Épisode 6

Les journées sur le campus étaient ordinaires. Personne n'avait de mauvaises notes et ils étaient toujours en tête de leur classe. L'université était presque vide car la plupart étaient rentrés chez eux et les étudiants de nuit n'étaient pas encore arrivés.

Alay attendait que son frère termine quelques choses pour qu'ils puissent partir ensemble, comme d'habitude. En le voyant sortir, ils se saluèrent d'un coup de poing et commencèrent à marcher.

"Je ne comprends rien de tout ça", admit Ilay.

"Je t'expliquerai à la maison. Je te l'ai déjà dit plusieurs fois - l'anglais est aussi facile que le russe ou le français."

"Eh bien, je suppose que tu es meilleur que moi dans ces langues", remarqua son jumeau.

Alay hocha la tête et passa son bras autour de Ilay, le rapprochant. Ils se bousculèrent un instant alors qu'ils marchaient dans le couloir de l'université, mais Ilay était toujours le plus calme. Il avait plus mûri, même si l'autre appréciait toujours tout.

"Je m'ennuie. Ces jours sont trop longs. Que pouvons-nous faire, Ilay ? Je n'ai pas vu d'Omégas attirants qui aient retenu mon attention."

Ilay ne dit rien, perdu dans ses pensées. Il essayait de trouver quelque chose d'amusant pour eux deux. Il ne pouvait pas nier que son frère était celui qui avait les meilleures idées, alors rien ne lui venait à l'esprit.

Ils continuèrent à marcher dans le couloir, croisant quelques étudiants. Tout le monde les connaissait - les seuls jumeaux du campus, avec un nom bien connu que les locaux reconnaîtraient n'importe où. Beaucoup voulaient être leurs amis ou au moins les rejoindre à la table du déjeuner, mais personne n'avait ce privilège. Pendant leurs années à l'université, seuls cinq Omégas avaient déjà partagé leur table, enviés par beaucoup. Et comment ne pas les envier ? Ils étaient les Alphas les plus puissants avec des phéromones presque uniques et très recherchées.

Ils firent une pause pour aller aux toilettes et virent deux Omégas en train de discuter, mais ils les ignorèrent. Alay resta à l'extérieur pendant que l'autre entrait dans une cabine. En vérifiant son téléphone, Alay entendit la conversation des Omégas mais ne les regarda jamais vraiment.

Quand Ilay sortit, en se lavant les mains, il vit ce que son frère lui montrait sur son téléphone - une fête un dimanche à laquelle ils seraient trop ivres pour assister aux cours du lundi. Il leva les yeux et dit :

"Je dois vraiment me concentrer sur un prochain examen."

"Devrais-je te trouver les réponses ? Tout pour mon cher frère", taquina Alay, passant son bras autour de son cou pendant que Ilay essayait de se dégager. "Tu es tellement faible. C'est pour ça que j'ai toujours été celui qui te défendait depuis qu'on était enfants."

"Je peux aussi me battre", affirma-t-il.

"Bien sûr, une guerre de mots - tu gagnerais. Mais ne t'inquiète pas, tant que je suis là, tu n'as pas besoin de te battre. Je te protégerai toujours."

Son frère sourit et se poussa en disant : "Allons prendre un verre. Les parents sont occupés, tout comme Eley. Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre?"

"Tu as raison. Un bon verre pour le week-end, ça sonne bien. Peut-être que nous rencontrerons quelqu'un et tu auras le dimanche pour te remettre."

D'accord, ils se dirigèrent vers nulle part en particulier. Ilay jeta un coup d'œil autour de lui pendant qu'Alay restait concentré sur son téléphone. En passant devant des salles qui auraient dû être fermées depuis la fin des cours, ils ressentirent tous les deux quelque chose et s'arrêtèrent. Clignant des yeux quelques fois, ils se fixèrent sur une porte légèrement entrouverte.

Sans échanger de regard, ils avancèrent pour voir ce qui se trouvait à l'intérieur. Ilay poussa la porte pour leur donner accès, et ils balayèrent la pièce du regard jusqu'à ce qu'ils le voient, tout au fond.

À genoux par terre, laissant voir ses cheveux noirs et blonds éclatants, ils percevaient son odeur dans la pièce - douce, mais pas n'importe quelle douceur facilement identifiable - elle était intense, presque étourdissante. Cela ne faisait aucun doute : cet Omega était sans aucun doute en chaleur.

Tous deux prirent une grande inspiration, submergés par l'odeur du miel.

Faisant quelques pas en avant, ils attirèrent l'attention de l'Omega lorsqu'il leva les yeux, révélant son regard hétérochromatique. Reconnaissant ces yeux d'une certaine manière, ils étaient trop absorbés par l'odeur pour réfléchir clairement.

"Bonjour", murmura l'Omega, les regardant tous les deux. "Pouvez-vous... m'aider ? Je... suis chaud..."

Les lèvres des Alphas se courbèrent en des sourires légers.

Il s'agissait d'un Omega qu'ils n'avaient jamais vu auparavant, mais un Omega dominant, cela était certain. Beau mais sévère, pas soumis, il les sollicitait, ses phéromones devenant plus intenses.

