Chapitre 2 : Quelque chose de plus…

Mais depuis quelque temps… quelque chose avait changé.

Pas dans leur façon d’être ensemble. Non. Arthur restait le même : drôle, attentionné, parfois lourd avec ses blagues idiotes… Mais c’était Maélie qui, elle, ne ressentait plus les choses de la même manière

Quand il lui ébouriffait les cheveux, elle sentait son cœur s’accélérer.

Quand il lui parlait avec cette voix grave encore un peu hésitant d’adolescent, elle sentait des frissons lui parcourir le dos.

Et quand il lui souriait… Elle avait juste envie de l’embrasser.

Un jour, en plein cours, alors qu’il griffonnait sur son cahier au lieu de suivre, elle le regarda longtemps, sans qu’il s’en rende compte.

Elle observa ses cils épais, son profil sérieux concentré sur son dessin, et la façon dont il mordillait son crayon quand il réfléchissait.

Et à cet instant précis… elle sut.

Elle était tombée amoureuse de lui

Elle essaya pourtant de tout garder pour elle.

Pourquoi lui dire et risquer de tout gâcher ?

Perdre leur amitié ? Impossible.

Alors elle préférait se taire… souffrir en silence… et continuer à jouer son rôle de meilleure amie.

Même si, chaque jour, cela devenait un peu plus difficile…

Chapitre 3 : Quand tout bascule…

Ce matin-là, l’ambiance en classe était étrange.

Maélie le sentit dès qu’elle franchit la porte. Tous les élèves étaient tournés vers le bureau du fond, leurs chuchotements remplissant la pièce comme un bourdonnement incessant.

Arthur, déjà installé à sa place habituelle, se retourna vers elle avec un grand sourire.

— T’es en retard, Jones… T’as raté le scoop du siècle !

— Quel scoop ? demanda Maélie en posant son sac.

Arthur lui fit signe de regarder vers l’avant.

Et c’est là qu’elle le vit.

Assise près de la fenêtre, une fille que Maélie n’avait jamais vue. Grande, fine, les cheveux d’un blond doré parfaitement lisse qui retombaient sur ses épaules. Sa peau pâle contrastait avec ses yeux d’un bleu presque irréel. Un visage de poupée… mais avec une expression froide et mystérieuse.

Amy Gibson, comme le professeur l’annonça quelques secondes plus tard.

— Je vous présente Amy, elle vient d’arriver en ville. J’espère que vous saurez bien l’accueillir.

Maélie sentit un petit pincement au cœur sans trop savoir pourquoi.

Et puis, il y eut la réaction d’Arthur…

— Waouh… souffla-t-il en fixant Amy, la bouche à moitié entrouverte.

Maélie tourna vivement la tête vers lui.

— Sérieux ? Tu vas rester comme ça toute la journée ? Chuchota-t-elle, mi- amusée, mi- agacée.

Arthur, les joues un peu rouges, détourna vite les yeux.

— Bah… c’est juste que… Elle est… enfin… Tu vois quoi…

— Oui, je vois, répondit Maélie avec un faux sourire.

Elle voyait très bien, oui. Trop bien même.

Pendant la récréation, Maélie tenta de changer les idées d’Arthur. Mais c’était peine perdue.

— Non mais t’as vu ses yeux ? dit-il en croquant dans son sandwich.

— Oui, j’ai vu, répondit Maélie en fixant son propre jus de fruit, essayant de garder un ton léger. T’es amoureux ou quoi ?

Arthur éclata de rire.

— N’importe quoi ! Je dis juste qu’elle est super jolie.

Mais le reste de la journée, il ne cessa de parler d’Amy.

« Elle est dans notre groupe en anglais ! »

« T’as vu comment elle répond bien aux profs ? »

« Elle a trop de style, sérieux… »

Chaque fois qu’il en parlait, Maélie sentait un petit coup de couteau invisible dans sa poitrine. Mais elle se forçait à rire, à plaisanter… À jouer la meilleure amie parfaite.

Le soir, dans son lit, téléphone en main, elle relut leurs échanges de la journée.

Arthur : Franchement, t’as vu comme elle est belle ? Je crois que c’est la plus jolie fille du lycée…

Maélie : Oui, c’est vrai…

Elle soupira, éteignit son téléphone, et se retourna sur son oreiller.

Pourquoi ça faisait si mal… ?

Elle avait toujours été là pour lui.

Chapitre 4 : L'éloignement qui commence...

Les semaines passèrent… Et ce qui devait arriver, arriva.

Au début, c’était juste quelques conversations entre Arthur et Amy à la sortie des cours. Rien de bien grave. Maélie faisait semblant de ne pas y prêter attention. Elle se disait que ça passerait, qu’il finirait par se lasser.

Mais non.

Très vite, Arthur proposa à Amy de l’aider à rattraper les cours qu’elle avait manqués depuis le début de l’année. Il passait des heures à lui prêter ses cahiers, à lui expliquer les exercices, à lui faire des fiches.

Pendant les pauses, là où il s’asseyait toujours à côté de Maélie sous leur fameux chêne… il s’installait maintenant à côté d’Amy, près du banc au centre de la cour.

Et quand il venait voir Maélie… c’était juste pour lui raconter à quel point Amy était « cool », « drôle » ou « différente ».

Un midi, alors qu’ils déjeunaient tous les trois au self, Maélie sentit son cœur se serrer un peu plus fort.

— Et tu savais qu’elle joue de la guitare ? demanda Arthur avec des étoiles dans les yeux, en parlant d’Amy.

— Ah bon ? répondit Maélie, tentant de sourire. C’est… c’est génial…

Arthur se tourna vers Amy, assise juste en face d’eux.

— Faudra que tu nous joues quelque chose un jour !

Amy rit doucement, un son cristallin, presque parfait.

— Peut-être… si je suis de bonne humeur.

Arthur éclata de rire à son tour.

Maélie, elle, avait juste envie de disparaître sous la table.

Après les cours, c’était encore pire.

Avant, Arthur attendait toujours Maélie à la sortie pour rentrer ensemble. Maintenant, il passait la plupart de son temps avec Amy.

Un vendredi soir, alors que Maélie s’apprêtait à lui proposer d’aller prendre un chocolat chaud chez leur café habituel, Arthur la coupa sans même lui laisser le temps de parler.

— Désolé Maé… Je dois aider Amy à faire son exposé de français. Peut-être demain, ok ?

Et sans attendre sa réponse, il s’éloigna en courant vers Amy, qui l’attendait près du portail.

Maélie resta là, seule, son sac sur l’épaule, un sourire figé sur les lèvres… Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle les ravala.

Pas question de craquer. Pas devant tout le monde.

Elle connaissait tout de lui.

Ses rêves, ses peurs, ses goûts…

Et pourtant, ce n’était pas elle qui faisait battre son cœur…

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