La Dimension des Reflets

🌠 ÉPISODE 4 — La Dimension des Reflets

Le ciel au-dessus d’Alfea semblait plus lourd que d’habitude, comme si les étoiles elles-mêmes hésitaient à briller.

Dans la grande salle du conseil, les vitraux vibraient légèrement, parcourus de souffles invisibles. La rune du Néant, découverte la veille, n’avait toujours pas cessé d’émettre de faibles pulsations noires.

Faradin Gonda (feuilletant un ancien grimoire aux pages rongées par le temps) :

— La troisième rune… Elle est enfermée dans une dimension miroir. Un monde où chaque lumière a son ombre, où chaque vérité a un mensonge.

Griffen (debout, le regard fixe sur le vitrail de l’ancienne Faragonda) :

— Le Voile des Reflets… Même moi, je n’y suis jamais entrée. Ce royaume efface l’identité de ceux qui doutent d’eux-mêmes.

Faradin :

— Et pourtant… c’est là que la prochaine clé vers l’Infinix repose.

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Dans le couloir principal, Roselyn, Magmira, Lyric, Vayphira, Stellin, Nereïsha et Jaxon marchaient silencieusement, appelés par un sort de convocation gravé en lettres d’or sur le plafond de cristal.

Leurs mini-fées flottaient près d’eux, silencieuses. L’air vibrait, lourd d’inconnu.

Roselyn (murmurant) :

— Je ressens l’appel… La rune me parle encore.

Magmira (poing serré) :

— Peu importe où elle est, je l’affronterai. Même dans une dimension qui tente de me refléter… je ne reculerai pas.

Jaxon (d’un ton plus hésitant) :

— Le problème avec les reflets… c’est qu’ils te montrent ce que tu caches. Même à toi-même.

Vayphira (froide et concentrée) :

— Parfait. Alors je saurai enfin ce que je suis vraiment.

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Dans une crypte cachée sous la bibliothèque, Faradin trace un cercle de téléportation.

Le miroir ancien se dresse au centre. Un miroir sans reflet.

Faradin :

— Ce n’est pas un simple portail. C’est un pacte. Vous y entrez, mais votre pire version y entre aussi. Si vous perdez votre certitude… vous restez piégés.

Stellin (regardant ses amis, puis posant la main sur le miroir) :

— On entre ensemble. Et on sort ensemble.

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Ils traversèrent.

Le passage fut silencieux… mais brûlant.

Ils tombèrent un à un dans une vaste salle en marbre d'argent, aux colonnes déformées. Le plafond était un ciel inversé.

Devant eux, six versions corrompues d’eux-mêmes se matérialisaient, le regard vide, tordu par l’obscurité.

Lyric-Miroir (voix désaccordée, grinçante) :

— Pourquoi continues-tu à chanter… alors que tu ne crois plus en ta propre voix ?

Lyric (plantée au sol, tremblante) :

— Je… Je chante pour les autres…

Lyric-Miroir :

— Mensonge. Tu chantes pour exister.

Roselyn-Miroir (lianes noires tournoyant autour d’elle) :

— Tu prétends aimer la nature… mais tu veux seulement la contrôler.

Roselyn :

— Non. J’apprends d’elle. J’accepte sa force et sa faiblesse.

Vayphira-Miroir (yeux gelés, souffle coupant) :

— Tu n’aimes personne. Tu ne t’aimes même pas.

Vayphira (s’avançant, déterminée) :

— Peut-être… Mais je suis assez forte pour marcher quand même.

Jaxon-Miroir :

— Tes calculs ne protègent rien. Tu te caches derrière des chiffres. Tu ne ressens rien.

Jaxon (fixant son reflet, une larme au coin de l’œil) :

— Et toi… tu ne ressens que la peur.

Les confrontations s’intensifient. Les doubles les attaquent, pas avec des sorts, mais par des illusions émotionnelles. Les souvenirs sombres surgissent : cris d’enfance, échecs, regrets…

Nereïsha (à genoux, assaillie par les images de la mort de son père, Nabu) :

— Ce n’est pas ma faute… Ce n’est pas…

Mini-Fée Tydra (se posant sur son épaule, douce et ferme) :

— Regarde-toi, pas ton passé. C’est toi qui es vivante.

Magmira (hurlant, entourée de flammes bleues instables) :

— Si je suis ma propre ennemie, alors je me battrai. Même contre moi !

Son double rit… mais recule. Les flammes deviennent stables. Son feu intérieur s’affirme.

Magmira :

— Je suis la fille de la Flamme du Dragon. Et je n’ai plus peur de brûler ce qui doit l’être.

Une onde de lumière explose. Les doubles s’effacent… un à un. Leurs formes se désintègrent dans un souffle d’énergie miroir.

Le silence retombe. Un piédestal s’illumine au centre. Sur lui, la troisième rune flotte, scintillant d’un éclat doré mêlé d’ombre.

Roselyn (la prenant lentement entre ses mains) :

— C’est… plus que de la magie. C’est une décision. Une clé forgée dans la peur vaincue.

Mais soudain, un miroir au fond de la salle se fissure.

Et une voix surgit, glaciale, amplifiée.

Zaphira (écho à travers le miroir) :

— Trois fragments. Trois erreurs. Continuez à jouer. L’Infinix n’a jamais appartenu à la lumière.

Trifen (apparaissant brièvement dans une brume sombre) :

— Merci… d’avoir fait le sale boulot pour moi.

Le miroir explose.

Un hurlement d’énergie les repousse violemment vers le portail, qui se referme juste après leur passage.

De retour à Alfea, tous sont à terre, blessés, épuisés… mais vivants.

Griffen (les observant, pâle) :

— Vous avez franchi la porte… et vous êtes revenus. Mais à quel prix ?

Faradin (les fixant un par un) :

— Trois runes. Trois réveils. Trois failles dans le tissu magique.

Une lumière rouge clignote sur la carte dimensionnelle. Une faille s’ouvre lentement… au cœur du Nexus Interdimensionnel.

Faradin :

— L’Infinix s’approche… et le Néant respire.

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