chap 2

Le lendemain Hermione se leva plus tard qu'à son habitude, la nuit ayant été courte. Elle s'habilla en vitesse et descendit rejoindre ses amis à la table des Gryffondor.

– Bonjour les garçons ! Bien dormir ?

– Salut Mione, répondit Harry. Très bien, et toi ? Tu as l'air de bonne humeur, ça fait plaisir à voir !

Elle lui répondit avec un sourire et se servit un verre de jus d'orange. Contrairement à eux, elle n'aimait pas particulièrement le jus de citrouille.

– Tu étais où, hier ? On ne t'a pas vu rentrer, questionna Ron une fois sa bouche vidée.

– Oh et bien j'étais dans la salle commune des préfets et je n'ai pas vu l'heure passer.

Son sourires'agrandit un peu plus en repensant à sa soirée.

– Tu devais encore être en train de lire pour changer ! s'exclama le roux.

La réplique de Ron a eu le don de lui faire perdre son sourire. Alors qu'elle s'apprêtait à le remettre à sa place, elle fut coupée dans son élan par Dumbledore.

– Bien le bonjour mes chers élèves. Maintenant que vous êtes tous présents, j'ai une annonce à faire. Cette année verra la venue, ou plutôt le retour, d'un élève. Il revient à Poudlard pour finir sa septième année qu'il n'a pu achever à cause d'un problème de santé.

« Après avoir subi une attaque il ya deux ans, lors du tournois des trois (enfin quatre) sorciers, nous l'avons cru mort mais ce n'était pas le cas. Il était cependant dans une situation précaire et plongé dans le coma. Ne sachant pas s'il survivrait nous l'avons fait passer pour mort. Mais je suis aujourd'hui heureux de vous annoncer qu'il est réveillé, en bonne santé et prêt à reprendre les cours. Veuillez accueillir comme il se doit votre deuxième préfet en chef, M. Cédric Diggory.

Alors que des murmures s'élevaient au fur et à mesure du discours de Dumbledore, un grand silence régnait à présent dans la Grande Salle. Le directeur s'était décalé pour laisser voir le revenant. Revenant était bien le mot. Les élèves étaient partagés : interrogatifs – était-ce une blague ? – et/ou apeurés – était-ce un zombie ou truc du genre ? Tous semblaient troublés et ne le quittaient pas des yeux, tous à part Hermione qui affichait un grand sourire. Cédric la remarque rapidement et lui adresse un clin d'œil.

– Eh bien merci pour l'accueil, ça fait plaisir ! rit Cédric avec un petit sourire.

Sa déclaration fit sursauter l'assistance : il était bien réel. Dumbledore se mit alors à l'applaudir, suivit des autres professeurs, d'Hermione puis de toute l'assistance. Des cris de bienvenue se firent entendre ainsi que des acclamations et des sifflements. Cédric s'installa à la table des Poufsouffle, sa maison, et se mit à serrer toutes les mains qu'on lui tendait avec un sourire amusé. Les conversations repartirent de bon train aux autres tables.

– Mais depuis quand est-il revenu ? questionna Ron à voix basse, pour que seuls ses amis l'entendent. Je le croyais en France !

– Apparemment l'Ordre a jugé bon de le faire revenir, mais pourquoi ? enchaîna Harry.

Hermione, qui avait la réponse à toutes ses questions, préféra garder le silence. Ce n'était pas à elle de leur répondre. Ils connaitraient les réponses en temps voulu.

Hermione sort seule de la Grande Salle. Harry avait une leçon particulière avec Dumbledore, et les Weasley étaient avec leurs amoureux indépendants.

– Alors, Granger, tu t'amuses bien ? s'exclama une voix.

Hermione sursauta et se retourna pour découvrir la source de la voix venant d'un couloir adjacent. Elle ne put réprimer une grimace en découvrant Malefoy, adossé au mur, les bras croisés sur sa poitrine.

– Mais de quoi tu parles, Malefoy ? Je savais qu'il te manquait une affaire ou deux, mais là c'est vraiment inquiétant, va consulter !

A son plus grand étonnement, Drago ne s'énerva pas, se contentant de la toiser.

– Je dois reconnaître que c'est bien pensé : te rapprocher de Diggory pour pouvoir bénéficier de ses avantages de préfet-en-chef… Je ne te savais pas aussi retorse, Granger !

– Je ne vois absolument pas de quoi tu parles !

_ Pas à moi, Granger ! J'ai bien vu le petit clin d'œil au petit déjeuné et ces salutations entre vous, ose-moi dire que tu n'es pas intéressée par lui !