Bien qu'ils n'aient pas l'intention de refuser, ils savaient que agir ici pourrait avoir de graves conséquences et ils n'étaient ni d'humeur ni pressés pour de nouveaux problèmes.

Alay prit les devants et ils se dépêchèrent vers le parking où peu de gens étaient présents, facilitant ainsi leur évasion. Ils n'étaient pas négligents ; le confort était primordial lorsqu'il s'agissait de profiter des Omégas qu'ils préféraient.

Arrivés à un endroit familier, ils installèrent l'Oméga sur le lit pour s'occuper de quelques choses.

"Oui, je sais", dit Alay, s'adressant à la figure qui délirait sur le lit.

"D'accord, faisons vite alors. Être avec un Oméga en chaleur... après, ils pourraient se lier à l'un de nous", rappela Ilay à son frère.

"Pourquoi tu ne viens pas ?" demanda l'Oméga en se débattant avec ses vêtements.

"Il fait chaud ici", continua-t-il, essayant d'enlever son pantalon pour se toucher là où il était humide et douloureux.

D'abord, un Alpha le rejoignit, lui embrassant le cou alors qu'il expirait et répondait au baiser. Il gémit lorsqu'il sentit des doigts le pénétrer.

Cambrant son dos, il retint son souffle alors que quelque chose de plus grand glissait à l'intérieur.

Les jumeaux faisaient bouger leurs doigts de manière rythmée, tandis que l'Oméga ne se contentait pas seulement de jouir passivement ; il cherchait la fermeté des deux et la trouvait satisfaisante. Souriant, il se délecta de la sensation de leurs mains sur son corps, en embrassant l'un puis l'autre. Leurs langues réchauffaient sa chair alors qu'il agrippait le bras de l'un et, à son tour, saisissait le cou de l'autre. Les doux phéromones de l'Oméga emplissaient l'air, témoignant de son attrait même pour les Alphas à la volonté forte.

Partout où ils goûtaient, ils découvraient que le corps de l'Oméga avait le goût du miel ; ils l'imaginaient en être recouvert et ne pouvaient pas s'arrêter.

Sentant les phéromones intenses des deux Alphas, l'un brûlait comme un feu réchauffant chaque centimètre de son corps, son souffle s'échappant à chaque contact, tandis que l'autre se sentait aussi vaste et rafraîchissant qu'une vague océanique capable de renverser le plus puissant des navires de guerre. Les touches d'Ilay atténuaient la chaleur brûlante et l'Oméga pouvait presque entendre les flammes crépiter et les vagues tonitruantes s'écraser contre les rochers du rivage.

Il les ressentit pleinement - volcaniques dans leurs éruptions et gigantesques dans leur impact. Ses gémissements se mêlaient à leurs baisers et caresses, confirmant qu'il se trouvait sans aucun doute au paradis.

"Ils sont... satisfaisants", murmura-t-il, caressant leur fermeté avant que sa vision ne se brouille avec l'intensité des phéromones.

Les regardant s'agenouiller sur le lit, il ne parvenait pas à comprendre leur conversation chuchotée, perdu dans son état induit par la chaleur.

Croyant voir double, ses mains prouvaient qu'il touchait deux êtres distincts. Cherchant une pleine exploration et le goût des grands Alphas, il se dirigea instinctivement vers l'un par rapport à l'autre.

Leurs lèvres se rencontrèrent, avec Ilay rendant l'étreinte, tandis que l'autre mettait un préservatif, en tendant un à son frère.

"Vous le ferez tous les deux ? Je veux vous sentir ensemble", déclara-t-il avec un sourire.

Ils savourèrent cette chance de tout partager, ne voyant aucun intérêt à la dispute ou au désaccord - ils ne comprenaient vraiment pas de telles notions.

"Mettez-les ici, rapidement", implora-t-il, guidant leurs mains vers l'endroit où il était le plus humide. Il se pénétra lui-même de ses doigts, gémissant de besoin.

Indéniablement, l'Oméga était séduisant et séducteur. Son regard était brûlant de désir alors qu'il se tournait vers eux.

Sentant le corps d'Alay, il caressa un large dos musclé. Alay se déplaça, le laissant prendre le dessus pour poursuivre leur échange de baisers. Lorsque Alay le pénétra, la sensation était plus qu'agréable ; il s'entendit crier, réclamant davantage.

"Je veux aussi le tien", déclara-t-il, regardant derrière lui où Ilay se tenait - un Oméga attirant et unique en effet. Ilay avala difficilement, se rendant compte que quelque chose en lui s'éveillait au contact rapproché.

Submergé par le plaisir, il cria alors qu'ils se rejoignaient : "Bougez... plus vite... Allez..."

Les jumeaux comprirent qu'il n'y avait pas besoin de se presser - ils partageaient tout, toujours satisfaits de leur partenariat. Pourquoi se disputeraient-ils pour quoi que ce soit ? Ils n'avaient aucune notion de désaccord ou de querelle ; tout était harmonieux dans leur monde.

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