Entre Les Griffes Du Milliardaire

Entre Les Griffes Du Milliardaire

01. Savoir rembourser ses dettes

Fedor Pavlovsky fut rudement escorté dans un bureau privé, au cœur du majestueux casino. Chaque pas qu'il faisait résonnait dans le silence oppressant, faisant écho à la cadence précipitée de son cœur cognant douloureusement contre sa poitrine. Les gardes impassibles qui l'entouraient semblaient émaner une aura menaçante, leurs regards scrutant chaque geste de Fedor.

La pièce, baignée d'une lumière tamisée, était somptueusement aménagée, reflétant la richesse et le pouvoir de son propriétaire. Les murs étaient revêtus d'un velours pourpre. De beaux rideaux encadraient les grandes fenêtres, filtrant la lumière du soir. Les lueurs des chandeliers en cristal qui ornaient les murs, ajoutaient une ambiance mystérieuse à l'ensemble. Les hauts plafonds, richement ornés de dorures surplombaient un bureau en acajou massif, où des piles de documents étaient soigneusement disposées.

Derrière ce bureau trônait Ivan Smirnov, les traits durs et le regard orageux.

Fedor détailla avec appréhension la silhouette imposante de son créancier. Les cheveux noirs de l'homme d'affaires contrastaient avec la pâleur de son visage, donnant l'impression d'une figure énigmatique et sinistre. Ses yeux gris perçants semblaient sonder l'âme de Fedor, le mettant profondément mal à l'aise.

Sa chemise bleu marine, dont les manches retroussées laissaient entrevoir des avant-bras musclés parcourus de veines saillantes, témoignait de sa force physique. Cette vision renforçait l'impression de danger qui émanait de Smirnov, le rendant encore plus intimidant.

Son attitude glaciale et son mutisme pesant amplifiaient l'oppressante atmosphère qui régnait dans la pièce. Le silence était si lourd qu'il semblait peser sur les épaules de Fedor, comprimant sa respiration et lui donnant l'impression d'être pris au piège d'un cauchemar éveillé.

— Fedor Pavlovsky, déclara finalement Ivan d'une voix grave et posée, brisant le silence qui semblait éternel. Assieds-toi donc.

Un désagréable frisson de terreur traversa la colonne vertébrale de Fedor. Il hésita à prendre place sur le fauteuil face au bureau d'Ivan. Cette hésitation ne passa pas inaperçue aux yeux acérés de ce dernier. D'un coup d'œil à l'un des hommes de main qui avait escorté Fedor dans son bureau, il lui fit signe d'intervenir.

L'homme massif, vêtu d'un costume noir impeccable, saisit fermement le quinquagénaire par l'épaule et le fit asseoir de force. Sa poigne était si puissante que Fedor pouvait sentir les doigts de l'homme s'enfoncer légèrement dans sa chair. La main de l'homme de main resta posée sur son épaule, maintenant Fedor immobile, comme un avertissement silencieux de ne pas tenter quoi que ce soit de stupide.

Fedor sentit son estomac se retournait, provoquant une nausée qui menaçait de s'échapper à tout moment. Sa jambe gauche tremblait légèrement sous l'angoisse qui nouait sa gorge. Chaque fibre de son être était tendue, prête à rompre à tout instant.

Depuis le début, il savait que s'aventurer dans des affaires avec Ivan Smirnov n'était pas sans risques. Ce dernier était réputé pour ses méthodes impitoyables, lui ayant valu le surnom de Lucifer. Malgré sa réputation, Fedor avait délibérément pris le risque, persuadé qu'il pourrait se sortir indemne.

Ivan était le propriétaire du Vyssheye, qui signifie Suprême en français, un temple du jeu et de la débauche qui trônait parmi les casinos les plus prisés de la capitale.

Pendant près de deux ans, Fedor s'était laissé happer par l'attrait du poker et des jeux d'argent. C'était un joueur invétéré, connu parmi les habitués du Vyssheye. Presque tous les soirs, il franchissait les portes de l'établissement dans l'espoir de se remplir les poches. Malheureusement pour lui, la chance ne lui avait guère souri.

