Épisode 5

" Anastacia "

Il me conduisit le long d'un couloir long et étroit avec plusieurs portes jusqu'à ce qu'on arrive à une porte précise. Il a sorti une clé de sa poche et a ouvert la porte. Lorsqu'on est entrés, j'ai commencé à sentir quelque chose qui avait été entreposé depuis longtemps. Comme mon odorat est plus développé, je sentais clairement la puanteur du moisi et de la poussière, mais à part ça, tout était organisé.

Gui : Je ne suis pas venu ici depuis un moment...

J'ai commencé à regarder autour de moi, remarquant les différences entre les humains et nous. Contrairement à ce que je pensais, tout était assez familier. Cependant, il y avait quand même des différences, comme l'endroit où l'eau sort pour boire, qui ressemblait à une petite boîte en métal, et la chose dans laquelle ils stockaient les aliments froids, qui ressemblait aussi à une boîte en métal, mais droite et blanche.

" Les humains aiment le métal aussi... "

D'où je viens, nous avons une sorte de pièce de glace où nous mettons la nourriture à conserver. Pendant la journée, nous prenons une quantité suffisante de neige et nous l'apportons dans ces glacières où la plupart des aliments sont conservés.

Les fenêtres en verre ici sont immenses, et on peut voir toute la ville à travers...

Anastacia : Intéressant...

Gui : Content que ça te plaise ! Il y a des produits de nettoyage dans la pièce à côté et de la nourriture dans le frigo.

" Donc, le truc en métal droit s'appelle un frigo... "

Anastacia : D'accord, je ne sais même pas comment te remercier...

Gui : Aller mieux sera ta façon de me remercier.

Anastacia : Haha, merci.

Il est parti, et je me suis retrouvée seule dans cet espace étrangement confortable.

Je suis allée dans la petite pièce où il a dit qu'il y avait des produits de nettoyage et j'ai fait de mon mieux pour tout nettoyer. Même avec quelques contretemps ici et là, tout s'est bien passé !

Puis je suis allée dans la salle de bain et je me suis souvenue de quelque chose de très important.

" JE N'AI PAS DE VÊTEMENTS !! "

Qu'est-ce que je fais maintenant ?

Soudain, j'entends un bruit à la porte, un son comme un [dingdong].

Ma tête tourne à toute vitesse, et je saisis un balai pour me protéger de je ne sais quoi. Je vais à la porte, et quand je l'ouvre, je pousse enfin un soupir de soulagement ! C'était Guilherme.

Gui : J'ai réalisé que tu n'avais rien ici, alors j'ai apporté quelque chose...

Dit-il en me tendant un sac.

Anastacia : Qu'est-ce que c'est ?

Gui : C'est... Des trucs de femmes, comme des vêtements, des sous-vêtements, un rasoir, des crèmes et du shampoing, une brosse à dents et... Des serviettes hygiéniques.

Il a dit la dernière partie en devenant rouge comme une tomate. Mais qu'est-ce que c'est ? Et qu'est-ce qu'il y a de si gênant là-dedans ?

Diane : Les femmes humaines saignent de leurs parties intimes tous les mois et utilisent ça pour arrêter les saignements.

* QUOI ?? *

C'était à mon tour de rougir...

Même si ça ne m'arrive pas à moi, j'étais perplexe. Les femmes humaines saignent ? Quelle barbarie !

J'ai pris le sac un peu inquiète et embarrassée, puis je l'ai remercié. Quand j'ai fermé la porte, je suis allée fouiller dans le sac. Les robes qui s'y trouvaient étaient tout simplement magnifiques et allaient bien avec mes cheveux. Quel humain attentionné !

Je suis allée dans la salle de bain et j'ai commencé à me baigner ; j'en ai profité pour me laver les cheveux étrangement beaux. Après m'être habillée, je suis allée à la recherche de quelque chose à manger car cela faisait un moment que je n'avais pas mangé... J'ai ouvert le frigo, et il y avait beaucoup de choses qui semblaient bonnes pour faire un repas. Diane m'a appris à utiliser leur cuisinière et à cuisiner ! Dans mon pays, la cuisinière était alimentée par la mana.

Quand j'ai eu fini, je suis allée dans la chambre pour m'allonger. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais il faisait déjà nuit. Je me suis levée, j'ai pris une douche et je suis allée me faire à manger...

Une fois que j'ai eu fini, je suis allée manger sur le balcon tout en admirant le monde humain. C'est beaucoup plus beau ici que je ne l'imaginais, des bâtiments immenses, plusieurs véhicules qui circulent dans la rue, et contrairement à la meute, chacun vit sa vie sans se soucier de la vie des autres. Chacun a son propre monde ici ! J'aimerais que ce soit comme ça dans la meute ; cela éviterait bien des déceptions.

Diane : Arrête d'y penser et concentrons-nous sur notre objectif.

