1001 Garçons L'arrivé

Dehors, il pleut. C’est affreux le bruit que cela fait sur la vitre. Mes draps sont tous froid. Bientôt, je ne reverrai plus jamais cette chambre.

Dans le silence de ma chambre, quelqu’un toque à la porte.

Docteur Optik

Prends tes affaires, on y va.

Je ne connais le Dr Optik que depuis deux semaine. Date à laquelle je me suis réveillée d’un sommeil qui m’a pris tout mes souvenirs.

Je suis le Dr le long des couloirs avant de sortir par la porte principale.

Dehors, le crépitement des gouttes couvre sa voix lorsqu’il me dit :

Docteur Optik

Monte dans la voiture.

Je ne me fais pas prier et ouvre la portière. Un homme se tient droitement derrière le volant.

J’ose un timide bonjour mais celui ci ne me répond pas.

Le voyage est long. Trop semble-t-il. Puisque bercée par le bruit des roues, je m’endors rapidement.

Lorsque je me reveille, c’est à cause du tremblement de la voiture. Nous sommes sur un chemin graveleux qui semble mener à un grand bâtiment qui s’étend sur toute la longue de l’horizon.

Conducteur

Réveille toi gamine, nous sommes arrivés.

Jordan

Je suis réveillée.

L’homme grogne et se gare sur une place de parking. Dehors, il ne pleut plus mais les nuages sont si noirs qu’ils ne laissent passer aucun rayons de lumière.

La cours autour de nous est trempé et le bruit de nos talons résonne bizarrement tandis que nous avançons vers le porche blanc.

Derrière la porte, je découvre un grand hall. Avec des tables et des jeux de cartes abandonnés.

Au fond de la pièce s’étend un escalier qui se divise en deux pour se rejoindre sur le mur opposé. La hauteur sous plafond est si grande que la voix du conducteur résonne :

Conducteur

J’ai du travail, je te laisse là.

Puis il part.

Pendant un temps, je reste là les bras ballants. Le vent s’engouffre par l’escalier et je frémis.

Puis des pas résonnent.

Une voix lointaine me parviens, quelqu’un semble faire un vocal.

L’escalier tremble, et un garçon apparaît. Les cheveux roses et habillés d’un sweat gris, il parle à son téléphone sans me remarquer.

Il déboule devant moi puis lève les yeux lorsque je me trouve devant lui.

Newton

*Surpris* Oh

Newton

T’es qui ?

Je hausse les épaules timidement. Il ne dois pas être bien plus vieux que moi.

Enfin son regard s’illumine et il écarquille les yeux.

Newton

Oh putain, je… Ok. Alors… Nans…

Il panique si bien qu’il recule et fais demi tour avant de disparaître en courant derrière une porte sous l’escalier.

Jordan

Pas du tout bizarre.

Mais avant que je puisse faire autre chose, quelque me tapote l’épaule.

Infirmier

*D’un ton gentil* Bonjour, je suis l’infirmier chargé de vous accueillir. Je m’appelle Jules. Vous voulez bien me suivre ?

Je hoche la tête et attrape ma valise d’une main.

Nous montons l’escalier d’un pas silencieux avant de suivre un long couloir bordé de porte d’un côté et de fenêtre de l’autre. C’est assez lumineux pour que je puisse voir que certaine porte sont entrouvertes.

Infirmier

*désignant une porte* Voila ta chambre. Prend ton temps pour t’installer.

L’infirmier me sourit. Puis j’entre.

Le soir, mes affaires sont rangées mais ma chambre est en bordel.

Alors que je ramasse la pille de papier qui vient de tomber, quelqu’un toque.

Au travers de la porte, j’entends la voix de l’infirmier de ce matin :

Infirmier

C’est moi, Jules. On va aller manger. Il va falloir que je te briffe avant.

Jordan

*Criant pour être entendu* J’arrive.

Je pose mon tas de paperasse sur le meuble le plus proche et pars ouvrir la porte.

Jordan

Je suis là.

Infirmier

Parfait. Viens je vais tout t’expliquer.

L’infirmier me fait visiter le bâtiment et tandis que nous marchons, il m’explique :

Infirmier

Les petits déjeuner sont de 6h30 à 7h, après vous avez cours puis le déjeuner à 12h. Vous avez toute l’après-midi de libre et le repas est à 19h45. Le week-end, vous devez être debout à 10h maximum.

Infirmier

Il y a des terrains de foot et de basket.

Infirmier

Et une salle d’activité manuel, elle est à côté de la bibliothèque.

Infirmier

Les garçons ici n’ont jamais vue de fille de leur vie alors les réactions risquent d’être surprenantes.

Infirmier

On va t’observer de loin et intervenir si quelque chose se passe mal.

Infirmier

Tu as compris ?

Jordan

Je crois oui.

Il me souris puis nous ne parlons plus jusqu’à arriver devant la grande porte en bois de la cantine. Le diné à deja commencé, si bien que le brouhaha s’élève au travers de la porte.

L’infirmier ouvre la porte.

J’entre.

Puis plus un bruit.

C’est le silence total, on entendrait presque les mouches voler et les couverts claquer.

Infirmier

Tu peux t’asseoir la où tu veux.

L’infirmier s’écarte de moi pour rejoindre ce qui semble être la table des professeurs.

Seule au milieu du réfectoire, je repère rapidement la tignasse rose du garçon de tout à l’heure. Il me regarde, comme si le temps s’était arrêté. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi observée.

Timidement, je me décide.

Je m’installe sur la place vide à côté de lui et lui souris, gêné.

La place sur le banc en bois est froide.

Quelqu’un tousse.

Orion

Bonjour

Je lui murmure un bonjour en retour.

Jordan

Comment tu t’appelles ?

Orion

Et toi ?

Jordan

Le silence est toujours pesant mais quelqu’un se decide enfin à le briser.

Togo

T’as quel âge ma jolie ?

Jordan

*Mal à l’aise*

Togo

Perso j’ai 19.

Jordan

Les mots me sortent tous seuls.

Puis soudain un garçon monte sur la table et hurle :

Narcisse

Bien maintenant que la demoiselle est là, on peut bouffer !

Les professeurs ne disent rien et les discussions repartent. Le malaise s’envole tout seul et sans que je ne demande rien, Orion me sers une plâtrée de pâtes.

Je crois que cette histoire va être drôle.