Chapitre 2 – Un regard qui perce et un passé qui revient

Assise dans son petit bureau près de la baie vitrée, Su Qiao fixait l’écran de son ordinateur, les sourcils froncés, ses doigts tapotant frénétiquement les touches du clavier. Chaque pression résonnait avec une intensité qui tranchait le silence ambiant de l’open space. Les autres employés jetaient des coups d'œil furtifs dans sa direction, visiblement gênés.

— Tu vas casser ton clavier si tu continues comme ça, chuchota sa collègue Wenli, qui partageait le même bureau.

Su Qiao sursauta légèrement et leva enfin les yeux, comme tirée d’un cauchemar éveillé.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Wenli, intriguée. Tu tapes comme si tu voulais enfoncer ton ordinateur dans le sol.

— Rien, répondit Su Qiao, un peu trop vite. Je suis juste… concentrée.

Wenli plissa les yeux et se pencha légèrement vers elle.

— Toute l’équipe est en train de se demander si tu es en train d’écrire un roman de vengeance, Qiao. Tu tapais si fort qu’on aurait dit que tu voulais t’en prendre à l’ordinateur lui-même…

Su Qiao rougit, baissant les yeux, embarrassée.

— Désolée, souffla-t-elle.

Wenli haussa les épaules et reprit son travail, mais quelques minutes plus tard, elle se pencha à nouveau vers Su Qiao avec un air mi-amusé, mi-curieux.

— Dis, c’est moi ou le PDG te fixe depuis tout à l’heure ?

Le cœur de Su Qiao fit un bond dans sa poitrine. Elle n’osa pas tourner la tête immédiatement, mais elle sentait bel et bien ce regard insistant, ce poids invisible qui perçait sa nuque.

— Tu me stresses encore plus, murmura-t-elle. Il a un regard… comment dire… Un regard de tueur prêt à commettre un meurtre.

Elle tenta un petit sourire ironique pour détendre l’atmosphère, mais elle était réellement tendue. Le souvenir de la nuit précédente la frappait comme un boomerang : son ivresse, ce baiser volé, le vomi sur sa chemise luxueuse… Et ce visage. Ce visage qu’elle n’avait pas oublié. Lin Zeyan.

Elle voulut secouer la tête pour en chasser les pensées, mais à cet instant, son téléphone vibra. Elle baissa les yeux. Un message.

[Ex-petit ami : Qiao, je suis désolé… J’ai été un idiot. Je t’aime encore.]

Son estomac se tordit. Elle sentit une bouffée de dégoût monter en elle.

Va te faire voir, pensa-t-elle en silence, ses lèvres formant à peine un rictus méprisant. Elle appuya sans hésitation sur bloquer ce contact.

Sans un mot, elle reposa son téléphone, prit une grande inspiration, et tenta de se replonger dans ses croquis. Mais lorsqu’elle releva la tête, ses yeux croisèrent ceux de Lin Zeyan, toujours planté à l’autre bout de la salle, droit comme un piquet, l’air impassible.

Il va me virer, c’est sûr, pensa-t-elle, crispée. Elle tenta un sourire gêné, aussi naturel qu’un robot essayant d’être mignon. Lin Zeyan ne réagit pas. Il leva simplement une télécommande et appuya sur un bouton. Le rideau noir automatique se referma, les cachant désormais l’un de l’autre.

— Espèce de gros naze, grogna-t-elle à voix basse, les joues rouges.

La journée passa lentement, comme un mauvais rêve sans fin. Lorsqu’enfin l’horloge sonna la fin de la journée, ses collègues commencèrent à se lever.

— À demain, Su Qiao !

— Repose-toi bien !

Elle hocha la tête et répondit poliment à chacun, récupéra ses croquis, son sac, et se hâta de sortir. Elle avait besoin d’air. De distance. De silence.

Mais à peine eut-elle quitté le bâtiment qu’une voix la stoppa.

— Qiao !

Elle se figea. Son cœur s’arrêta presque. Elle se retourna lentement… et le vit.

Lui. L’ex. L’infidèle.

— Laisse-moi t’expliquer, Qiao. J’ai été idiot, je sais. Mais je t’aime. Je ne recommencerai plus jamais. Pardonne-moi…

Elle recula d’un pas, son regard dur comme de la pierre.

— Laisse-moi tranquille, ou j’appelle la police.

— Qiao, écoute-moi, supplia-t-il, avançant vers elle.

Lorsqu’elle tourna les talons pour partir, il l’attrapa brutalement par le poignet.

— Tu vas m’écouter, maintenant ! cria-t-il.

— Lâche-moi ! hurla-t-elle. Tu me fais mal !

Elle se débattit, tentant de retirer son poignet, mais il serrait plus fort.

— Tout est de ta faute ! cria-t-il. Tu fais ta sainte nitouche, mais tu m’as rendu fou !

D’un geste brutal, il la plaqua contre le mur à côté du bâtiment. Elle paniqua, sentit les larmes monter à ses yeux.

— À l’aide ! hurla-t-elle. Quelqu’un !

— T’es qu’une égoïste, Qiao ! cria-t-il. Tu crois que t’es mieux que les autres ? Tu veux jouer la pure, hein ?!

Il commença à tirer sur son manteau, son regard fou. Elle se débattait, en pleurs.

— T’es qu’un sale naze ! cria-t-elle. T’as un petit légume et zéro honneur !

Il leva la main, prêt à la gifler.

— VA TE—

Mais sa main fut arrêtée en plein vol.

Une main puissante l’avait saisie. L’ex tourna la tête, furieux.

— Qui— ?!

Lin Zeyan le repoussa sans un mot. Son regard était noir, sa mâchoire contractée.

— Touchez-la encore une fois, et je vous brise le bras, dit-il d’une voix glaciale.

L’ex recula, pris de panique, puis détala sans demander son reste.

Su Qiao, en larmes, s’écroula au sol. Elle tremblait, son cœur battait à tout rompre.

Lin Zeyan resta là, silencieux, puis tendit lentement la main vers elle.

— Levez-vous. Vous êtes en sécurité, maintenant.

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