chapitre 1

À tous ceux qui se découvrent à travers l'amour de quelqu'un.

À toi, qui mérites un amour aussi grand que celui que tu pourrais offrir aux autres. N'oublie jamais que la première personne que tu dois aimer follement, c'est toi.

Être cette fille au cœur lourd et à l'esprit tourmenté, je prends une décision irrévocable. Je m'enfonce dans l'obscurité, cherchant à échapper aux douleurs de mon passé. Pourtant, alors que je pense être libérée de tout, j'ouvre les yeux dans un lit d'hôpital, désorientée. Autour de moi, des machines bourdonnent, et des visages inconnus me scrutent avec inquiétude.

Et puis voilà je découvre rapidement que j'ai perdu une grande partie de ma mémoire. Je ne me souviens ni de mon nom ni des raisons qui m'ont menée ici. Les jours passent et des fragments de souvenirs émergent parfois dans mes rêves : des éclats de rires, des ombres de douleur, des paysages flous.

Au cours de ma convalescence, je rencontre kirill, un jeune homme mystérieux et empathique, qui semble en savoir bien plus sur moi qu'il ne le laisse paraître. Il m'aide à apprivoiser mon quotidien, sans jamais insister pour que je me souvienne.

Me voilà à nouveau dans le vide, puis plus rien. Trou noir.

Bruit. Bruit. Bruit.

Ma tête, mon dos, mon ventre. Ça fait mal

_Madame...

Suis-je au ciel ? La lumière m'éblouit, suivie d'une douleur à la tête, puis au ventre.

_Madame ?

_Hm...

_Est-ce que vous allez bien ?

_Je... Où suis-je ?

_Vous êtes à l'hôpital, vous vous rappelez de votre nom ?

_Mon nom ? Non.

Mon nom... Qui suis-je ? Puis, de nouveau, trou noir.

Je me réveille, la même lumière, le même homme assis sur le divan un peu plus loin.

_Ah, vous êtes réveillée.

_Qui êtes-vous ?

_Je suis votre infirmier. Kirill. Et vous ? Présentez-vous sans vous évanouir cette fois, dit-il en souriant.

_Je ne sais pas qui je suis.

_Ce n'est pas grave, vous allez vous souvenir avec le temps.

_D'accord...

_Pour l'instant, je vais vous appeler Lena.

_Lena ?

_Oui, allez, Lena, présentez-vous maintenant.

_Je m'appelle Lena et je suis votre patiente, dis-je en souriant.

_J'ai vingt-cinq ans, continue-t-il. Et vous ?

_Je... je ne sais pas.

_Alors, disons que vous avez vingt-deux ans.

_D'accord...

_Je vais y aller, Lena.

_Pour toujours ?

Il s'arrête et sourit.

_Mais non, Lena, je reviendrai souvent. Je vais juste faire un compte rendu de votre cas.

_Promis ?

_Promis.

Il sort de la pièce, me laissant seule. Je ne me souviens de rien.

Point de vue de Kirill

_Dr Peyton, elle a subi un traumatisme crânien et a oublié certains éléments sur elle, mais elle peut bien parler.

_Je vois.

_Je compte sur vous pour l'aider à aller mieux. D'ailleurs, elle s'appelle Lena.

_Lena ?

_Oui, c'est un prénom temporaire. Elle semblait inquiète de ne pas avoir d'identité, alors je lui en ai donné une.

_C'est gentil mais peu professionnel.

_Je sais.

_Les policiers ont dit qu'on l'a retrouvée inconsciente sur une rive. Ils mènent l'enquête pour voir si elle a laissé des papiers sur place. Sinon, on l'identifiera grâce à ses empreintes digitales.

_Je vois, vous pouvez aller la voir.

Je m'éloigne en direction de la porte arrière de l'hôpital. Toutes ces personnes me fatiguent avec leurs problèmes insignifiants. J'allume un joint et tire une bouffée. Il n'y a que toi que j'aime, ma cigarette, mon seul et véritable amour. Pathétiques, les humains.