– Cédric et moi sommes simplement amis, mais je comprends que tu ais du mal à comprendre de quoi je te parle, toi qui n'as pas d'amis !

Ce fut la réflexion de trop. Il se jeta sur elle et la plaqua assez violemment contre le mur, une main autour de son cou et l'autre serrant son poignet tenant sa baguette.

– Ecoute bien attentivement, Granger, je t'interdis de me parler sur ce ton et même de me parler tout court ! De plus, si tu continue à me suivre et m'espionner comme tu le fais, je te le ferai regretter et tu peux me croire quand je te dis que je le ferai avec le plus grand plaisir. J'ai été assez clair ?

Il resserra un peu plus sa pression autour de son cou et la vue d'Hermione se brouilla sous l'effet de la peur et du manque d'air. En cet instant, elle avait vraiment peur de Drago mais dans un élan de courage, ou de bêtise, elle se redressa un peu pour mieux pouvoir fixer Drago. Cependant, elle ne met pas distinguer son visage à cause des larmes qui commençaient à affluer. Alors qu'elle pensait s'évanouir par manque d'air, des voix se dirigeaient dans leur direction et Drago la relâcha aussi rapidement qu'il l'avait saisie et s'éloigna vers son dortoir sans un regard pour elle. Hermione se laisse glisser le long du mur et s'assit, en inspirant de grandes bouffées d'air. Elle porta la main à son cou où elle était sûre qu'elle aurait des marques. Heureusement que le temps était glacé et le fait qu'elle porte une écharpe ne paraîtrait pas suspecte. La dernière chose qu'elle voulait c'était inquiéter ses amis.

Drago se dirigea d'un pas furieux vers la salle commune des Serpentard. Il y découvre sa petite bande habituelle : Crabbe, Goyle, Blaise en même année que lui et Théodore qui était dans la classe supérieure. Ils arrêtèrent leur discussion et tournèrent la tête en l'entendant arriver et comprendre bien vite qu'il était de mauvaise humeur. Le Prince se laissa tomber royalement dans son fauteuil attitré en s'énervant.

– Saleté de sang-de-bourbe qui s'occupe des affaires des autres ! Je vais lui faire passer, moi, son envie de se mêler de ce qui ne la regarde pas !

– Qu'est-ce qu'il ya Drago ? l'interrogea Blaise. C'est Granger, c'est ça ?

– Qui d'autre ? Elle est toujours là, à trainer dans mes pattes, à m'observer, à moi… Ah si je pouvais suivre... !

– Du calme ! temporisa Théodore. Ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils pour elle.

– Et puis, si tu t'en prenais à elle, tu aurais des problèmes avec Potter et Weasley, remarqua Blaise.

– Pouah ! Un sang-de-bourbe avec des amis ! s'exclama Drago, dégoûté. Et quels amis !

– Oh c'est bon, arrête de te prendre la tête pour elle, temporisa le métis.

– C'est vrai, approuve Théodore, elle ne t'a rien fait de spécial, alors oublie-la et retournez chacun à votre petite vie, ça vaut mieux comme ça !

– Le problème c'est qu'elle n'est jamais bien loin, quoi que je fasse ! » se lamenta Drago. Ça arrangerait grandement mes affaires si elle pouvait disparaître quelques temps…

– Si tu veux, intervint pour la première fois Crabbe, on peut s'en charger…

– ... tu n'as qu'un mot à dire, continue Goyle…

– … et elle disparaît, acheva Crabbe.

Drago évalua un instant cette proposition, le regard fixé sur un point et les mains croisées sur son ventre. Granger disparue, il aurait le champ libre et pourrait enfin finir ce qu'il avait à faire sans devoir vérifier tout le temps ses arrières. Sans compter qu'il la haïssait à un tel point que la voir morte lui procurerait une immense satisfaction ! Il avait beau la haïr, il était obligé de reconnaître qu'elle était une fille intelligente et que si elle continuait sur cette voie, elle ne tarderait pas à le démasquer… Mais pour le moment, elle ne savait rien et sa disparition prématurée engendrerait plus de problèmes qu'autre chose, surtout avec ses deux crétins d'amis.

– Non ça ira, fini-il par répondre. Pour le moment, elle ne représente pas un problème immédiat. Je vais attendre de voir comment la situation va évoluer. Et si jamais elle devient trop gênante…

Drago laissa sa phrase en suspend mais tous ceux présents avaient compris où il voulait en venir et Crabbe et Goyle souriaient à cette perspective.

