Épisode 2

MIGUEL

Quand j'avais douze ans, mon père, Benicio, m'a choisi pour reprendre l'entreprise familiale. J'ai toujours aimé les armes, les dessins violents... ce monde m'a toujours fasciné.

Jus'au jour où ils m'ont envoyé dans un camp d'entraînement, et c'est là que j'ai découvert que ma véritable vocation était d'être un Don, mais pas n'importe quel Don, le meilleur qu'il ait jamais existé.

J'ai décidé de mon propre chef de quitter la maison et de vivre dans les dortoirs du camp d'entraînement. Il n'y avait là que des hommes qui avaient décidé de devenir des soldats, de véritables machines.

Ma mère n'était pas d'accord, mais mes parents savaient que c'était pour le mieux. Si je restais sous leur protection, je ne pourrais pas évoluer suffisamment pour prendre le commandement d'une mafia aussi grande et importante que la Calabria.

Mes parents ont été formés par mon grand-père, mais il y a une grande différence : mon grand-père était un homme méchant, cruel et sanguinaire, tandis que mes parents ont toujours été protecteurs envers moi, et cela pouvait nuire à mon développement.

Les deux premières années ont été les plus difficiles. L'absence de ma famille et le confort de ma maison me manquaient beaucoup. Dans ces dortoirs, nous étions obligés de vivre avec le strict minimum. Le seul confort que j'avais était mon lit.

Mais d'un autre côté, pour manger de la viande, je devais la chasser, la tuer et la préparer moi-même. Si je voulais manger des fruits, je devais aussi aller dans les bois et manger ce que je trouvais.

Je n'avais aucun contact avec ma famille, et tout ce qu'ils savaient de moi, ce sont les messages transmis par mes instructeurs.

Puis la première nouvelle est tombée. J'avais 15 ans. Mon grand-père est décédé, et j'ai pensé à plusieurs reprises à tout abandonner pour être aux côtés de ma mère, mais j'ai préféré penser à l'avenir. Si je retournais à la maison, je ne pourrais pas faire revenir mon grand-père, et au lieu d'avancer un peu, je serais revenu en arrière et j'aurais dû tout recommencer.

J'ai donc décidé de faire de cette douleur un obstacle à surmonter. Il en fut de même pour la nouvelle du décès de mes deux grands-mères.

J'ai pleuré de nombreuses fois en pensant à ce que ma mère et mes sœurs vivaient. Ce qui me réconfortait, c'était de savoir que mes parents étaient à leurs côtés, les aidant et prenant soin de chacune d'elles.

J'ai fait tout cela pour ma famille, pour eux. Tout ce sacrifice.

J'ai commencé à maîtriser mon esprit et je peux être qui je veux. J'ai appris que les émotions sont dans notre subconscient, tout comme la peur. Elles ne nous consument que si nous leur en laissons l'espace. Tout est créé, je peux créer ce que je veux, mais j'ai préféré laisser mon esprit dans un état de vide, et c'est ainsi que je parviens à survivre dans le monde.

Il n'est pas difficile de survivre lorsque l'on a de la concentration, de la détermination et un contrôle élevé.

À 24 ans, je suis rentré chez moi. Ma mère est toujours aussi belle et mes sœurs ont grandi. Dès mon arrivée, elles ont organisé une fête pour me souhaiter la bienvenue.

Je ne pouvais montrer aucune réaction, ce qui a rendu ma mère inquiète, je pouvais le voir dans ses yeux.

Au cours d'une conversation, mes parents ont décidé qu'ils me donneraient tout, et que je donnerais à mes sœurs ce que je jugerais juste.

Bianca a obtenu un diplôme en administration des affaires, alors je lui ai confié la direction d'une des entreprises. Cela ne m'intéresse pas. Je veux juste pouvoir blanchir l'argent de la mafia, mes casinos et le trafic d'armes, l'une de mes plus grandes sources de revenus.

Sans compter que j'ai aussi des affaires avec des politiques. L'une de mes mains lave l'autre. Ils me paient, et je leur offre la protection de la vie dont ils ont besoin pour se déplacer comme bon leur semble.

La seule chose qui me tracasse, c'est le territoire du Nord. Je n'ai pas réussi à le dominer parce qu'il est en la possession d'un vieil allié des Bordini.

J'ai fait faire des recherches, et mon avocat, Felipe, a découvert que mon plus grand ennemi, Esteban Bordini, est fiancé à la fille de Joseph Mendez, et que ce mariage lui donnera tout pouvoir sur le nord du pays. Si je laisse faire, il va prendre de l'importance et essayer de devenir mon égal. Cela ne peut pas arriver.

J'ai rencontré les conseillers et les anciens de la Calabria, dont mes pères, Benicio et Dante. Je leur ai expliqué mes plans.

MIGUEL - Je vous ai réunis tous ici parce que je sais déjà comment prendre possession du territoire du Nord.

DANTE - Et comment comptes-tu t'y prendre, mon fils ? Cela fait des décennies que nous essayons de trouver un moyen d'y parvenir.

MIGUEL - Joseph Mendez, c'est le nom de l'homme qui possède, ou du moins possédait, le territoire du Nord. Joseph est mort depuis quelques années maintenant, les documents sont en possession de sa fille, et elle est fiancée à Esteban Bordini, le patron du cartel. Nous savons tous que si ce gangster met la main sur ce territoire, il pourra égaler la Calabria, et je ne le permettrai pas. Un cartel de pacotille n'aura jamais le même pouvoir qu'une mafia.

J'ai déjà envoyé Felipe explorer le territoire. Je pars pour la campagne aujourd'hui, et je vais enlever sa fiancée devant l'autel et l'épouser moi-même.

DANTE - C'est un plan très audacieux de ta part.

BENICIO - Et comment comptes-tu entrer sur le territoire de Bordini, enlever la mariée et en sortir vivant ?

MIGUEL - C'était la partie facile. Les Bordini paient très mal leurs hommes, les maltraitent et les traitent comme des moins que rien. Felipe travaille là-dessus depuis un certain temps déjà, et nous avons réussi à acheter plus de la moitié des soldats. C'est un risque que je dois prendre.

Mon père, Benicio, a même proposé de m'accompagner, mais je ne l'ai pas laissé faire, tandis que mon père, Dante, était très inquiet.

Cela a divisé les conseillers et les anciens, mais je me fiche de ce qu'ils pensent.

Je suis le Don. Mon devoir est seulement de communiquer.

J'ai déjà pris ma décision. Je vais enlever sa fiancée et la forcer à m'épouser, ce qui me donnera la pleine possession du territoire du Nord. Et ainsi, la Calabria régnera sur tout, sur tout le territoire mexicain. Nous serons les plus forts.

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