Chapitre 4 - Jaloux

Saï lui répondit :

— Tu te fiches de moi ? Tu me fais une crise de jalousie ? C'est mon meilleur ami, Romain. Je t'en ai déjà parlé. Il vit au Japon depuis maintenant quatre ans, dit Saï sur un ton ferme, presque déçu.

Julian se rendit compte de son erreur et s'excusa sur-le-champ.

Il réalisa combien il avait été stupide de s'énerver alors qu'il avait confiance en Saï.

Mais il avait lu tellement de livres où cette scène se produisait qu'il en était effrayé à l'idée que cela puisse lui arriver aussi.

— Je suis désolé, Saï, dit Julian d'une petite voix.

Saï l'ignora et sourit à son ami.

— Du coup, Romain, je te présente mon... compagnon, un peu trop jaloux.

Julian fit la moue, visiblement désolé.

— Bref, on avait prévu de se faire un resto pour me changer les idées. Tu veux venir ? Enfin, quelle question. Bien sûr que tu vas venir, dit Saï, ne laissant pas le choix à Julian.

Julian se sentit un peu mieux en constatant que Saï ne le mettait pas à l'écart malgré son erreur.

Ils se dirigèrent tous les trois vers le restaurant, mais une pensée traversa soudain l'esprit de Julian :

« J'ai claqué tout mon argent dans ce voyage. Si je veux pouvoir repartir avec Saï, je ne peux pas me permettre de manger au resto. »

Julian attrapa alors son copain par la manche et l'arrêta.

— Saï... Si je veux pouvoir rentrer, je ne peux pas manger avec vous, dit-il d'une voix tristounette.

— Mon maître de stage me rémunère. Je peux t'offrir le restaurant, répondit Saï tout en souriant.

Julian, bien que gêné, ne put refuser, car sinon, il ne mangerait pas.

La soirée se déroula agréablement : ils discutèrent tous les trois et tout se passa bien. Julian finit par oublier peu à peu son erreur.

Une fois le repas terminé, ils retournèrent à l'hôtel, et Romain les laissa.

Les deux amoureux, se retrouvant enfin seuls, en profitèrent pour parler du malentendu :

— Je peux savoir pourquoi tu as cru une telle chose, Julian ? demanda Saï.

Julian baissa les yeux, désolé.

— Je ne sais pas... Je t'ai vu dans les bras de Romain, et j'ai immédiatement pensé à une tromperie.

C'est peut-être à cause des livres que je lis, dit Julian, gêné.

Saï esquissa un sourire.

— Je t'aime, Julian. Tu es ma boussole, et tu le seras toujours.

— Eh, c'est MA phrase : « Tu es ma boussole » ! ricana Julian.

Saï continua à le taquiner, et tout se termina en bataille de coussins dans la joie et la bonne humeur.

Heureux de se retrouver, ils stoppèrent soudain la bataille et se dévorèrent du regard.

— Tu finiras par le savoir à force, mais... je t'aime, Julian.

Ce dernier ne répondit pas avec des mots, mais en se jetant sur ses lèvres.

Les deux amoureux finirent par aller prendre une douche ensemble.

Une fois propres, ils se glissèrent sous les draps, collés l'un à l'autre, rayonnant de joie et d'amour.

Une semaine passa, et il était temps pour Julian de rentrer.

Mais ils avaient fait plus de la moitié du chemin : en effet, il ne restait plus qu'un mois à Saï avant de revenir.

Ils prirent un taxi jusqu'à l'aéroport et se dirent au revoir une fois de plus.

Mais cette fois-ci, pas de larmes, seulement de la joie.

Ils avaient hâte de se retrouver pleinement.

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