Sa passion pour le jeu l'avait entraîné dans une spirale infernale. Il avait contracté des emprunts considérables auprès de Smirnov afin de continuer à jouer. Et en garantie de ces emprunts, il avait soumis un vaste terrain agricole de plusieurs hectares, une propriété qui avait autrefois appartenu à sa défunte épouse, ignorant alors les conséquences de ses actes.

À présent, il se retrouvait acculé et traqué par Ivan Smirnov, qui réclamait son dû avec une férocité implacable.

— Alors comme ça, on me fait attendre pour me rembourser. Et en plus de ça, tu crois pouvoir m'échapper. Tu me prends pour un imbécile, Pavlovsky ? lança-t-il d'un ton cinglant.

Fedor déglutit péniblement, sentant la sueur perler sur son front, tandis qu'une lourde pression s'exerçait sur sa poitrine. Il savait qu'il n'avait pas le choix. Il devait trouver un moyen de rembourser Ivan, coûte que coûte.

— Pas du tout, monsieur Smir...

— Une semaine ! le coupa Ivan d'une voix cinglante et autoritaire. Tu as une semaine pour me rendre mon argent, avec les intérêts, ou sinon je serai dans l'obligation de demander à mes hommes de main de passer faire une petite visite pas très agréable chez toi.

Un frisson glacial parcourut l'échine de Fedor, figeant le sang dans ses veines d'effroi. L'air lui sembla soudainement lourd et oppressant, comme s'il avait été privé d'oxygène. Chaque inspiration était un effort pénible, tandis que son souffle se faisait court, comme étouffé par un étau.

— Monsieur Smirnov, je... je ferai tout mon possible pour vous rembourser au plus vite, je vous le jure, balbutia-t-il d'une voix tremblante. Mais une semaine, c'est bien trop peu. Je vous en prie, accordez-moi un peu plus de temps.

Un rictus méprisant étira les lèvres d'Ivan. Il s'approcha lentement de Fedor, son sourire cruel se transformant en un rire moqueur qui résonna dans la pièce. Il se pencha sur le quinquagénaire, le fixant droit dans les yeux.

— Plus de temps ? Crois-tu réellement que tu as le luxe de négocier avec moi, Pavlovsky ? ricana-t-il avec mépris. Tu m'as déjà fait attendre bien trop longtemps. Maintenant, c'est le moment de payer tes dettes.

La voix d'Ivan était si basse, si menaçante, que Fedor sentit son cœur se serrer encore plus fort dans sa poitrine.

— Si tu me déçois, je te promets que ta vie deviendra un enfer, murmura-t-il. Tu ne pourras plus te cacher, nulle part, crois-moi.

Ivan marqua une pause, prolongeant le silence avec une cruauté calculée. Ses prunelles grises transperçant Fedor telle une lame acérée.

— Tu savais parfaitement dans quoi tu t'embarquais en acceptant cette affaire avec toi, poursuivit-il, calmement. Alors, soit tu me rends mon argent, soit tu en subis les conséquences. Et crois-moi, les conséquences seront bien plus dévastatrices que tu ne peux l'imaginer.

Fedor baissa les yeux, submergé la honte. Il n'osait même pas envisager les horreurs qui pourraient s'abattre sur lui s'il ne parvenait pas à rembourser cette dette.

— Pensez à vos enfants. Je ne suis pas sûr qu'ils apprécieraient d'assister au carnage qui aura lieu si je n'ai pas mon argent d'ici vendredi prochain.

Fedor n'eut même pas le temps d'en placer une que Ivan fit signe à son homme de main. D'un geste brutal, l'homme saisit Fedor par l'épaule et le traîna hors du casino. La douleur acérée de ses doigts se mêla à l'humiliation lorsqu'il fut jeté au sol tel un vulgaire déchet.

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