Chapitre 3 – Le croisement
La cloche avait sonné depuis une bonne heure, et Bianca se laissait entraîner par l’énergie de ses amies. C’était leur « grosse sortie » de la semaine, prévue depuis des jours. D’abord un café, ensuite un film, et peut-être même une balade en ville si la soirée restait douce. Rien que d’y penser, elle sentait un frisson d’excitation.
Elles traversèrent la rue principale en riant, poussées par l’odeur du café chaud qui s’échappait d’une petite terrasse animée. La porte vitrée s’ouvrit dans un tintement familier, et la chaleur intérieure les enveloppa. Bianca choisit une table près de la fenêtre, d’où elle pouvait observer la rue et les passants.
Elle venait à peine de poser son sac que le bruit familier de voix masculines attira son attention. Là, au comptoir, un groupe de quatre garçons et deux filles plaisantaient, commandant bruyamment leurs boissons. Parmi eux… Matteo. Son profil se détachait nettement : détendu, un léger sourire au coin des lèvres, mais avec ce quelque chose dans son regard qui trahissait une attention constante à tout ce qui l’entourait.
Bianca sentit un mouvement à sa table : l’une de ses amies avait déjà remarqué la présence des garçons. Les échanges de regards commencèrent, discrets mais impossibles à ignorer.
Matteo, en récupérant sa commande, croisa brièvement le regard de Bianca. Pas longtemps. Juste assez pour qu’il remarque le changement subtil sur son visage : un sourire qui, deux secondes plus tôt, était franc et amusé, mais qui s’était atténué, comme pour masquer une émotion. Il ne chercha pas à comprendre, pas tout de suite. Il retourna vers ses amis, reprenant leur conversation animée, mais une part de son esprit resta ancrée sur cette image.
Les deux groupes occupaient chacun leur espace. Pourtant, la présence de l’autre était impossible à ignorer. Entre deux rires, Bianca surprenait le timbre de voix grave de Matteo. Et lui, malgré ses amis qui parlaient fort, captait parfois un éclat de rire cristallin venant de la table près de la fenêtre.
Le café était animé, mais à la table de Bianca, la conversation prenait un tour plus vif. Clara défendait avec passion son dernier coup de cœur musical, tandis que Léa soutenait que rien ne surpasserait jamais les vieux classiques. Les rires fusaient, les arguments se croisaient, chacun tenant bon sur ses positions.
Bianca, elle, écoutait plus qu’elle ne parlait. Ses yeux, parfois, glissaient vers le groupe voisin. Matteo riait à une remarque de son ami assis en face de lui. C’était un rire franc, qui avait le don de se faire remarquer sans chercher à l’être. Il parlait vite, direct, comme s’il n’avait jamais peur de blesser, et ses amis semblaient habitués à cette franchise brute.
À un moment, un échange bref se produisit presque sans qu’elle le veuille. L’un des amis de Matteo, en quittant la table pour aller chercher du sucre, croisa le regard de Bianca et lui lança un sourire poli.
Rien d’extraordinaire… mais assez pour que Matteo, remarquant ce geste, jette un coup d’œil dans leur direction. Pas insistant. Juste le temps d’une reconnaissance silencieuse.
Les tasses se vidaient, et l’heure approchait de leur séance de cinéma. Bianca jeta un œil à sa montre, puis au trottoir, où les lumières commençaient à s’allumer. Mais au moment de se lever, Clara, qui tapotait déjà sur son téléphone, annonça :
— Changement de programme ! On laisse tomber le film, j’ai trouvé un endroit où ils font des gaufres incroyables. Et c’est à deux rues d’ici.
Les protestations fusèrent. Léa, elle, était partante, arguant qu’elles pouvaient toujours voir le film un autre jour. Bianca n’avait pas d’avis tranché, mais intérieurement, elle ressentit un léger flottement. Le cinéma aurait peut-être offert un éloignement de cette coïncidence au café… ou au contraire, une prolongation imprévue.
La sortie du café se fit dans un mélange de voix et de rires. L’air du soir portait encore un léger parfum de chaleur, même si une brise discrète venait caresser les visages. Clara menait le petit groupe avec l’enthousiasme de quelqu’un qui connaît un trésor secret.
— Vous allez voir, c’est un minuscule salon, mais leurs gaufres sont… — elle leva les mains au ciel, mimant l’extase — incroyables.
Le petit salon de gaufres embaumait l’odeur du sucre chaud et du chocolat fondu. Bianca et ses amies étaient déjà installées, riant et dégustant les douceurs qu’elles avaient commandées. L’ambiance était légère, ponctuée de chuchotements et de coups d’œil complices entre elles.
Soudain, la porte s’ouvrit, et Matteo entra avec son groupe, sacs de matériel photographique en bandoulière. Les filles avaient supplié et insisté jusqu’à ce qu’ils acceptent de venir.
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Comments
Mimi😘😘😘😍😍
ohhh des gauffres/Hunger//Hunger//Hunger/ euhhh je veux dire vous allez plus de temps ensemble Bianca
2025-08-14
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