Cédric, qui se trouvait dans ses appartements, aperçut depuis la fenêtre de sa salle commune, la cour intérieure où se trouvait une jeune fille assise sur un banc, emmitouflée dans son manteau et son écharpe en pleine lecture. Cette vision le fit sourire et il attrapa son manteau en se dirigeant vers la porte.

– Tu sais, tu devrais faire attention, tu deviens accro !

Ladite accro relève la tête, un air sévère sur le visage, prêt à chasser l'intrus. Mais en découvrant Cédric devant elle, avec un air taquin, un grand sourire lui fendit le visage.

– Et toi, en ne cessant de me surprendre, tu auras ma mort sur la conscience !

Ils rient tous deux et Cédric prend place à côté d'Hermione.

– Mais que fais-tu ici toute seule ? l'interrogea le jeune homme. Tu n'es pas avec les autres ?

– Oh, eh bien ils sont tous occupés à autre chose de plus important.

– Je serais curieux de savoir de quoi il peut bien s'agir.

– Eh bien, Harry a une leçon particulière avec le professeur Dumbledore et les deux Weasley sont quelque part dans le château avec leurs amoureux, l'un en train de se faire bécoter et l'autre en train de se disputer.

– Oh… Et bien je me porte volontaire pour te tenir compagnie !

– Tu es adorable mais il ne faut pas que tu te sentes obligé de le faire ! Je peux très bien rester seule si tu as autre chose à faire…

– Ne dis pas de bêtise ! J'ai toujours beaucoup aimé passer du temps avec toi.

Hermione sourit et rougit de plaisir à ces propos.

– Je te retourne le compliment. Au moins avec toi je peux parler d'autre chose que de Quidditch.

Ils rient de nouveau.

– J'ai pensé à toi et ce que tu m'avais dit quand j'étais en France. C'est vraiment un très beau pays.

– Oui, acquiesça Hermione avec un sourire nostalgique. J'aime beaucoup la France… Qu'est-ce qui te manque le plus de là-bas ?

– Hum… Je dirais… Le pain !

– Le pain ?

– Oui, le pain ! Une bonne baguette avec du fromage, avec du saucisson, avec un plat en sauce, avec…

– Du Nutella ! le coupa-t-elle.

Ils n'ont pas souri, rétrouvant la complicité qu'ils avaient acquise pendant les grandes vacances qu'ils avaient passées enfermés au QG de l'Ordre.

– Très bien, reprit Hermione animée d'une énergie nouvelle. Qu'est-ce qui t'a le plus surpris chez les français ?

– Alors là je dis sans hésiter cette manie qu'ils ont de se faire la bise !

Hermione partit d'un rire cristallin, bientôt suivi de Cédric.

– Je dois reconnaître que pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, cela peut choquer ! J'aimerais bien voir la tête de certains de nos camarades face à ce mode de salutation !

Cédric lui adresse un clin d'œil malveillant qui la laisse perplexe. Ils continuèrent de parler pendant tout l'après-midi, parlant des coutumes françaises, riant à certaines des anecdotes de voyage de Cédric et Hermione lui expliqua combien elle regrettait la galanterie et le romantisme de ce si beau pays. Ce n'est que lorsqu'ils remarquèrent que le soleil commençait à descendre qu'ils prirent conscience du temps écoulé.

– Nous devrions y aller, proposera Cédric en prenant la direction de la Grande Salle, sinon nous n'aurons plus à manger.

– Et encore, tu peux t'estimer heureux ! il fera remarquer Hermione. Toi au moins tu n'as pas Ron à ta table, tu peux espérer avoir encore quelque chose à manger, tandis que moi…

Ils rient tout en franchissant les doubles portes, attirant les regards de tous.

– Oups ! Rigola Hermione. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler une entrée discrète.

– Attends, on va leur donner de quoi jaser.

Hermione haoussa un sourcil et Cédric lui saisit la main droite où il lui fit un baisemain.

– Toi qui regrettetais la galanterie, lui murmura Cédric à l'oreille, je te prouve que tous les messieurs n'ont pas disparus.

Il lui sourit une dernière fois et alla à sa table. Hermione, rouge pivoine, ne tarda pas à faire de même et à s'installer près d'Harry et Ron.

– On commençait à s'inquiéter, l'informa Ron que Lavande avait momentanément lâché pour aller parler avec son amie Parvati.

– Parce que tu pensais à autre chose que ton ventre ?! la questionna Ginny qui venait d'entendre les propos de son frère.

– Toi on ne t'a rien demandé ! s'exclama Ron.

– Vous n'allez pas recommencer ! s'énerva Harry. Vous ne pouvez pas arrêter deux secondes ?

