. N'as-tu jamais pensé qu'elle pouvait aimer cet homme, et que tu commets une atrocité ?

MIGUEL - Seulement si elle est folle, pour aimer un homme comme Bordini.

Mon costume était prêt, je suis allé dans la salle de bain pour prendre une douche et me changer pendant que ma mère continuait à parler.

Je suis sorti de la salle de bain déjà habillé, et seul mon père, Benicio, était dans la pièce ; il a dit que ma mère était partie à la rencontre de la jeune fille, et que mon père Dante était parti accueillir leur ami juge.

De notre famille, seule Alicia ne sera pas présente ; elle opère ses patients en urgence.

Dès que je suis entré dans la salle de fête, tout était décoré, Bianca s'est surpassée en un temps record ; elle a vraiment mis sur pied un mariage.

J'ai entendu mon père donner des ordres pour renforcer la sécurité extérieure ; il doit avoir peur que Bordini ne tente quelque chose ; ce serait amusant, le marié qui s'est fait plaquer en train d'essayer de récupérer sa petite fiancée.

Ma famille me connaît très bien, donc il n'y a pas eu de musique gnangnan, rien de tout cela. Nous avons pris place lorsque la marche nuptiale a commencé à jouer, et Marcele est entrée seule, tenant le bouquet.

Non pas que la petite bête ne soit pas très belle, totalement différente du clown que j'ai rencontré, elle portait un maquillage plus discret qui laissait entrevoir les traits de son visage, une robe plus ajustée, même belle, elle s'est avancée vers moi.

Mais on pouvait voir la peur dans ses yeux, cette femme doit apprendre à être forte.

Le juge savait déjà de quoi il retournait, alors il est allé droit au but.

Il a immédiatement énoncé les termes, et c'était tout ; nous avons signé les papiers, les témoins ont signé, et le juge nous a demandé d'échanger les alliances ; je ne me souvenais même plus que ça existait.

Heureusement, mon père s'en est souvenu et m'a tendu une petite boîte avec deux alliances. Je la lui ai mise au doigt, et elle m'a mis la sienne. Au moment du baiser, elle s'est dérobée, et je me suis contenté d'embrasser son front. Elle se marie peut-être de force, mais je ne ferai rien qu'elle ne veuille pas, jamais.

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