Épisode 1

Je m’appelle Nadia Diara.

Et si aujourd’hui je parle, c’est parce que mes nuits sont devenues plus lourdes que mes jours. J’ai aimé un homme de chair, mais j’ai épousé plus que lui. J’ai épousé son ombre.Épisode 1 – Les Noces de Karim et Nadia

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Tout a commencé avec Karim Sissoko. Mon patron. Mais il n’était pas qu’un simple employeur : il avait ce magnétisme que l’on ne rencontre qu’une fois dans une vie. Ses yeux sombres semblaient toujours deviner ce que je pensais, et chaque sourire qu’il m’offrait me faisait vaciller.

Après plusieurs mois de travail rapproché sur notre start-up technologique, nous avons commencé à nous fréquenter. Rapidement, les rendez-vous se sont transformés en confidences, les confidences en promesses… et un jour, il m’a demandé en mariage.

Le jour de notre union, tout était moderne mais profondément africain : nous avons organisé une cérémonie sur un rooftop à Douala, avec les lumières de la ville qui scintillaient comme des étoiles, des lanternes en wax suspendues et de la musique afro-contemporaine qui vibrait dans tout l’espace. Karim m’a porté jusqu’au centre de la piste de danse, et je me suis sentie comme dans un rêve éveillé.

— Nadia… désormais, nous sommes liés pour toujours. Rien, ni personne, ne pourra nous séparer, murmura-t-il en me serrant contre lui.

Je me suis laissée emporter par ce sentiment d’euphorie, mais au fond de moi, une intuition étrange me frôlait : quelque chose allait bientôt changer…

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Après notre lune de miel, nous sommes rentrés à Douala dans notre penthouse baigné de lumière, avec vue sur la ville qui ne dort jamais. Les rues semblaient respirer la modernité : taxis électriques, écrans publicitaires animés, musique afro-contemporaine résonnant dans l’air du soir.

Karim déposa nos valises dans la chambre principale. Ses gestes étaient précis, élégants, et pourtant je sentais dans son regard une tendresse brûlante.

— Alors, prête pour notre première nuit “chez nous” ? dit-il en me tendant la main.

— Plus que jamais, répondis-je en laissant mes doigts glisser dans les siens.

Le temps semblait suspendu. Le loft moderne, avec ses baies vitrées et ses néons tamisés, devenait un cocon où rien ne pouvait nous atteindre. La musique, le goût du vin africain que nous partagions, et ses mains sur moi me faisaient perdre toute notion du monde extérieur.

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Deux jours plus tard, Karim dut partir pour une réunion capitale concernant notre projet de start-up.

— je vais rester seule ici ? murmurai-je, un peu inquiète.

— Je sais que tu peux gérer, Nadia. Et j’ai demandé à Aïssata de rester quelques heures, dit-il en posant un baiser sur mon front.

Laissant mon mari partir, je me sentis étrangement vide. Le loft, si lumineux et accueillant quelques heures plus tôt, me parut soudain immense et silencieux. La ville continuait son rythme effréné, mais dans cette bulle moderne, j’étais seule.

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Quelques heures plus tard, alors que je me préparais pour un bain relaxant après une longue journée, je sentis un frisson glisser le long de ma nuque. Quelque chose bougeait dans le loft, mais ce n’était pas le vent : l’air était immobile. Je me retournai brusquement : aucune silhouette, aucune ombre suspecte.

— Aïssata ? appelai-je, ma voix tremblante.

Ma sœur, qui devait venir plus tard, n’était pas encore là. Pourtant, j’eus la sensation que quelque chose me suivait, silencieux et discret, comme si chaque pas que je faisais était observé. Mon cœur battait à tout rompre, et je pris une grande inspiration pour me calmer.

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Plus tard, j’entendis des bruits étranges venant de la cuisine. Des chuchotements étouffés ? Des pas feutrés ? Impossible de dire. Je pris mon téléphone pour appeler Aïssata sur WhatsApp : elle était encore à l’université, les écouteurs sur les oreilles, absorbée par un cours en ligne.

— Tu es sûre qu’il n’y a personne ? demandai-je à ma sœur via le chat.

— Je t’assure, Nadia. Si tu as peur, va chez le voisin. puis de mon côté j'appelle la police et tu me tiens au courant, répondit-elle.

Je sortis, tremblante, et frappai à la porte du voisin le plus proche. Dix minutes plus tard, les policiers inspectaient tout le loft. Rien. Les caméras n’avaient enregistré aucune intrusion. Pourtant, moi seule avais cette sensation persistante d’être épiée, suivie par une présence invisible et silencieuse.

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Cette nuit-là, j’étais incapable de dormir. Je me levai pour ouvrir les fenêtres : la brise nocturne était douce, mais chaque reflet de lumière sur les murs me donnait l’impression que des yeux m’observaient depuis l’ombre. Le sommeil me fuyait.

— Nadia… murmurais-je dans le silence, comme pour affirmer que je n’avais rien à craindre.

Tout à coup, un bruit léger : un sanglot étouffé, presque imperceptible, venant du salon. Je me précipitai, le cœur battant, mais il n’y avait rien. Juste le parquet qui grinçait sous mes pas. Je me sentis alors étrangement éveillée, comme si le loft tout entier respirait autour de moi, conscient de ma présence.

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Quand Karim revint, il trouva mon visage marqué par l’épuisement et la tension.

— Tout va bien ? demanda-t-il, en me prenant dans ses bras.

— Il se passe des choses… étranges ici. Je ne sais pas comment l’expliquer.

— Peut-être que tu es simplement fatiguée. Les esprits n’entrent pas dans des lofts modernes, dit-il en riant

Je hochai la tête, tentant de me convaincre, mais dans un coin de mon esprit, je savais que quelque chose venait de se manifester, même si je ne pouvais encore en comprendre la nature.

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