Brouilons

Le soleil brille comme jamais dans le ciel, transperçant les vitres du bâtiment, arrivant sur mon cahier. Il brille beaucoup trop à mon goût pour un automne...

La sonnerie sonne enfin, je vais pouvoir quitter cet endroit et déjeuner. Soudain

_Ethan... Tu veux déjeuner avec moi? me demanda Alli, ma camarade de classe tout sourire

_Une autre fois lui réponds je en me levant, cartable dans le dos et mains dans les poches.

C'est toujours la même chose...pas moins de deux filles par jour viennent m'accoster, comme si j'étais intéressé. Elle veulent juste que je leur donne de quoi faire du shopping ou m'avoir comme trophée. Pourtant...je ne suis pas un jouet !

_Alors on déjeune où mon gars ? me demanda brusquement Luka, mon ami d'enfance et le seul qui ne me voit pas comme une garantie de vie confortable ambulant.

_J'ai une envie de burger souris je

_Ok, allons-y !

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Comme d'habitude, le couloir est plus bruyant que mon réveil matin. Des murmures, des regards de prédatrices, des joues rouges et des porte monnaie vides s'y rassemblent. Pourtant ce n'est pas moi qui suis riche, c'est mon père. Ils n'ont qu'à l'épouser s'ils veulent être blindé.

Le déjeuner se termine sur les rires et les anecdotes de Luka. Il a dormi chez sa mère la veille et ils sont plutôt en bon terme. Élevé comme fils de parent divorcé, il habite chez son père et vient parfois chez sa mère. Peut-être pour tenter de comprendre pourquoi elle a demander la séparation.

On ne peut obliger personne à nous aimer, sa mère en est la preuve. Elle avait dit un jour, quand Luka avait 5 ans, qu'elle n'étais plus amoureuse de son mari. Que l'étincelle avait disparue et que la flamme s'est éteint. Elle n'avait peut-être pas menti, puisque même maintenant, 12 ans après, elle ne s'est pas remarié et travaille dans un orphelinats.

On se comprenait sur un point moi et Luka, l'absence d'un parent ou plutôt, un parent fantôme. Mon père est presque toujours à l' étranger et je vis avec ma mère dans une grande villa.

_Vous ne manquerez de rien disait-il, comme si l'argent pouvait remplacer sa présence.

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Ce soir, j'ai dis à mon chauffeurs que je rentrerai à pieds. Il a téléphoné à ma mère et cette dernière était en panique, mais j'ai insisté. J'aimerais savoir ce que ça fait de vivre libre, pas entre quatre murs, pas dans un engin de métal.

Le vent frais me caresse le visage mais je n'accélère pas, pour pouvoir en profiter pleinement. Les feuilles sont tombées, presque aussi fatigué que mon être. Des arbres dénudés de chaque côté, je traversé le milieu comme la mariée d'un mariage bohème.

Soudain, j'entends des pas derrière moi. Des pas pressés.

_Ethan. Dit la voix d'une fille, ça recommence... Je me retourne et vois une fille avec des cheveux longs, je ne l'ai jamais vu mais on porte la même uniforme

_Oui ? lui réponds je, ses yeux pétillent et ses joues sont toutes roses. Elle ressemble à une gamine de 12 ans face à ma carrure athlétique.

_J'ai entendu dire que tu possède le livre "petit prince", tu peux me le prêter?

Rien que ça? C'est pas pour me vanter mais je pensais qu'elle allait me faire une déclaration et l'endroit est plutôt joli pour ça.

_D'accord. Lui dis je en ouvrant mon cartable et lui tendant le livre. Son visage s'illumine de joie et elle serre le livre contre elle.

_Merci beaucoup, je te le rendrai lundi.

J'acquiesce et elle repart. Je reprends aussitôt ma route, rencontrant un tournant. Je ne savais pas qu'il y avait encore des filles qui lisent les livres de nos jours...

Elle était plutôt jolie et sym-

_Aïe...

Quelqu'un est entrain de me poignarder dans le dos... Il retire le couteau et l'enfonce à nouveau...plus profondément. Je n'arrive plus à prononcer un mot, mon sang coule et ma peau se déchire. Au secours...à l'aide...

Mes paupières deviennent lourdes et tous semble flou. Cette filli...elle m'a tué...il n'y avait que nous...pourtant, elle avait l'air si...gentille...

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Je me réveil en sursaut sur la soie blanche de mon lit.

_Bordel !

De la sueur perle sur mon front et une vive douleur m'attaque dans le dos, avant de disparaître. Je suis chez moi, plus précisément dans ma chambre pourtant...j'étais dans la rue il y a peu

_Qu'est-ce qui se passe? Est-ce que j'ai rêvé?

Quelqu'un toque à la porte et elle s'ouvre sur Lana, notre femme de chambre

_Monsieur, votre mère vous demande. Et elle dit que vous devez vous préparer, au risque d'arriver en retard au lycée

Elle part et laisse un Ethan abasourdi derrière elle. Le lycée? On n'était pas vendredi hier?

Et ce que Lana vient de dire...je crois que j'ai déjà entendu ça avant.

Sans perdre une seconde de plus, je prends mon smartphone et mes yeux sont verrouillés sur l'écran

_Oh. Bordel

On est jeudi !!! C'est une blague? Peut-être que mon rêve était beaucoup trop réaliste... Je me libère de la couette et part dans la salle de bain. Pour pouvoir me préparer et aller en cours.

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