Chapitre 2

-          Comme vous le savez sûrement les marques sont le

reflet de notre dette. Elles sont plus ou moins grosses selon la dette, plus

une dette est importante plus une marque est grosse. Leurs formes changent

selon les peuples et les personnes. Par exemple pour un membre du peuple de la

lune, la marque aura une forme de lune, mais ce ne sera pas la même lune selon

les membres. Même si certaines marques peuvent se ressembler entre membres

d’une même famille. Les marques des personnes haut placées sont recensées dans

un livre. Pour faire disparaître une marque il suffit que la personne considère

que vous ne lui devez plus rien. Mais attention ! Ça doit se passer dans

son inconscient. Problème qui a malheureusement conduit à de nombreuses

disputes et brisé divers couples, familles et amis. L’autre solution pour

qu’une marque disparaisse est que la personne envers qui nous avons une dette

meurt. C’est aussi un problème dans notre société car certaines personnes ne

supportent pas que tous puissent voir qu’ils ont une dette et commettent donc

des meurtres. Mais pour l’instant ce n’est pas très important, s’il y avait que

ça, nous n’en parlerions pas, il existe une dernière chose sur les marques que

peu connaissent. Quand quelqu’un demande une aide équivalente à la dette, on

est obligé de l’aider. Donc si par exemple quelqu’un vous a sauvé la vie, s’il

vous demande de la lui sauver en retour vous devrez obligatoirement le faire.

Alors comment pourrions-nous faire confiance à des personnes portant la marque

de l’empire de Irsch ou de l’un de ses alliés ? Peut-importe la taille de

la marque. Des personnes qui sont fidèles au royaume pourrait tout de même nous

trahir, sans le vouloir.

-          Voilà pourquoi il a été décidé que chaque

personne possédant une marque de l’empire de Irsch ou de ses alliés sera

automatiquement exécutée. Personne n’est encore au courant vous êtes les

premières car vous faites partie de mon entourage proche donc vous serez

vérifiées en premier.

Tatiana sentit la peur monter. Comment allait-elle s’en

sortir ?

-          Vous n’avez pas confiance en nous reine

Sézalée ! S’écrièrent en même temps la plupart des dames de compagnie

outrée.

-          Aucunement ! Si je l’avais pu je ne vous

ferais pas passer ce test. Malheureusement je n’ai pas le choix. Veuillez me

comprendre !

A peine la reine Sézalée eut elle

finit de parler que la plupart des suivantes semblèrent s’être calmées.

Mais Tatiana, quant à elle, était

loin très loin d’être calme. Elle était au bord de l’évanouissement à cause du

stress.

-Bon, vous allez vous mettre en

rang par ordre d’importance.

- On le fait maintenant ?

- Bien sûr ! Tu veux attendre

qu’on meure à cause d’une traîtresse, répliqua Faralla une autre suivante.

- Ah oui tu as raison\, désolée.

- Allez dépêchez-vous ! S’exclama

Samia, mécontente d’entendre des bavardages.

Tatiana n’avait pas vraiment

besoin de se presser car elle était la dernière de la file. Ce qui faisait qu’au

moment de se mettre en rang c’était plutôt pratique, mais généralement elle

devait attendre très longtemps. Seulement en ce jour c’était vraiment

génial ! même si en même temps, il serait peut-être mieux pour elle d’en

finir le plus rapidement. Cette attente était insupportable, elle savait

qu’elle allait mourir mais en même temps elle se raccrochait au mince espoir,

mais pourtant si présent qu’on ne remarquerait pas la marque.

Après deux longues heures où

Tatiana avait eu envie de crier qu’elle avait une marque de l’empire du soleil,

ce fut son tour.

Elle s’avança donc le plus

lentement possible vers l’endroit quand la reine s’écria :

-          Mais qu’est-ce que tu crois faire !

-          Je… J’allais passer le test, répondit Tatiana

troublée se demandant si elle n’avait pas manqué quelque chose pendant qu’elle

avait été perdue dans ses pensées.

-          Je pensais avoir dit : « mon entourage

proche ».

-          C’est bien ce que vous avez dit, Reine Sézalée,

attesta Samia.

-          Alors pourquoi t’avances-tu Tatiana ?

-          Je… Je ne sais pas, répondit Tatiana

complétement déboussolée.