Anastacia : En parlant de ça, quand vas-tu me dire qui est ma sœur ?

Diane : C'est compliqué...

Anastacia : Alors, simplifie les choses.

Diane : Ta sœur expie un péché de ta vie passée tout en recevant des âmes pour les guider vers leur destination.

Anastacia : Quoi ? Je ne comprends pas...

Diane : C'est une faucheuse.

Anastacia : Quoi ? Ça existe ?

Diane : Dans le passé, vous étiez inséparables, toutes les deux. Tu étais joyeuse et souriante, tandis qu'elle était renfermée et grincheuse. C'était comme la lumière et l'obscurité. Malgré vos différences, vous étiez inséparables, et elle n'acceptait le contact physique qu'avec toi... Au fil du temps, des persécutions ont surgi, vous confrontant toutes les deux à un destin cruel.

Au fur et à mesure que ma louve me racontait l'histoire, une énorme oppression à la poitrine me gagnait. Je ne sais pas ce que c'est puisque je ne la connais même pas, mais j'ai l'impression que mon âme a été brisée il y a longtemps...

Je sens mes yeux s'humidifier, et sans m'en rendre compte, je me suis mise à pleurer jusqu'à sangloter.

" Qu'est-ce qui m'arrive ? "

Diane : Je pense qu'il vaut mieux la laisser te raconter le reste. Demain, nous irons dans un endroit précis ici, dans cet État...

Là, elle te sentira et te trouvera.

Anastacia : D'accord...

Je suis allée dans ma chambre et j'ai pleuré toute la nuit à cause du rejet et de cette histoire qui m'a étrangement bouleversée au plus profond de moi. Diane a disparu un instant, me laissant seule avec mes angoisses et mon désarroi...

" Narration "

Pendant ce temps, à l'autre bout de la ville...

Au sommet d'un immeuble.

Le vent glacial fouettait le visage d'une silhouette froide et sombre.

" Je l'ai trouvée. "

Dit-elle en se jetant du haut de l'immeuble et en survolant la ville en direction de sa cible. Sa cible était un accident de voiture où deux personnes étaient mortes. Les âmes de ces deux personnes fixaient l'accident avec tristesse. La silhouette froide commence à dire les noms que les deux âmes portaient dans la vie...

" Rafael Jackson Harris, 37 ans, époux et père de deux filles nommées Lara et Erica. Milena Parker Harris, 32 ans, épouse et mère de deux filles, Erica et Lara. "

Les deux âmes la regardent, tristes et abattues.

Milena : On ne peut pas dire au revoir à nos filles ?

" Non. Votre récompense dans la vie sera la réincarnation ! "

La silhouette emporte les âmes en volant à travers la ville jusqu'à un endroit qui ressemble à une bijouterie. Arrivée là, elle ouvre un passage secret qui donne accès à une pièce remplie de sabliers collés à un mur sombre recouvert de pierres précieuses. Au centre, il y avait une table en verre moderne avec trois chaises, une derrière et deux devant.

" Suivez-moi... "

Tout le monde s'est assis, et la silhouette a commencé à raconter la vie des deux âmes dans une sorte d'immense parchemin.

Dès qu'elle eut fini, elle demanda aux âmes si elles souhaitaient oublier cette vie et se réincarner sans les souvenirs de leur vie passée ou retrouver ces souvenirs à une date précise de leur prochaine vie.

Les deux ont choisi d'oublier...

" Parfait, alors suivez-moi... "

Une immense porte dorée s'ouvre, révélant une lumière intense de l'autre côté.

" Bon voyage... "

Le couple est entré dans la lumière, et la porte s'est refermée.

Eh bien, laissez-moi vous présenter la silhouette féminine et glaciale...

Il s'agit d'Amara, une faucheuse de plus de trois mille ans.

Dans sa vie antérieure, elle était un dragon de guerre constamment acclamé par son peuple, et le reste, elle vous le racontera plus tard. Elle pousse un long soupir en retirant deux sabliers du mur et dit :

Amara : Sérieusement, ces couples... La plupart d'entre eux ne restent ensemble que pour leurs enfants.

" C'est parce que tu n'as pas vu les divorcés. "

Dit une autre faucheuse en entrant dans l'immense salle.

Amara : Puis-je te demander pourquoi tu n'arrives que maintenant ?

" J'ai eu un contretemps en chemin... "

Amara : Aide-moi avec cette paperasse, là !

Dit-elle en jetant quelques papiers sur la table.

" Juste parce que tu es l'aînée des faucheuses, tu me traites toujours comme une esclave, haha. "

Amara : Et tu ferais mieux de faire ton petit boulot tranquillement.

" Qu'est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Haha, je suis déjà morte. "

Amara : Te tuer, non, mais te dénoncer au divin...

" Hé... Je n'ai que mille ans de moins. "