Vers la fin du mois de mars, notre ville est entrée dans une peur total.
Je ne sais pas si c'est normal de ne '' plus avoir peur '' mais je n'avais plus aucune réaction de ce qu'il pouvait se passer autour de moi. Pour moi, c'était devenu '' normal ''. Bref.
Le courant était revenu au moment où je faisais mes débuts dans la conduite (parce que oui, il fallait bien qu'entre ma sœur et moi il y en ai une voulais sortir).
Ça me faisais bizarre de pouvoir allumer la lumière de nouveau, de pouvoir réutiliser le frigo, le micro-ondes, le chauffage et la gazinière électrique.
Puisqu'il est plus possible de passer son permis (et ce pour une durée indéterminée), j'ai appris à conduire en conduite accompagnée avec mon père. Il m'a donné l'autorisation de conduire sa voiture pour quand il n'en n'aura plus la possibilité.
Je n'ai pas compris ce que ça voulais dire.
Le retour soudain du courant était bien étrange mais ce qu'affichait la télévision était tout aussi étrange.
Même après deux mois, la télévision ne divulguait que des grésillements et des images à peine visible que, mes parents, ma sœur et moi, n'arrivions pas déterminée. C'etait toujours la même image qui apparaissait à l'écran : un grand cercle creu avec trois autres cerles creux à l'intérieur. Parfois c'était des sons qui semblaient des grognements ou ce qui ressemblait aux gargouillements d'un ventre qui criait famine. On avait beau essayé de changer de chaîne, rien n'y faisait. Trop bizarre.
Ma sœur en était complètement hypnotisée. Elle passait son temps à fixer ce qui restait de notre télé comme çi elle attendait les images.
Je n'ai jamais regardé cette télévision avec la même intensité qu'elle. C'était impossible.
On a repris nos bonnes vieilles habitudes pendant qu' Inaya fixait la '' télé ''. L'internet à tarder à venir.
Je me suis intéressé aux livres qu'Inaya laissait traîner de part et d'autre dans la maison.
Des livres sur la science fiction.
La bibliothèque était souvent ouverte depuis que le courant était revenue. L'accueil nous laissait emprunter des livres aussi longtemps qu'on le souhaitent depuis qu'ils revenaient en bonne état.
Du moderne, je suis passée à la fiction, au fantastique, à la fantaisy. C'était incroyable de voire autant d'image dans sa tête quand on lisait.
Inaya m'avait complètement oublié pour sa télé mais je ne sentais pas seule avec tout ces livres.
Je vais souvent à cette bibliothèque et il semblait que cette histoire de sphère et les aléas qui s'en suivait avait l'air d'être derrière nous.
J'avais repris des couleurs de ce confinement, je me sentais mieux avec ces livres qui m'entourait mais mes parents n'étaient plus comme avant.
Ils étaient devenu complètement sombre, leurs voix n'avaient plus le moindre émotions.
Inaya ne dormais plus, elle ne mangeait plus, elle ne sortait plus. Elle avait pris place sur ce canapé et la télévision n'était jamais éteinte.
Figé devant cette télé, c'est à peine, si je l'a voyais respirer.
Chacun ses hobis.
'' Notre '' chambre est devenu '' ma '' chambre, '' nos '' vêtements sont devenus '' mes '' vêtements, '' nos '' livres sont devenus '' mes '' livres.
Cette situation à la maison était palpable. Mes parents à part, ma sœur a part. Je ne comprenais plus rien.
Puisque ce n'avait pas l'air de déranger mes parents et Inaya, je passais mes journées à la bibliothèque.
Ma place habituelle : un fauteuil bleu derrière une table basse.
C'était devenue une habitude.
Je me levais, je prenais une douche, faisais mon petit déjeuner et je me rendais à la bibliothèque, j'y passais la journée, je mangeais au fast food et je rentrais à 19h.
Je m'entendais bien avec les bibliothèquaires mais je ne parlais à personne d'autre.
J'ai eu la surprise d'avoir de la compagnie à ma table. Au garçons au cheveux cendrée.
Quand je me suis assise en face de lui, il m'a jeté un regard neutre, m'a rapidement détaillé le visage et s'est replongé dans sa lecture. J'aurais trouvé ça bizarre, dans le passé, mais aujourd'hui je pense que c'est tout à fait normal ce genre de regard.
Et puis il ne me dérangeais pas, il était silencieux et discret. Je n'entendais même pas sa respiration, il n'y avais que le bruit des pages qui coupaient le silence de temps en temps.
Je ne savais jamais ce qu'il lisait, il était toujours de profil et avachi sur son fauteuil.
Parfois il me lançais de rapide coup d'œil, pensant que je ne le voyais pas.
De plus en plus de personne sortaient de chez eux.
La vie reprenait petit à petit.
Jusqu'à ce que qu'un jour, un groupe de garçons se mettaient à tourner autour de notre table.
Ce même jours, l'accueil m'a prévenu que la bibliothèque serait fermée pendant deux jours.
Je suis rentré à la maison. Comme d'habitude. Les lumières étaient éteintes, seul le bruit de la télé empêchait le silence de d'embaumer la maison.
Je suis monté à l'étage, je me suis lavé, je suis allé me coucher.
A mon réveil, j'ai pris le temps d'observer la maison, autrement, je me serais rendu à la bibliothèque.
Je ne m'en étais pas rendu compte mais ça faisait plusieurs jours que des sac de courses traînaient par terre. Je passais à côté tout les matin en me disant que maman allait les ranger... mais non.
Comme pour les sacs de courses, leurs cartes bancaire traînaient aussi sur la table.
Je suis monté à l'étage, vérifier leurs chambre, leurs salle de bain, le grenier ; je suis redescendu au rez-de-chaussée, puis le salon. Ce n'était pas la peine de questionner Inaya, elle ne répondrait pas. Je suis retourné à la cuisine, sorti de la maison, fais le tour du jardin.
Personne.
Les parents n'étaient plus là.
Ils étaient parties.
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