-          Tu passeras avec les gens du peuple après tout

c’est presque comme si tu en faisais partie, déclara la reine tout en riant

accompagnée des moqueries de ses autres dames de compagnie.

Tatiana ressentit un immense

soulagement en entendant ces mots. Mais elle se reprit rapidement la reine

Sézalée ne devait se rendre compte de rien. Elle pensait humilier Tatiana, donc

Tatiana devait avoir l’air humiliée.

Après plusieurs années à subir

toutes ces brimades Tatiana avait développé divers talents d’actrice. Il était

nécessaire à sa survie au palais, si les autres dames de compagnies se rendaient

compte que Tatiana était inintéressée parce qu’il se passait la situation

empirerait, la jeune femme en avait déjà fait les frais auparavant.

Tatiana décida donc de faire son

meilleur jeu d’acteur. Grâce à ses compétences acquises et à l’adrénaline.

-          M… Mais M…Ma…Reine…

-          Tais-toi ! Tu vas donc devoir retourner

chez ta famille puisque tu n’as pu passer le test.

-          D… D’accord… Répondit Tatiana en simulant des

larmes alors qu’à l’intérieur elle était folle de joie.

-          Tu n’as pas à être d’accord puisque c’est un

ordre. Dépêche-toi d’aller faire tes valises.

Tatiana se précipita vers la porte pressée de s’en

aller.  Une fois arrivée dans sa chambre

elle s’empressa de commencer à préparer ses affaires ça faisait quatre ans

qu’elle n’avait plus vu sa famille. Sa petite sœur devait avoir dix-neuf ans

maintenant, pensa t’elle légèrement mélancolique.

-          Tatiana, viens ! Tu dois partir ta calèche

est prête !

-          Mais je suis loin d’être prête-moi !

Protesta Tatiana.

-          Tant pis ! On t’enverra tes affaires dans

une calèche, répliqua Samia en saisissant le bras de Tatiana pour la tirer vers

l’extérieur, tandis qu’une autre dame de compagnie prenait le petit sac

qu’avait à peine eu le temps de préparer Tatiana.

La jeune femme fut pratiquement

jetée à l’intérieur de la calèche avec son sac, qu’elle faillit d’ailleurs se

prendre au visage. Samia claqua la porte et la calèche démarra pratiquement au

quart de tour à une vitesse qu’aurait envié un jaguar.

Tatiana légèrement inquiète

concernant l'aspect de la calèche. Celle-ci tanguait fortement et faisait des

bruits que la jeune femme n’avait jamais entendu auparavant.

Après deux jours à bord de la

calèche Tatiana était épuisée. La voiture était inconfortable, bruyante et les

pauses étaient rares à telle point que Tatiana était vraiment ankylosée.

La jeune femme était sur le point

de s’endormir quand la calèche se stoppa brutalement. Tatiana se retrouva alors

projetée sur le banc en face du sien et se cogna fortement la tête.

Alors qu’elle

 reprenait peu à peu ses esprits, elle entendit

la porte de la calèche s’ouvrir.

-          Vous allez devoir continuer seule. Pour rentrer

chez vous vous devez traverser la forêt et en ce moment c’est une zone de

guerre.

-          Mais vous ne m’accompagnez pas ?

-          Je ne suis pas assez payé pour la traversée

débrouillez-vous seule.

-          Mais…

-          Descendez de ma calèche !

Tatiana effrayée par le chauffeur

se dépêcha de descendre malgré son mal de tête.

-          Vous avez juste à continuer tout droit. Puis

vous verrez une grande route vous la suivez et vous arriverez à Tann là-bas

vous aurez juste à demander une calèche pour arriver à Pax.

-          D’accord merci.

Tandis que Tatianna s’avançait

vers la forêt elle pouvait sentir le regard du chauffeur sur elle. La jeune

femme se retourna et pu le voir la fixer.

-          Dépêchez-vous je dois vérifier que vous entrez

bien dans la forêt !

Tatiana continua alors d’avancer.

-          Je n’ai pas que ça à faire vous avez deux

minutes passez ce temps je viens et vous bats avec mon fouet ! Hurla

l’homme tout en faisant claquer le fouet sur le sol afin d’appuyer son dire.

Tatiana apeurée se mit à courir

en direction de la forêt. Elle courut tant qu’elle se retrouva perdue. La jeune

femme espérait ne pas s’être trop rapprochée de la zone où les soldats

combattaient.

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