Ron baissa la tête tandis que Ginny détourna la sienne, non sans avoir lancé un regard transperçant au Survivant.

– Eh bien, quelle ambiance ! remarque Hermione qui reprenait ses esprits après le geste inattendu de Cédric.

– Tu peux le dire, affirme Harry, ils n'arrêtèrent pas de se chamailler tous les deux, encore pire que Ron et toi !

Ils rient ensemble.

– Et cette leçon, ça c'est bien passé ?

– Très bien, je vous raconterai quand on sera seuls. Et toi, tu as passé tout l'après-midi avec Cédric ?

– Oui, il m'a vue toute seule et est venu me tenir compagnie. J'avais oublié combien j'aimais parler avec lui ! Il est tellement gentil et attentionné !

– Sur un vu ça, rigola Harry, faisant rougir Hermione de plus belle.

– Moui, marmonna-t-elle.

– En tout cas, on dirait que ça t'a fait du bien de passer du temps avec lui.

– C'est vrai. Il est tellement différent des autres : il ne me juge pas sur mon attitude, on parle de tout et de rien, sauf de Quidditch ! Je me sens important quand je suis avec lui et j'aime ce sentiment.

Ron, qui avait écouté la conversation, baissa un peu plus la tête. Sans en comprendre la raison, il avait pris pour lui les réflexions d'Hermione.

– En tout cas, ça me fait plaisir pour toi Mione, assure le Survivant. Je m'en voulais un peu de te laisser toute seule et puis si je me souviens bien, Cédric et toi vous entendiez très bien quand on était au Square.

Pour toute réponse, elle lui adressa un sourire et ils finissent leur repas en parlant de tout et de rien.

Alors qu'ils se dirigeaient silencieusement vers la Tour des Gryffondor, Harry interrogea Hermione.

– Dis-moi Mione, tu as des nouvelles de Victor Krum ?

– Oh oui, comment va ce cher Vikky ? demanda à son tour Ron qui s'était soudainement réveillé à l'entente de ce nom.

– Oui, répondit Hermione en faisant comme si elle n'avait pas entendue les propositions de Ron. On s'écrit assez souvent mais entre sa carrière d'attrapeur, ses études et le contexte actuel…

– Eux aussi ont des problèmes à Durmstrang ? s'inquiéta Harry alors qu'ils franchissaient le portrait de la Grosse Dame.

– Peut-être même plus qu'ailleurs ! Tu sais que Grindewald, l'ancien Mage Noir contre qui Dumbledore s'est battu, est allé à l'école là-bas. La recrudescence de Mangemort y est plus forte que n'importe où d'autre et je m'inquiète pour Victor…

– Ah ! se moqua Ron. Peut-être que ton Kruminou va suivre les traces de son ancien directeur Karkaroff et va devenir Mangemort !

Harry fusilla Ron du regard alors qu'Hermione rentrait dans une colère qu'on lui avait rarement connue.

– Mais qu'est-ce qui va pas bien chez toi Ronald Weasley ? s'époumona la jeune fille. Tu fais la gueule pendant tout le repas et le seul moment où tu ouvres la bouche c'est pour sortir des âneries aussi grosses que Touffu ! Mais tu es malade mon pauvre ! La débilité ça se soigne ! Tu ferais mieux de retourner te faire lécher la glotte par ta copine au lieu de dire des monstruosités pareilles !

Sur ce, elle partit dans son dortoir sans un regard au rouquin.

Ron soupira en se retournant vers Harry.

– Je ne suis pas sûr hein ?

– Ça tu peux le dire ! Tu vas passer un moment de vente et tu vas devoir te répandre en excuses !

– J'espère qu'elle me pardonnera, je ne voulais pas dire ça, mais ce type il me sort par les trous de nez !

Harry leva les yeux au ciel. Ils finiraient par avoir sa peau avec leurs disputes continuelles.

– Allez viens, on va se coucher, propose Harry.

– Euh Harry, toi aussi tu trouves que Lavande me « lèche la glotte » ?

Cette fois Harry explosa de rire avant de donner une bourrade amicale au rouquin qui avait le don de le faire rire.

Episodes
Episodes

3 épisodes mis à jour

Télécharger maintenant

Aimez-vous ce travail ? Téléchargez l'application et vos enregistrements de lecture ne seront pas perdus
Télécharger maintenant

Bien-être

Les nouveaux utilisateurs peuvent télécharger l'application pour débloquer 10 chapitres gratuitement.

Recevoir
NovelToon
Ouvrir la porte d'un autre monde
Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!