L'étau se resserre

Chapitre 2 – L’étau se resserre

Guadalajara – Appartement de Malia

Malia fixa l’agent Maria Fernandez avec un mélange de peur et de méfiance. La DEA était sur elle.

Elle jeta un coup d'œil à la porte. Courir ? Impossible. Hugo Mendes, l’agent imposant qui accompagnait Maria, était prêt à la bloquer au moindre geste suspect.

— Pourquoi vous pensez que j’ai tué Natshito ? demanda-t-elle en croisant les bras, tentant de masquer sa nervosité.

Maria sourit légèrement, s’appuyant contre le canapé.

— Oh, je n’ai jamais dit que c’était vous. Mais vous étiez là. Vous savez ce qui s’est passé. Et nous aussi.

Elle posa une tablette sur la table basse et lança une vidéo.

Sur l’écran : trois silhouettes féminines quittant précipitamment la villa Riviera cette nuit-là.

Malia sentit son cœur s’accélérer.

— L’image est floue, dit-elle, tentant de garder son calme.

Hugo s’approcha et ajouta :

— Mais les noms ne le sont pas. Vous, Iris Lopez et Kimiko Toga.

Maria reprit la parole, avec une voix plus douce mais tranchante comme une lame :

— Écoutez, Malia. Nous savons que ce n’était pas un simple accident. Nous savons aussi que quelqu’un a voulu effacer les preuves. Ce qu’on veut, c’est la vérité.

Malia serra les poings. Elles avaient toujours juré de ne jamais parler.

— Et si je refuse ? lâcha-t-elle.

Maria haussa un sourcil.

— Vous pensez que vous avez une option ?

Elle fit glisser un dossier sur la table. Malia l’ouvrit et sentit la panique monter.

Des photos d’elle sous sa fausse identité, des relevés bancaires, des appels enregistrés.

— Vous êtes déjà fichée, Malia. Vous avez une chance de vous en sortir. Aidez-nous à comprendre ce qui s’est vraiment passé cette nuit-là.

Hugo s’accouda à la table et la fixa droit dans les yeux.

— Vous voulez vraiment aller en prison pour un meurtre que vous n’avez peut-être même pas commis ?

Malia avala difficilement sa salive.

Si elle parlait, Iris et Kimiko seraient fichues.

Mais si elle ne disait rien… la DEA ne lâcherait pas l’affaire.

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Mexico – Siège d’Azul Compagnie

Iris observait Thiago Pereira de l’autre côté du bureau. Il la scrutait comme un prédateur qui évalue sa proie.

Elle savait qu’il y avait quelque chose d’étrange chez lui. Il n’était pas juste intéressé par son travail. Il voulait comprendre qui elle était.

— Comment s’est passée votre première journée ? demanda-t-il en feuilletant un dossier.

— Intense, mais enrichissante, répondit-elle avec un sourire poli.

Thiago posa son stylo et la fixa droit dans les yeux.

— Vous savez, j’ai fait quelques recherches sur vous.

Alerte rouge.

Iris sentit une boule se former dans son ventre, mais elle garda son expression neutre.

— Ah bon ? répondit-elle, feignant l’indifférence.

Thiago fit tourner son stylo entre ses doigts avant de continuer :

— Votre famille est… fascinante. Miguel Lopez, Veronica Vargas… et bien sûr, El Gordo.

Il observa sa réaction. Iris ne bougea pas.

— Vous n’êtes pas obligée de me parler de votre passé, bien sûr. Mais je me demande… Il marqua une pause avant d’ajouter : Pourquoi une femme avec votre nom voudrait travailler ici, loin de son milieu naturel ?