Après l'événement, Jiho s'en alla en premier pour faire croire à Liwei qu'il n'était que de passage, grâce à cet événement il a pu être sûr qu'elle ne se rappelait plus de lui. Il saisit donc sa chance pour aller de zéro avec elle.
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Le carton était lourd. Mais Jiho ne le sentait plus. Son bras tremblait un peu, son souffle s'accélérait sans raison apparente. Il entra dans le salon vide de son nouvel appartement et déposa la boîte contre un mur, à côté d'une autre à moitié éventrée.
Un silence épais l’enveloppa, coupé seulement par le bourdonnement des néons au plafond. Le genre de lumière froide qu’on trouve dans les immeubles modernes et sans âme.
Il tourna lentement sur lui-même.
Quatre murs. Un plafond. Un sol impeccable, carrelage gris clair, murs crème encore propres. Aucun tableau, aucun rideau, juste deux ou trois cartons et une pile de vêtements froissés sur le canapé encore emballé dans son plastique. Tout ici sentait le neuf, le vide et le départ.
Mais ce n’était pas un départ.
C’était un début. Ou plutôt… un retour stratégique.
Jiho ferma les yeux et tendit doucement la main.
Le mur sur sa gauche. Il posa sa paume à plat dessus, le cœur soudain plus rapide.
C’était ce mur-là.
Juste un mur. Trente bons centimètres d’épaisseur qui la séparait d'elle.
Liwei.
Elle vivait là. De l’autre côté. Peut-être qu’en cet instant même, elle se brossait les dents, riait au téléphone, ou dansait seule dans son salon, comme elle le faisait parfois. Peut-être qu’elle l’avait entendu arriver. Peut-être qu’elle savait qu'il était la.
Cette idée le fit frissonner.
Il ouvrit les yeux.
L’immeuble était récent, construit il y a trois ans à peine, dans un quartier assez calme du centre-ville. Un quartier bien placé, mais sans charme particulier. Des rues propres, des immeubles modernes à la façade blanche ou beige, des balcons tous identiques, avec quelques plantes abandonnées qui mourraient d’ennui.
Jiho avait visité plusieurs appartements avant de "tomber" sur celui-ci.
Il l’avait su tout de suite. Ce n’était pas de la chance.
C’était une décision.
Il avait longuement traqué les annonces dans l’immeuble, en se cachant sous des excuses. "Proximité du travail", "tranquillité du quartier", "sécurité du bâtiment". Mais la vérité était plus simple et beaucoup plus dérangeante : il voulait être proche d’elle.
Obsédément proche.
Au point de pouvoir entendre ses pas, peut-être ses éclats de voix, voire sa musique, le soir.
Il n’avait rien dit à personne. Il ne pouvait pas. Personne n’aurait compris. Même lui ne comprenait pas vraiment. Il n’avait jamais été du genre à s’attacher à quelqu’un. Jamais au point de sentir un poids dans la poitrine rien qu’en évoquant un prénom. Jamais au point de déménager. De changer toute une vie. De se mentir à soi-même.
Mais Liwei n’était pas "quelqu’un". C’était elle.
Et elle le rendait fou.
Pas bruyamment. Pas passionnément. Doucement. Silencieusement. Avec ses silences, ses regards, son sourire en coin, ce quelque chose de mystérieux qu’elle traînait avec elle comme un parfum invisible. Elle n’était pas la plus belle. Pas la plus brillante. Mais elle était inoubliable.
Jiho reflechit à la première fois où elle va tourné les yeux vers lui. Ce ne sera pas une rencontre. Juste un instant banal, peut être dans l’ascenseur de cet immeuble car il connaît son emploi du temps. Il y aura peut-être un regard. Une demi-seconde. Un sourire? Ou rien? Ainsi il repensa a la première fois où ils se sont rencontrés quand ils étaient enfants.
Il y avait eu quelque chose dans ses yeux. Un éclat. Une douceur trouble. Un jeu ?
Depuis ce jour-là, il ne l’avait plus vraiment quittée des yeux.
Elle, si libre, si légère. Lui, si figé, si calculateur. Elle marchait sans attache, sans peur, comme si elle n’était jamais concernée par ce que les autres ressentaient. Et ça l’attirait. Ça le brûlait.
Et maintenant, il était là.
À seulement quelques mètres d’elle.
