Le mois de septembre : je hais sa !

Le temps ensoleillé de septembre éclairait les rues de Lyon, apportant chaleur et réconfort aux gens.

Kenza sortit de chez elle trois minutes avant l’arrivée du bus. Elle pressa le pas aussi vite qu’elle put pour ne pas le rater. Malheureusement, à peine arrivée à l’arrêt, elle le vit passer devant elle. Ne voulant pas enchaîner un deuxième retard le premier mois de sa terminale, elle décida d’aller à pied. Fatiguée, et après avoir gagné un point de côté, elle arriva enfin au lycée.

Une fois arrivée, elle courut jusqu’à sa classe, oubliant même qu’elle avait commencé à 9 heures et que la première heure n’était pas encore terminée. Elle expira bruyamment, désespérée d’elle-même d’être toujours en retard alors que la veille elle avait promis à sa mère de ne pas refaire la même erreur.

Malheureusement pour elle, au lieu de trouver des gens compréhensifs devant la salle, elle croisa une prof qui lui dit de ne pas attendre dans le couloir et d’aller prendre l’air et respirer la bonne odeur de septembre.

Elle n’avait qu’une seule copine, qui n’était même pas dans son groupe.

— Je soupire et sors, pour revenir une fois qu’elle est partie.

Je repensai à ma vie… « Dire que je suis déjà en terminale alors que, hier à peine, j’étais en sixième… Et maintenant sur les réseaux il n’y a que les 2012, 2013, plus les 2008 — quoi, on n’est pas vieux, merde ! »

Le mot « terminale » sonnait comme une promesse pour certains, mais pour elle c’était l’enfer : à peine un an pour décider de sa vie — choisir une filière, gérer les visites et Parcoursup… Ils sont trop jeunes pour ça.

Dans moins de onze mois, j’aurai déjà fini le lycée… Ah là là. D’un côté j’aime tout, de l’autre je n’aime rien, comment choisir quand on est indécis ? « La neurologie, le commerce, ou le professorat… » Même si je n’y pensais que, je ne savais pas — et ça m’effrayait.

Mais une chose était claire : je voulais gagner ma vie, vivre sans privations, ne compter que sur moi-même et voyager où je voulais. En gros, gagner plus de 5 000 € par mois.

Je finis par ouvrir TikTok pour penser à autre chose, même si je n’en avais pas vraiment envie ; je faisais ça juste pour divertir mon esprit.

Je mis mes écouteurs et me perdis dans la musique.

— « Oh ma, ma, ma, la la lalalala, I want a bad romance. »

Elle se mit à chuchoter les paroles d’une de ses chansons préférées de Lady Gaga.

Après une journée infernale, j’attendis le bus à l’arrêt qui ne passe que toutes les vingt minutes. Quand j’allumai mon téléphone, il se passa quelque chose d’étrange : la caméra s’était activée d’elle-même. Je quittai la page mais elle revenait, comme si mon téléphone avait sa propre volonté.

Il s’éteignit d’un coup. Dix minutes plus tard, le temps d’arriver chez moi, encore dans la rue, je le rallumai : mon fond d’écran avait changé. Ce n’était plus une photo de moi avec ma mère, c’était un écran tout noir — alors que je ne me souvenais pas l’avoir modifié.

— C’est quoi ce délire ?

Je levai les yeux et vis un homme au coin de la rue qui me regardait. Je regardai autour pour voir s’il y avait une autre personne, mais malgré la présence de passants, c’était comme si j’étais la seule à l’avoir vue.

— C’est qui lui ?

L’homme resta immobile, comme planté dans le béton. Un frisson me parcourut le dos. Je sortis mes écouteurs, oubliant la musique, et fis quelques pas vers lui sous prétexte d’acheter un pain au petit marché. Plus je me rapprochais, plus il semblait familier — non pas par son visage, mais par l’insistance du regard, froid et calculateur.

Il fit un pas, je fis un pas — nos trajectoires allaient se croiser. Soudain, il leva la main et me montra l’écran de son téléphone : un fond d’écran noir identique au mien. Un message s’afficha en lettres blanches : « Ne regarde pas derrière toi. » Mon cœur s’accéléra.

Je restai figée. Était-ce une blague ? Une menace ? Ou le début de quelque chose de bien plus étrange que mon téléphone qui s’allume ?

Je glissai le téléphone dans ma poche et fis comme si de rien n’était. Mais au fond, je savais que ma rentrée n’était plus seulement scolaire. Quelqu’un, quelque chose, venait de frapper à la porte de ma vie.

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