Me voilà en route pour l’académie, je suis dans le bus, et je n’arrive toujours pas à y croire. Je ne sais pas quoi dire, tout semble surréaliste. Autour de moi, j’entends des bruits, des discussions entre élèves. Ils ont l’air très intelligents, mais ils sont tous comme moi, chacun parlant de sujets variés. L’un discute de ses parents riches, l’autre des vacances fascinantes qu’il a passées. Tous semblent provenir de milieux aisés.
Le bus avance lentement, je me demande pourquoi. Peut-être que le chauffeur, sachant que nous sommes des élèves avec un handicap, préfère rouler prudemment pour éviter tout accident. Quelle ironie! J’entends à nouveau le bruit de la grille qui s’ouvre. Ah, excusez-moi, j’ai omis de vous le dire, je suis toujours dans le bus, avec les autres étudiants. Nous nous dirigeons vers l’académie, comme vous l’aviez sans doute compris.
Le chauffeur annonce alors que nous sommes arrivés : “Bienvenue à l’Académie Lumière . J’espère que vous passerez un bon moment et que vous apprendrez beaucoup. Faites de votre mieux, et bonne journée à vous tous.” Je suis stupéfaite, étonnée d’entendre ces mots venant d’un chauffeur. Cela n’arrive pas souvent, il doit être vraiment gentil.
Soudain, tout le monde commence à descendre du bus. Moi, je reste figée, paralysée par le stress. Dans la confusion, j’oublie mon bâton. Je n’ose pas demander au chauffeur de m’attendre pour le récupérer. Alors que je suis là, une fille me prend la main pour m’aider à descendre. “Hop là, je suis Fania,” me dit-elle. “J’ai un problème de jambes, mais je peux voir et marcher. Par contre, toi, tu ne vois pas, alors je resterai près de toi.”
Elle me guide hors du bus, et je suis entourée de bruits. Les autres étudiants parlent et rient, un univers bien différent de ce que j’avais l’habitude d’entendre dans mon ancienne académie. Des pages se tournent, des livres sont ouverts. Ils sont déjà en train de lire, bien que l’école n’ait même pas encore commencé. Je suis perdue dans mes pensées quand une dame s’approche et se présente : “Je m’appelle Marissa, je serai votre professeur principal pour les six prochains mois.”
Elle continue en expliquant que l’académie est unique, avec une durée d’étude de six mois suivie de trois mois de vacances. Elle insiste sur le fait que nous sommes les meilleurs de nos anciennes écoles, et qu’elle attend de nous que nous maintenions la réputation de l’Académie Lumière. “L’académie n’est pas comme les autres,” dit-elle. “La majorité des personnes ici sont issues de familles influentes, comme la famille Célestia, qui soutient l’académie.” Tout cela était un monde nouveau pour moi.
Nous commençons à avancer vers la classe, mais j’ai oublié mon bâton. Je marche à l’aveuglette, terrorisée à l’idée de trébucher. Et bien sûr, mes craintes se réalisent : je bute contre une pierre et tombe lourdement. Ma première pensée n’est pas pour la douleur, mais pour me demander ce que cette pierre fait là. Je suis submergée par la honte, craignant d’avoir été vue et moquée.
Mais une voix douce perce ma panique : “Ça va?” C’est une fille, sa voix est apaisante, presque magique. Elle me tend la main et m’aide à me relever. “Oh là là, tu t’es fait mal au genou,” dit-elle. “Viens, je t’emmène à l’infirmerie.” Elle informe la professeure, qui l’autorise à m’accompagner. Tandis que nous marchons, elle parle beaucoup, mais d’une manière agréable. Elle finit par se présenter : “Je suis Larissa. Et toi, comment t’appelles-tu?”
Cette question me paralyse, car je bégaie quand je parle, et j’ai peur qu’elle se moque de moi. Mais d’une manière ou d’une autre, Larissa comprend mon stress et me dit doucement : “Ne t’inquiète pas, prends ton temps, je suis là pour toi.” Sa gentillesse me met à l’aise, et je parviens à dire : “Je… je m’appelle Hana.” Elle me sourit et répond : “Hana, quel joli nom! Comme une fleur. Tu sais, moi aussi j’ai un handicap : sans mes appareils auditifs, je ne peux pas entendre. Mais je vois et je parle, et je serai dans ta classe. Ça te dirait qu’on soit amies?”
Je suis stupéfaite. Comment une fille comme elle peut vouloir être mon amie? Mais je suis aussi remplie de joie, et bien que mes mots soient hésitants, je lui réponds : “Oui, bien sûr, je veux être ton amie.” Et c’est ainsi que j’ai rencontré ma nouvelle amie, Larissa.
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