Juste un mur.
Un simple mur.
Un bruit sourd interrompit ses pensées. Trois petits coups. À la porte. Pas violents, pas insistants. Presque… familiers.
Il se figea. Son cœur bondit.
Est ce elle?
Quand il ouvrit, le monde sembla ralentir autour de lui.
Liwei.
Elle était là. Devant lui. Vivante, réelle. Encore plus belle que dans son souvenir — ou plutôt que dans sa version fantasmée. Ses cheveux, légèrement humides, collaient à sa nuque. Elle portait un débardeur blanc un peu trop fin, et un short en coton, simple, léger, presque transparent sous la lumière. Elle semblait sortie d’une scène de film d’été. Et pourtant, elle n’avait rien de surjoué. Juste naturelle. D’une évidence désarmante.
— Jiho ? Est ce toi qui viens d’emménager ici ? Incroyable!!
Sa voix était douce, posée. Comme si elle n'était pas surprise de le voir.
Comme si elle savait.
Jiho ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit d’abord. Il déglutit.
— Hmm… Oui. Ce matin.
Elle leva un sourcil en regardant l’intérieur par-dessus son épaule.
— C’est encore tout vide, on dirait. As tu prévu une crémaillère ? J’ai du vin ou du jus chez moi, si tu préfères.
Jiho hésita. Son cerveau lui criait de refuser. D’inventer une excuse. De prendre du recul. Mais son corps, lui, avait déjà fait un pas en avant.
— Je veux bien.
Elle sourit. Un vrai sourire. Presque trop grand.
- Est elle si heureuse de me voir? Aurait elle agit ainsi, dans cet état devant un autre homme que moi? pense t'il irrité
Elle fit un pas en arrière et lui tendit la main, comme pour l’inviter dans son univers.
Il la suivit, le cœur battant, le souffle coupé.
Dès qu’il entra chez elle, une sensation étrange s’empara de lui.
Son appartement était presque identique au sien en structure, mais tout semblait plus vivant. Des plantes sur le rebord des fenêtres, une pile de livres désordonnée sur la table basse, un plaid froissé sur le canapé. L’endroit sentait la lavande et un peu la cannelle. Une bougie brûlait dans un coin. Elle avait mis de la musique douce qui flottait doucement dans l’air, comme un piège de velours.
Elle se dirigea vers la cuisine sans se presser, ouvrit un placard.
— Tu veux du vin rouge ou blanc ?
— Rouge, répondit-il sans réfléchir.
Il la regarda, fasciné. Chaque mouvement semblait étudié. Elle était belle, mais surtout… dangereuse. Pas comme une arme. Comme un jeu dont on ignore les règles. Il sentait qu’il ne contrôlait plus la situation. Et pourtant, il était venu. Il n'avait pas organisé cette rencontre, elle est venu d'elle même, ça l'étonnait mais le rendait excité bizarrement. Il ne pouvait pas rater sa chance.
Mais dès qu’elle lui ouvrait la porte… il était déjà perdu.
Elle revint avec deux verres.
— Tiens. Tu veux t’asseoir ?
Il s’installa sur le canapé. Elle s’assit à côté, sans mettre de distance. Pas collée, mais pas loin non plus. Suffisamment pour sentir sa chaleur.
Ils burent une gorgée en silence.
— Je ne savais pas que tu serais mon voisin dans cet immeuble, quel coïncidence de se retrouver, dit-elle en savourant son vin calmement
Il haussa les épaules.
— Le quartier est calme… Et je connaissais déjà un peu l’immeuble. Je suis moi aussi étonné de voir que je suis ton voisin
Elle le fixa un instant, comme si elle lisait à travers lui. Puis elle sourit à nouveau. Plus doucement cette fois. Presque… moqueusement.
— Tu sais, Jiho…
Il tourna la tête vers elle, en alerte.
— … j’ai toujours trouvé ça étrange, les hasards de la vie.
Son regard brilla.
— Et les coïncidences, encore plus.
Elle but une autre gorgée. L’air de rien.
Mais Jiho, lui, se figea.
Avait-elle compris ?
Était-ce elle qui l’avait piégé, ou lui qui s’était jeté dans son piège ?
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Comments
Miotisoa Milimita
On dirait que la fille est encore plus dangereuse que lui
2025-08-03
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