La maîtresse tendit doucement sa main, et c’est là que tout bascula. Angelo trembla, ses yeux se remplirent de larmes. Il avait dit bonjour, mais à l’instant même, un sanglot monta.
Papa… je… je veux pas rester, murmura-t-il en se blottissant contre son père.
Alessandro, le cœur serré, le serra encore plus fort :
Chut mon cœur, c’est pas grave. Papa est là. Je reste pas loin, d’accord ?
Le petit pleurait contre lui, ses joues humides reposant sur son épaule. La maîtresse lui adressa un regard doux, complice :
Ne t’inquiète pas, Angelo. Si tu veux, tu peux commencer par un petit coloriage ici, juste à côté de moi. Et moi, je reste avec toi tant que tu en as besoin.
Pendant ce temps, Alessandro hésita un court instant. Il voulait rester, rassurer encore, ne pas brusquer. Mais il pensa à Angelo grandissant, à cette étape importante qu’il devait franchir.
Je vais y aller quelques minutes, hein ? Je viens vite, très vite.
Il déposa un dernier baiser sur le front de son fils. Sentant encore la chaleur de ses lèvres, Angelo hocha la tête, les sanglots se calmant un peu.
Je t’aime fort, dit Alessandro doucement.
Moi aussi papa, chuchota le petit.
Alessandro fit un pas en arrière. Lâchant la main d’Angelo, il lança un dernier regard tendre avant de tourner les talons.
Le cœur lourd, il s’éloigna. Innocemment, à l’intérieur de la classe, Angelo essuya ses larmes. Mais la maîtresse s’approcha à nouveau, lui tendant un crayon coloré :
Viens, viens… on va commencer ensemble.
Et, petit à petit, le petit bout de chou sembla se faire à l’idée que la journée venait de commencer
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