Chapitre 1#

Lena venait de se garer sur le parking. Elle souffla, nerveuse à cause de son entretien d'embauche. Jetant un dernier coup d'œil dans le rétroviseur pour s'assurer qu'elle était présentable, elle descendit de la voiture en ajustant sa jupe droite noire. Elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de faire une mauvaise impression. Ce travail était crucial pour elle et sa sœur.

En regardant la hauteur imposante de l'immeuble, elle sentit son estomac se nouer. Inspirant profondément pour se donner du courage, Lena traversa le parking en direction du grand bâtiment de verre.

Dans le hall de réception, elle se dirigea vers l'hôtesse qui, après avoir vérifié son rendez-vous, l'envoya au dernier étage. Tout au long de la montée en ascenseur, Lena se répétait que tout irait bien, même si des scénarios farfelus envahissaient son esprit.

Devant la porte du bureau, elle inspira profondément avant de toquer. À l'intérieur, elle découvrit deux hommes, visiblement de la même famille. L'un, plus âgé, était assis derrière un bureau massif, tandis que l'autre, légèrement plus âgé qu'elle, était installé sur un canapé en cuir.

Le plus âgé lui sourit finalement.

- Mademoiselle Owens, veuillez vous asseoir, je vous prie.

Elle obéit, sans remarquer le signe de tête du plus jeune qui sortit en lui lançant un sourire charmeur. Trop angoissée, Lena sentit son cœur tambouriner dans ses tempes.

- Ne faites pas attention à mon neveu, il est toujours comme ça. En tout cas, c'est un plaisir de vous rencontrer, dit Georges Lord.

Elle se racla la gorge.

- Le plaisir est partagé, Monsieur Lord.

L'entretien débuta par diverses questions qui mirent rapidement Lena à l'aise. Georges Lord dégageait un magnétisme incroyable, sa facilité à communiquer en faisait un grand leader.

- Eh bien, Mademoiselle Owens, ou plutôt Lena si cela ne vous ennuie pas, je pense que vous vous débrouillerez très bien ici. Vous semblez avoir toute la qualification requise.

- Je serais ravie de travailler dans votre entreprise, Monsieur.

- Dans ce cas, nous nous verrons lundi pour la signature du contrat.

Le cœur de Lena reprit un rythme normal. En dehors de l'immeuble, elle sautait de joie. Enfin, elle pourrait vivre indépendamment et payer les études de sa petite sœur. Depuis la mort de leurs parents, revenir vivre à New-York avait été difficile, et trouver du travail encore plus.

Affamée, Lena se dirigea vers un café pour commander un expresso. Son café en main, elle marchait dans les rues de New York, encore incrédule face à sa réussite. Elle rêvait de tous les projets qu'elle pourrait réaliser, y compris réaménager la maison de ses parents.

- Mais vous ne pouvez pas faire attention, bon sang !

Plongée dans ses pensées, elle avait percuté un torse solide comme un mur. Reprenant ses esprits, elle balbutia des excuses.

- Oh, pardonnez-moi, je... je suis désolée... Je ne l'ai pas fait exprès...

- Ce ne sont pas vos excuses qui vont nettoyer ma chemise, vous ne pouvez pas regarder devant vous ? Vous êtes aveugle ou quoi ?

Il releva la tête de sa chemise tachée de café pour la regarder, mais elle cherchait déjà un mouchoir dans son sac. Embarrassée, elle tenta d'effacer la tâche, mais ne fit qu'empirer la situation.

- Waouh. Bravo miss gaffe vous en avez d'autres à sortir ?

Rouge de honte, Lena sentit la colère monter en elle.

- Je vous ai présenté mes excuses. Si vous ne les acceptez pas, c'est votre problème, pas le mien. Et je ne vous permets pas de me parler ainsi.

Elle tenta de partir, mais il la retint par le bras, intensifiant son angoisse.

- Mais lâchez-moi, laissez-moi partir.

- Où croyez-vous aller comme ça ? Vous avez taché ma chemise et vous pensez vous en tirer ainsi ?

- Je vous ai dit pardon. Que voulez-vous à la fin ? cria-t-elle.

- Savez-vous qui je suis ?

- Non, et je n'ai pas la moindre envie de le savoir. Quant à votre chemise, vous n'avez qu'à vous débrouiller. Adieu !

Elle se dégagea de son emprise et partit précipitamment, le cœur battant la chamade. Jetant un regard en arrière, elle constata qu'il était resté sur place, la fixant intensément. Même s'il était exécrable, elle devait admettre qu'il avait une beauté renversante. Ses cheveux noirs et ses yeux verts perçants lui rappelaient étrangement une personne qu'elle essayait désespérément d'oublier.

Se dirigeant vers sa voiture, Lena ne savait pas que cette rencontre était un signe. Les fantômes de son passé revenaient la hanter.

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