écho du passé

Mardi matin, 11 mars 2025, au Petit Noir.

Le soleil filtrait à travers les grandes fenêtres du café, illuminant le petit espace chaleureux où Camille se leva avec une énergie renouvelée. Le souvenir de sa rencontre avec Lucas l’avait réchauffée, et elle se sentait prête à affronter cette nouvelle journée.

Après un rapide petit-déjeuner dans son appartement parisien, où les murs étaient ornés de souvenirs de voyages passés et de livres éparpillés sur la table, elle décida de retourner au "Petit Noir". L'idée de revoir Lucas la rendait légèrement nerveuse, mais elle était déterminée à profiter de cette connexion inattendue.

Lorsqu'elle entra dans le café, l'air était déjà empli des odeurs familières de café et de croissants chauds. Les tables en bois étaient occupées par des habitués plongés dans leurs livres ou leurs conversations animées. Camille repéra Lucas assis à une table près de la fenêtre, un livre ouvert devant lui. Ses yeux pétillants se levèrent vers elle et un sourire désinvolte illumina son visage. Son cœur s’emballa à cette vue.

« Bonjour, Camille ! » s'exclama-t-il en lui faisant signe de venir.

« Bonjour ! Je ne savais pas si tu serais là aujourd'hui », répondit-elle en prenant place en face de lui. Elle ressentait une excitation mêlée d'appréhension.

« Je suis un habitué des lieux », dit-il en souriant. « Et puis, j'avais hâte de te revoir. »

En l'observant, Camille ne pouvait s'empêcher d'admirer le contraste entre sa nonchalance apparente et la profondeur qui émanait de ses paroles. Ils commencèrent à échanger des idées sur leurs projets d'écriture respectifs. Lucas partagea ses propres aspirations littéraires avec passion, décrivant les histoires qu'il souhaitait raconter.

« Tu sais, j'ai toujours cru que l'écriture était une forme d'art qui nécessite autant de vulnérabilité que la peinture », dit-elle en réfléchissant à ses propres peurs créatives.

« C'est vrai », acquiesça Lucas. « Mais parfois, être vulnérable peut être effrayant. On a peur que nos mots ne soient pas à la hauteur. »

Camille sentit un frisson parcourir son échine. Ces mots résonnaient profondément en elle, évoquant des souvenirs douloureux de son passé avec Marc — leur passion partagée pour l'art et les débats intellectuels qui avaient nourri leur relation avant qu'elle ne s'effondre l'un de l'autre.

Elle plongea dans ses pensées pendant un instant, se remémorant les soirées passées à discuter avec Marc sous les étoiles. Chaque mot échangé avait été chargé d'émotion, mais aussi d'une certaine tension qui avait fini par les éloigner l'un de l'autre.

Juste au moment où elle commençait à se laisser emporter par cette connexion naissante avec Lucas, son téléphone vibra sur la table. En voyant le nom qui s'affichait sur l'écran — *Marc*, son cœur se serra instantanément. C'était comme si le passé revenait frapper à sa porte.

« Tu devrais répondre », suggéra Lucas en remarquant son expression troublée.

« Je... je ne sais pas si je veux », avoua-t-elle, hésitante.

Lucas lui lança un regard compréhensif qui lui fit chaud au cœur. « Parfois, affronter le passé est nécessaire pour avancer vers l'avenir. »

Ces mots résonnèrent profondément en elle. Elle savait qu'elle devait prendre une décision — ignorer l'appel ou faire face à son ancien amour dont l'image lui hantait encore l'esprit.

Avec une main tremblante, elle décrocha le téléphone et prit une grande respiration avant d'appuyer sur le bouton vert. La voix familière de Marc résonna dans son oreille comme une mélodie oubliée.

« Camille ? C'est moi... » commença-t-il.

Elle ferma les yeux un instant pour rassembler ses pensées avant de répondre.

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