Après sa rencontre troublante avec Eriana, Hélène n'arrivait pas à se Concentrer sur quoi que ce soit. Les paroles de la mystérieuse femme résonnaient encore dans son esprit: "Même ceux qui se disent gardiens peuvent cacher des intentions douteuses."
....
En rentrant chez elle ce soir-là, elle trouva la maison dans un état surprenamment calme. Pas de cris, pas de disputes, pas de jeux vidéo retentissants. C'était presque... anormal. Elle passa par le salon et trouva Lucia et Chaïna en train de regarder un film, un bol de popcorn entre elles.
Hélène
- Où est Uriel?
lucia
(haussant les épaules)
- Pas vu depuis cet après-midi.
Peut-être qu'il médite ou je ne sais quoi.
chaïna
(sarcastique)
Ou peut-être qu'il est en train de sauver le monde.
Hélène ne répondit pas et monta
directement à l'étage. Elle voulait des réponses, et si Uriel ne les lui donnait pas, elle les obtiendrait autrement.
En arrivant devant la chambre
d'invité, elle frappa brièvement avant d'ouvrir la porte. Uriel était là, assis en tailleur sur le sol, les yeux fermés, entouré d'une étrange lumière pâle.
Hélène
(fronçant les sourcils)
— Ok, c'est quoi ça encore ? Une
séance de yoga surnaturel ?
Uriel ouvrit les yeux lentement,
l'aura lumineuse disparaissant
aussitôt.
URIEL
- Tu es rentrée. Comment s'est
passée ta journée ?
Hélène
(croisant les bras)
– Pas si mal, jusqu'à ce qu'une
femme étrange débarque à mon
travail pour me dire que j'étais en danger... à cause de toi.
Uriel resta silencieux, son regard se durcissant légèrement.
Hélène
(insistant)
― Qui est Eriana ? Et pourquoi elle me connaît ?
Uriel soupira, se levant pour lui faire face.
URIEL
– Eriana n'est pas quelqu'un que tu devrais fréquenter. Elle a ses
propres objectifs, et ils ne
coïncident pas avec les miens.
Hélène
(exaspérée)
- Et c'est tout ce que tu as à dire ? Elle m'a littéralement dit de me méfier de toi !
Uriel s'approcha d'elle, son regard intense mais calme.
URIEL
- Elle essaie de semer le doute,
Hélène. C'est ce qu'elle fait. Mais tu dois me faire confiance.
Hélène
(haussant la voix)
― Comment je suis censée te faire confiance quand tu ne me dis rien? Tu débarques dans ma vie, tu chamboules tout, et maintenant tu veux que je t'écoute les yeux
fermés ?
Uriel resta silencieux un instant,
puis détourna les yeux.
URIEL
– Très bien. Tu veux des réponses ?
Suis-moi.
Quelques instants plus tard
Uriel emmena Hélène dans le jardin, où la nuit tombée donnait une atmosphère étrange. Il leva une main, et une lumière rougeoyante apparut, dessinant des cercles complexes dans l'air. Hélène recula instinctivement.
Hélène
― C'est quoi ça encore ?
URIEL
Un portail. Je vais te montrer quelque chose. Peut-être que cela te permettra de comprendre.
Hélène hésita. Une part d'elle voulait refuser, mais la curiosité l'emporta. Elle le suivit à travers le portail.
Hélène
.....
URIEL
.....
De l'autre côté, elle découvrit un
paysage désolé : un désert de sable noir, éclairé par une lune rouge sang. L'air était chargé d'une énergie oppressante, et des ombres mouvantes dansaient au loin.
Hélène
(émerveillée et effrayée)
– Où... où sommes-nous ?
URIEL
Dans une partie oubliée du monde céleste. C'est ici que tout a commencé.
Hélène
Mais ce n'est pas l'image du monde désolée que tu m'avais montré auparavant !?
URIEL
Non !
Ils avancèrent en silence jusqu'à ce qu'ils atteignent une immense fresque gravée dans le sol. Elle représentait des figures ailées, certaines lumineuses et
d'autres sombres
URIEL
- Ce que tu vois ici, c'est l'histoire de la guerre originelle entre les anges et les
démons. Mais ce n'est pas aussi simple que les contes le racontent. Il y avait des alliances, des trahisons... et des
erreurs.
Il s'arrêta, pointant une figure centrale : un ange au regard sévère, tenant une épée flamboyante.
URIEL
- C'est moi.
Hélène
(stupéfaite)
Quoi ?
URIEL
— J'ai combattu pour maintenir
l'équilibre. Mais... j'ai échoué. Et cette défaite a eu des conséquences sur tout.
Même sur toi.
Hélène
- Sur moi ? Mais je suis humaine ! Je n'ai rien à voir avec tout ça !
URIEL
(Uriel se tourna vers elle, son regard empreint de tristesse.)
Ce n'est pas tout à fait vrai. Ton
existence est liée à cet équilibre, que tu le veuilles ou non.
Avant qu'il ne puisse continuer, un hurlement retentit au loin, brisant le silence du désert. Uriel se tendit, une expression alarmée sur le visage.
URIEL
– Nous devons partir. Maintenant.
Hélène
- Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
URIEL
- Ce lieu n'est pas aussi désert qu'il en a l'air.
I| la prit par la main et l'entraîna vers le portail qu'ils avaient emprunté. Derrière eux, des silhouettes sombres commencèrent à se matérialiser, yeux brillants perçant l'obscurité.
Hélène
(paniquée)
― C'est quoi, ces trucs ?
URIEL
Des résidus des âmes corrompues
par la guerre. Ils ne vivent que pour détruire.
Ils franchirent de justesse le portail, atterrissant dans le jardin. Uriel referma l'ouverture d'un geste rapide, essoufflé.
Hélène
Tu vas vraiment devoir m'expliquer tout ça.
URIEL
( hocha la tête, toujours sur ses
gardes.)
- Oui. Mais pas ce soir. Nous avons réveillé quelque chose, et ça ne s'arrêtera pas là.
Hélène sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle avait enfin entrevu une part de vérité, mais elle sentait que ce n'était que le début des révélations.
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