(La lumière du matin pénètre à peine dans les pièces sombres du manoir Von Auster. Le bal est désormais terminé, mais la tension reste palpable. Dorian erre dans les couloirs vides, le visage marqué par une nuit d’alcool et de faux sourires. Tout est silencieux, hormis le bruit de ses pas résonnant sur le sol de marbre.)
(Le manoir semble immense, presque désert. Dorian se dirige vers le bureau de son père, là où il a souvent été sommé de prendre des décisions, là où il a appris à devenir celui qu’il est aujourd’hui. L’air est lourd. L’odeur de cuir, de bois poli et de poussière flotte dans la pièce, comme une permanence glaciale.)
Dorian : (murmure) Le prix du pouvoir…
(Il se pose un moment devant un portrait de famille, l’image figée de ses parents, un sourire figé, une illusion de bonheur. Puis son regard se pose sur un coffre fermé à clé, vieux et patiné par le temps. C’est là que son père cache ses secrets. La curiosité l’emporte sur la prudence. Il sait qu'il ne devrait pas, mais la vérité l’attire.)
(Dorian ouvre le coffre. Il y trouve plusieurs papiers, mais un en particulier capte son attention. C’est une lettre écrite à la main, l’écriture familière mais étrangère dans son contenu. Il la lit à voix basse, son regard se durcissant à chaque mot.)
Dorian (lisant la lettre) : « … J’ai fait ce qu’il fallait. Si vous voulez me comprendre, vous devrez accepter ce sacrifice. La vérité n’a pas sa place ici. »
(Un frisson glacial parcourt son échine. C’est la première fois qu’il comprend, à travers ces mots, que son père a pris la décision de tuer leur mère. Il n’a pas agi par nécessité, mais par une vision impitoyable du monde. Un cri de douleur se forme dans sa gorge, mais il se retient. Il a appris à réprimer ses émotions.)
(À cet instant, une porte s’ouvre brusquement. Armand, l’air furieux et les yeux brillants de rage, entre dans la pièce. Il n’a pas entendu Dorian, mais l’a vu plonger dans le coffre. Il sait immédiatement que quelque chose de grave s’est produit.)
Armand : (d’un ton sec) Qu’est-ce que tu fais ici, Dorian ?
(Dorian garde le silence, les papiers dans les mains. Armand s’approche, son regard se durcit en voyant la lettre.)
Armand : (avec un sourire amer) Alors, tu as découvert la vérité. C’est ça ?
Dorian : (fixant son frère) La vérité… Tu savais ?
Armand : (ricanant) Oh, tu crois que je n’ai pas compris ? Il nous a manipulés, Dorian. Nous n’avons jamais été des fils, juste des outils. Ce qu’il a fait à mère… c’était pour son pouvoir. Il n’a jamais rien ressenti pour elle, pour nous. Seulement pour sa propre position.
(Dorian reste impassible, mais son cœur se serre. Armand s’approche davantage, presque menaçant.)
Armand : (s’approchant dangereusement) Tu n’es qu’un pion dans son jeu, Dorian. Et tu ne l’as même pas vu. Tu étais trop concentré sur sa vision de la « grande famille », n’est-ce pas ?
(Le silence devient lourd, presque suffocant. Dorian se lève lentement, le regard fixé sur Armand. Il doit reprendre le contrôle, se détacher de cette vérité douloureuse.)
Dorian : (d’un ton glacé) Et toi, Armand ? Tu crois que tu es différent ? Tu crois que tu es plus libre que moi ? Nous sommes tous deux prisonniers de cet héritage. Et tout ce que tu as fait, c’est t’enfoncer encore plus dans sa merde.
(Armand, frappé par la froideur de son frère, fait un pas en arrière. Ses poings se serrent, la colère bouillonnant sous la surface.)
Armand : (hurlant) Alors, c’est ça ! Tu es comme lui. Tu ne veux même pas affronter la vérité. Tu vas tout laisser passer, encore une fois, comme un bon petit soldat !
(Dorian, enfin, laisse un semblant d’émotion se montrer. Ses yeux, habituellement impassibles, brillent d’une colère contenue, mais il reste calme.)
Dorian : (ferme) Je vais affronter ce qu’il faut, mais pas avec toi. Pas de cette manière. Tu es un fou, Armand. Tu ne comprends pas que se rebeller contre lui, c’est se condamner à la même souffrance. C’est tout ce qu’il veut. Que nous nous entretuions, que nous nous détruisions pour qu’il puisse régner sans opposition.
(Un silence lourd s’installe. Armand semble s’essouffler, la réalité de la situation le frappant enfin. Il baisse les yeux, comme s’il voyait, pour la première fois, le piège dans lequel il est pris.)
Armand : (d’un ton plus calme) Alors, quoi ? Tu vas le suivre jusqu’au bout, sans jamais te poser de questions ?
Dorian : (d’un regard pénétrant) Je vais chercher une autre voie, Armand. Une voie qui n’inclut pas de sacrifices inutiles. Mais je ne suivrai pas ton chemin de destruction.
(Dorian se tourne pour quitter la pièce, mais avant de franchir la porte, il jette un dernier regard à son frère.)
Dorian : (sérieux) Rappelle-toi une chose, Armand. La vérité est un poison. Parfois, il vaut mieux ne pas y goûter.
(Le chapitre se termine sur Dorian quittant la pièce, Armand restant seul face à la lettre, le poids de la vérité s’imposant sur lui. Il est figé, pris dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Le chemin de la rédemption ou de la destruction s’offre à lui.)
(Fin du chapitre.)
Qu'en penses-tu ? La confrontation fonctionne-t-elle pour toi, avec la tension entre Dorian et Armand ?
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