Je prends une dernière bouffée et retourne à l'intérieur pour voir ma patiente. Ce sera un plaisir de m'occuper personnellement de son cas. Cela fait trente minutes qu'elle dort. Le Dr Peyton m'a confirmé que leur échange s'est bien passé, sauf lorsqu'il a mentionné ses parents, ce qui l'a fait s'évanouir.

Elle est si douce quand elle dort. Plus douce que mes cigarettes ? Non. Lena... J'ai hâte de découvrir qui tu es vraiment. Elle regarde la salle depuis un bon moment sans parler, ça fait vraiment...pitié.

_Dis Kirill, je vais sortir d'ici quand ?

_Dans deux jours, si tu te rétablis.

_Et comment vais-je payer mon hospitalisation ?

_Ne t'inquiète pas pour ça. Si on trouve ta famille, ils régleront la somme. Sinon, le gouvernement s'occupe de ce genre de cas.

_D'accord, » murmure-t-elle.

_Et sais-tu où tu iras après ta sortie ?

_Je... je ne sais pas encore, mais je trouverai quelque chose. Je ne compte pas rester ici.

_C'est bien, mais pour l'instant, tu ne sais rien faire et tu n'as pas de papiers.

_Je sais...

_Oh, pour la première fois, tu sais quelque chose ! Tu vois, c'est déjà un progrès.

Elle lève la tête vers moi et me sourit. Avec son visage innocent, on dirait même qu'elle a vingt ans.

_Vraiment ? Tu verras, dans deux jours, je serai capable de faire plein de choses.

La vie n'est pas si facile, ma jolie.

_Je compte sur toi. Je vais te chercher à manger.

Je sors de la chambre pour prendre des légumes et une boîte de yaourt, puis je reviens. Elle a une silhouette délicate, presque éthérée, avec de longs cheveux bruns qui caressent son dos. Ses lèvres, fines et fragiles, portent une beauté discrète, tandis que ses yeux verts, lumineux et envoûtants, révèlent une profondeur mystérieuse. Sa peau, d'une pâleur douce, laisse entrevoir quelques marques, témoins d'une histoire qu'elle garde précieusement enfouie.

Elle a dû traverser des épreuves si lourdes qu'elles l'ont poussée aux portes du désespoir. Avec sa silhouette frêle d'un mètre soixante-sept, elle paraît fragile, comme une fleur que le vent aurait trop souvent malmenée.

Si belle et si délicate. Quand son regard croise le mien, elle m'offre l'un de ses sourires les plus sincères, un sourire qui semble illuminé d'une douce lumière intérieure. Pour un sourire aussi magnifique, la vie aurait dû lui offrir mille douceurs et bienfaits.

_Tu m'attendais ?

_Hm, répond-t-elle simplement.

_Je t'ai apporté de quoi reprendre des forces.

_Mon dos me fait mal.

_Le mien aussi.

_Pourtant, c'est moi qui suis sur le lit d'hôpital.

_Allez, mange.

Je lui donne une première cuillère de purée de brocoli. Elle me dévisage un moment, ce qui me fait sourire en coin, puis elle l'avale, contrairement à d'autres patients qui recrachent souvent. En vérité, ils ont raison, même moi je ne pourrais pas supporter cette nourriture. Je lui tends une deuxième cuillère, mais elle refuse d'ouvrir la bouche.

_Je... je ne peux pas, c'est vraiment dégoûtant.

Je sais, mais tu n'as pas le choix.

_Juste une dernière, tu dois reprendre des forces.

Elle secoue la tête. Si je n'étais pas infirmier, je lui aurais forcé à manger, mais comme d'habitude, je dois jouer le rôle de l'ange.

_Mange une dernière.

Elle hoche la tête et avale. Je lui donne ensuite son dessert, et elle semble très heureuse de goûter un yaourt. Comme mon heure de départ est arrivée, je lui dis au revoir et vérifie que tout est en ordre avant de laisser la place à un autre infirmier.

Je monte dans ma voiture et démarre. J'en ai assez des humains pour aujourd'hui, je vais me reposer et revenir demain voir ma petite poupée.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***