Dure réalité

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Ce soir-là, nous n'avions pas cours. La direction avait créé un groupe pour les parents d'élèves où elle avait envoyé les emplois du temps. Nous finissions tous les jours à 18 heures, sauf les lundis et vendredis. C'était un programme très chargé pour moi. Bref, ce soir-là, j'étais la tête pleine, je me sentais perdue. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais si dégoûtée par Yazid. Pourtant, j'avais déjà rencontré des personnes désagréables, mais lui semblait différent.

Est-ce que je l'aime... ?

Melissa : Non, quand même, tout en se donnant de petites gifles.

Melinda : Tu parles toute seule maintenant ? Allô, la Terre... Bon, ce n'est pas la première fois, donc...

Bizarrement, cette nuit-là était glaciale malgré le chauffage. Mes doigts de pieds et mes mains étaient gelés. Le matin, ma sœur et moi nous sommes réveillées tôt. Au début de l'année, on essaie toujours de faire bonne impression en arrivant à l'heure. À l'école, elle a décidé de rester dans la cour, car il y avait des chaises pour se poser pendant la récréation. Moi, j'avais froid malgré le gros pull que je portais. Pour tout dire, je ressemblais à un porte-manteau.

En arrivant devant ma salle, je me suis installée sur le balcon, regardant les oiseaux et le soleil se lever petit à petit. Étrangement, cela me réconfortait. J'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué la présence de Yazid, qui était caché derrière une colonne.

Melissa : Tout en sursautant, Désolée, je ne savais pas que tu étais là.

Yazid : Pourquoi t'excuses-tu ? Ce n'est rien, t'inquiète. C'est plutôt à moi de m'excuser pour hier.

Melissa : ...

Yazid : Je ne veux pas que tu gardes rancune contre moi. C'est comme ça que je suis, et je ferai des efforts pour toi.

Melissa : Hein... est-ce une déclaration d'amour ? pensais-je.

Il s'est rapproché de moi et m'a tendu la main en signe de réconciliation. Sur le coup, j'ai tendu ma main sans vraiment réfléchir. Sa main était douce et chaude, contrairement à la mienne. Mon cœur battait à toute allure. Je levai les yeux vers lui. Nous nous sommes regardés sans dire un mot. Il est vraiment beau...

Yazid : Tousse...

Melissa : Surpris, Euh... je dois partir.

Yazid : Pourquoi... Pourquoi tes mains sont-elles froides ?

Melissa : À cause de la fraîcheur, c'est tout.

Yazid : Tu es spéciale.

Melissa : Bon, à plus.

Je descendis les escaliers en hâte pour retrouver ma sœur. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser. Je n'en pouvais plus. Il était évident qu'il n'avait pas de bonnes intentions. Nous venions à peine de nous rencontrer, et il me faisait déjà de telles choses. Je me disais que je devais résister à son charme. Mais... est-ce qu'un homme peut contrôler ses sentiments ? Non.

Melinda : Affolée, Que se passe-t-il ? Pourquoi pleures-tu ?

Je ne m'étais même pas rendue compte que des larmes coulaient de mes yeux. Mais je comprenais pourquoi. J'avais peur d'aimer, oui, peur d'aimer quelqu'un qui finirait par se lasser de moi.

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